AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Riduidel


J'ai lu ce livre il y a bien longtemps ... Tellement longtemps, en fait que je ne me souviens plus de la date, ou même de l'année, où je l'ai lu ... Mais tout ça n'a pas grand chose à voir avec ce roman. J'ai donc choisi de le relire à un moment où mon stock personnel de nouveautés s'était épuisé.Le printemps d'Helliconia raconte donc le dégel d'un monde dont les années durent des dizaines de nos siècles, ce qui laisse le temps aux plantes de s'adapter à chacune de ces saisons, et aux êtres vivants d'oublier ce que les précédentes saisons ont pu être.On assiste donc à l'émerveillement des hommes et femmes qui vivent ce dégel comme une nouveauté, en oubliant que l'hiver ne fait que s'arrêter.En soi l'idée est assez belle. Seulement j'ai l'impression qu'[a:Aldiss|33297|Brian W. Aldiss|http://images.gr-assets.com/authors/1333457329p2/33297.jpg] a voulu aborder trop de thèmes simultanément, ce qui nuit pour moi à la beauté de cette oeuvre (qui pourtant est très loin de manquer de qualités). Tenez, par exemple, il essaye de traiter en même temps la différence entre deux espèces (humains et phagors), le fait religieux (Wuttra et Wahka) , la géologie, l'évolution des espèces et peut-être une dizaine d'autres sujets. Ce qui donne au final des digressions parfois assez pénibles. Voire même des attentes curieuses de la part du lecteur que je suis. Je vais vous donner un exemple.Pendant tout le bouquin, [a:Aldiss|33297|Brian W. Aldiss|http://images.gr-assets.com/authors/1333457329p2/33297.jpg] utilise un schéma assez clair : un humain découvre un fait nouveau dans un endroit qu'il croyait connaître, et [a:Aldiss|33297|Brian W. Aldiss|http://images.gr-assets.com/authors/1333457329p2/33297.jpg] en profite pour nous présenter l'animal, ou la plante, ainsi que ses adaptations vis-à-vis de l'étrange saisonalité d'Helliconia. le truc curieux, c'est que ça ne dérange manifestement pas l'auteur de s'arrêter au beau milieu d'une scène d'action pour nous décrire par le menu les plissements géologiques qui accompagnent le réchauffement climatique de la planète. Ce qui fait qu'à la fin du roman, on est toujours prêt à ce que n'ilmporte quelle scène dérive en une description du panthéon phagor aggrémentée de considérations sur le régime alimentaire de leurs montures et son impact sur la polinisation des algues sous-marines. Et à cette même fin du roman, dans une scène de retour à la maison assez pathétique, l'auteur nous explique que la défécation de l'étrange monture du héros sera utilisée par un bousier ... A ce moment-là, j'ai été *déçu* qu'il ne nous explique pas la constructionf ractale des terriers de bousiers. Je crois qu'en fait, dans ce roman, [a:Aldiss|33297|Brian W. Aldiss|http://images.gr-assets.com/authors/1333457329p2/33297.jpg] a voulu pousser à son extrême certaines méthodes de description d'univers SF décrites sur Génération Science-Fiction dans les articles de Claude Ecken (qui sont tout bonnement fabuleux).Bon, je ne devrais pas bouder non plus mon plaisir, parce qu'à part ça, ce roman n'est rien d'autre qu'une assez plate chronique de l'âge de bronze, où on invente la monnaie, et où une brave dame découvre la mécanique céleste et constate que la cour de ferme qui leur sert de monde n'est rien qu'une petite planète perdue dans un complexe système binaire. Et d'ailleurs, je ne boude pas mon plaisir puisque j'ai trouvé certains éléments de ce premier récit assez intéressants, voire même fascinants, comme par exemple tout cet écosystème qui à mon avis ne tient pas debout biologiquement parlant, mais qui a malgré tout un charme certain.J'ai donc pris un certain plaisir en relisant ce livre, entaché des défauts signalés ci-dessus et d'une écriture largement plus antique que celle d'un [a:Brunner|23113|John Brunner|http://images.gr-assets.com/authors/1336955014p2/23113.jpg] largement plus vieux ou, pour prendre un genre plus raisonnablement proche, d'un [a:Moorcock|16939|Michael Moorcock|http://images.gr-assets.com/authors/1424079041p2/16939.jpg] qui a pour lui l'avantage de dépeindre les aventures du champion éternel.Bref, c'est un peu mou, plutôt daté, mais néanmoins intéressant grâce à un monde d'une grande beauté formelle, et des personnages qui ont quand même une sacré personnalité (Aoz Roon et Shay Tal en tête).
Commenter  J’apprécie          10







{* *}