Les aventures de Guilhem d'Ussel, chevalier troubadour : Béziers, 1209

Engagé sur une affaire de meurtre sur une drôlesse, guilheme d'ussel, prévôt de l'hôtel du roi et seigneur de Lamarguere ne sait pas encore dans quelle affaire il se lance. Au même moment une croisade contre les hérétiques ( albigeois, cathares ou bons hommes) est demandé avec insistance par le pape Innocent III au roi de France, Philippe Auguste. Celui ci freine des quatre fers pour l'éviter et ainsi sauver d'un massacre certains ses sujets.
Mais quel est le rapport entre Guilheme et la croisade ? Même si celui ci conseil le roi de ne pas y participer voir même de la condamner.
Cette enquête est ce un piège ?

En tout cas un roman palpitant ou on ne se repose jamais

Le toujours grand plaisir de retrouver les aventures du chevalier Guilhem d'Ussel et d'y voir évoquer la ville d'Arras. Complots, trahisons, aventures chevaleresques, et reconstitution historique irréprochable font de ce roman une réussite du prolifique et talentueux Jeand'Aillon.

En 1208 Guilhem d'Ussel vit à Paris où il est prévôt de l'hôtel du roi de Philippe Auguste. C'est une charge de police. Alors qu'il enquête sur le meurtre d'une prostituée, notre héros est attiré dans un piège. Certains veulent se débarrasser de lui car l'époque est à la préparation de la croisade des Albigeois. le pape Innocent 3 fait pression sur le roi de France pour qu'il accepte de mener la guerre contre les cathares et Guilhem est un des rares proches de Philippe Auguste à pousser dans l'autre sens.

L'auteur détaille les raisons de désirer cette croisade. Outre le fanatisme religieux il y a aussi la soif de sang et l'appât du gain, voire la vengeance personnelle. le pape stipule en effet :

"Qu'il soit permis à tout catholique, sous réserve des droits du seigneur principal, d'occuper et de garder la terre de l'hérétique et de celui qui le protège afin que le nouveau possesseur la purifie".

Nombre de chevaliers piaffent donc d'impatience et ils ont recruté truands et ribauds, attirés par les perspectives de mise à sac, pour constituer leurs armées. A Béziers en 1209 ce sont ces maraudeurs qui pénètrent les premiers dans la ville et en massacrent les habitants sans faire la distinction entre hérétiques et bons catholiques, répondant en cela au (prétendu) mot d'ordre d'Arnaud Amaury, légat de pape : "Tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens". Ensuite les seigneurs font les choqués quand ce sont eux qui ont amené la piétaille dans leurs bagages. Quelques fredains sont pendus pour se dédouaner.

J'apprécie toujours de lire les aventures de Guilhem d'Ussel. Les péripéties sont nombreuses et je retrouve avec plaisir les personnages récurrents. Une fois de plus Guilhem nous est montré en modèle de seigneur chevaleresque, attentif à tous, même les plus modestes. Confronté à des événements tragiques qui frappent ses proches et aux choix politiques des puissants auxquels il s'est lié qu'il analyse comme des trahisons, il est toujours plus mélancolique.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..

