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Critique de Allantvers


Alexievitch ou la violence du monde à hauteur d'homme, et la vérité crue cachée dans les replis des livres d'histoire.
L'histoire de cette guerre-là est méconnue de toute part, en Occident comme du côté russe où l'on apprend qu'elle fut présentée, comme d'ailleurs celle en Ukraine aujourd'hui, comme un événement périphérique dont la plupart se contrefichaient, et comme une opération de bienveillante fraternisation avec un peuple afghan que l'armée russe venait aider à poser les bases d'un socialisme triomphant et libérateur. Plantant des arbres et construisant des écoles, disait-on.
C'est évidemment l'envers du décor que l'auteure nous donne à entendre, tendant sa plume empathique aux soldats meurtris, aux épouses délaissées, aux gradés désabusés, aux infirmières horrifiées, à ces tous jeunes hommes envoyés souvent contre leur gré se faire mutiler dans un conflit et un pays auxquels ils ne comprenaient rien.
La somme impressionnante de témoignages fait bien sûr son effet, en dépit de la sensation de répétition er de (non) organisation brouillonne des récits que j'avais déjà ressentie dans "La guerre n'a pas un visage de femme".
Publié une première fois en 1992, ce livre est cependant enrichi dans une nouvelle édition des éléments relatifs aux multiples procès intentés contre l'auteure, à laquelle on ne peut que reconnaître (même s'ils révèlent avant tout les manipulations dont elle a été victime), l'honnêteté de mettre en avant les reproches de partialité voire de travestissement qui lui sont faits, et le courage de porter une voix de vérité dans un système qui la censure.
C'est aussi, et surtout, une rare fenêtre ouverte sur une page d'histoire sordide et vide de sens que ce livre m'aura fait découvrir.
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