La Kronik de Sylvie
Jean d'Aillon nous offre un nouveau volet des aventures de Guilhem, débutées à Marseille en 1187, lorsque ce dernier s'appelait encore Antoine.
Nous sommes en 1208. Guilhem a laissé son fief de Lamaguère. Il vit désormais à Paris où il est devenu le prévôt de l'hôtel du Roi, Philippe Auguste.
Nous retrouvons un chevalier troubadour, triste et désabusé, ne se remettant pas de la perte de Sanceline et de leur fille.
Heureusement les fidèles de Guilhem sont toujours à ses côtés dans cette nouvelle aventure et c'est avec plaisir que nous retrouvons :
Alaric, Grégorio, Peyre, Jehan le Flamand, Roudeille, Robert de Locksley, Anna Maria et son frère Bartoloméo.
Les ennemis de toujours sont eux aussi au rendez-vous : Simon de Montfort, son cousin le Légat Guy, le Chevalier Bouchard de Beaumont, le Roi des Ribauds Crassebec, et le Chanoine Gautier de Poissy entraîné dans cette conspiration.
Ses ennemis n'ont pas oublié Guilhem. Les rancunes sont tenaces. La cupidité aussi.
Ils doivent abattre notre héros pour mener à bien leurs néfastes objectifs et pousser le Roi Philippe Auguste à accepter la Croisade contre les hérétiques Albigeois.
Le crime d'une prostituée va conduire Guilhem, dans son rôle de Prévôt, de Paris à Gerberoy et tout droit dans le piège tendu. le voilà prisonnier avec Peyre et Grégorio.
Lorsque les siens le récupèrent enfin contre rançon, au terme de plusieurs mois de captivité, Guilhem est aux portes de la mort.
Une femme médecin juive lui rendra ses forces.
Médard l'entraînera efficacement en vue de sa vengeance.
Sa confiance dans le Roi est émoussée. Ce dernier est-il impliqué ?
Son fils également, lui si proche des Amauriciens* qui complotent dans l'ombre ?
Remis sur pieds, avec ses fidèles à ses côtés, il reprend la route en direction de son fief, sur les traces de Beaumont et de sa troupe d'effrayants routiers. Les voilà à Brives, Roquadet où l'enfer des hommes a déferlé, puis à Casseneuil.
Casseneuil assiégé, d'où Guilhem et les siens s'échapperont de justesse.
Ils arriveront enfin à Lamaguère, et ne pourront que constater la terrible désolation.
La vengeance enfle en Guilhem et l'entraîne jusqu'aux portes de Béziers, ville imprenable s'il en est avec ses massives fortifications.
Là, comme à Casseneuil, Chrétiens et Cathares cohabitent paisiblement.
Les habitants ne peuvent imaginer l'enfer qui va déferler sur eux.

La prise de Béziers reste un mystère. 20 000 à 60 000 personnes (suivant les sources) de tous sexes, tous âges et toutes religions furent passées au fil de l'épée.
Cette période sombre de notre histoire et le Règne de Philippe Auguste sont parfaitement relatés par Aillon Jean.
La fin de ce roman nous promet de nouvelles aventures pour Guilhem que nous retrouverons avec plaisir.
Lien : https://collectifpolar.com/

Le tome le plus désenchanté de la série selon moi. On y retrouve un Guilhem désabusé, sans illusion sur le genre humain ni sur lui-même. Il a ses failles aussi... Même s'il se remet physiquement après avoir été aux portes de la mort. On se demande s'il pourra de nouveau être heureux un jour ; s'il ne l'a jamais été. En tous cas, il gagne en profondeur.
On fait un grand bond dans le temps. La dernière aventure se passait en 1203 et on se demande ce qu'il a fait durant ces années...
Je reste sur ma faim, surtout que ce roman fait souvent référence à des nouvelles que je n'ai pas eu l'occasion de lire. C'est un défaut de cet auteur... Qu'il fasse référence aux romans précédents, disponibles en librairies, soit. Mais qu'il fasse référence à des nouvelles, ça me gêne un peu plus. Surtout que ces nouvelles, d'abord uniquement disponibles en numériques, ont été compilées dans un recueil qui retrace des histoires qui vont de 1193 à 1201. J'aime lire les histoires dans l'ordre chronologique et ce genre de compilation ne me convient pas. J'avais donc fait l'impasse... Je vais donc devoir me procurer ce livre pour mieux comprendre certaines allusions.
J'attends cependant le prochain tome avec impatience et j'espère y retrouver un peu plus d'espoir...

J'ai beaucoup aimé ce roman. Il y a beaucoup d'action. La seule chose un peu gênante c'est qu'on ne comprend pas bien l'organisation politique de la Germanie.

Il est toujours fort plaisant de lire Jean d'Aillon. Mais si les dernières aventures de Guilhem d'Ussel manquaient quelque peu de densité, dans cette intrigue l'auteur renoue avec sa fougue de ses premières intrigues.
Par ailleurs, il brosse un portait sans concession de l'intégrisme religieux et de la duplicité de l'Église quant à ses réels buts dans la lutte contre les cathares.