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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Lorsque la narratrice était enfant, sa mère lui avait dit que son oncle était fou. Schizophrène en fait. Lorsqu'elle reçut l'autobiographie de Bob, elle ne sut que faire de ce texte écrit en majuscules, envoyé par un homme dont elle avait peu de souvenirs. Sans vraiment savoir pourquoi, elle se décida à étudier la biographie.
“D'une certaine manière, je n'ai jamais cessé de la lire depuis”
Elle s'attacha d'abord à ce que Bob racontait, posant comme postulat qu'il disait la vérité mais était-ce le cas ?
Elle interrogea sa famille mais les récits qu'elle obtint avaient peu de points communs. Elle lut les souvenirs de son psychiatre, qui avait décrit les méthodes de soin des années 50, qui s'apparentaient à de la torture.
Elle enquêta sur l'histoire de la psychiatrie américaine, surprise d'apprendre le rôle des Quakers, se renseigna sur les médicaments et les méthodes alternatives.
Construit à partir d'une histoire vraie et de recherches, ce livre n'est ni un roman, ni un témoignage. L'auteur·e y décrit avec justesse et sensibilité comment la maladie affecte un homme et sa famille. Brillant et bouleversant.

Lien : https://dequoilire.com/un-in..
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Sandy Allen reçoit en 2009 une enveloppe contenant l'autobiographie de son oncle Bob. Elle va alors s'en emparer et essayer de comprendre, d'analyser ce « cas » familial.
Son oncle Bob se qualifie lui-même de dingo. Placé en hôpital psychiatrique à 16 ans par son père, il en sort à 18 ans mais n'en a pas fini pour autant avec l'institution.
Il écrit en lettres majuscules l'histoire de sa vie, ses tentatives pour s'insérer comme bûcheron, soudeur, dans l'armée. Ponctuée de séjours en hôpital psychiatrique sa vie se révèle compliquée. Sa famille l'aidez parfois mais très vite le rejette. Son père l'installe dans une maison isolée loin de chez lui et n'intervient la plupart du temps que financièrement.
A travers l'histoire de Bob, c'est l'histoire de la psychiatrie, des traitements lourds, du personnel déshumanisé.
Sandy Allen fait de son oncle Bob une personne attachante souvent engluée dans ses difficultés mais par ailleurs pas aidé comme il le faudrait tant par sa famille que par les médecins et encore moins par les médicaments.
Un excellent essai qui a le mérite de montrer les limites de la psychiatrie mais aussi l'attitude des proches. Lorsque l'auteure interroge ses proches, les gens qui ont côtoyé Bob, les souvenirs sont flous, voir inexistants. Lorsque les souvenirs dérangent il est plus facile d'occulter ou de ne rendre inexact ce qu'a dit Bob, après tout il était dingo.
Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de Elle 2020
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La psychiatrie me passionne au plus haut point. Les troubles psychiques, bien qu'ils soient mieux compris et appréhendés aujourd'hui, restent tout de même parmi les grands mystères de notre temps. Avec ce premier livre, Sandy Allen nous offre un voyage au coeur de la schizophrénie, dans les États-Unis des années soixante-dix aux années deux-milles. Mais, pas seulement !

Tout commence en 2009, lorsque Sandy Allen reçoit une enveloppe kraft contenant l'autobiographie de son oncle, Bob. Étiqueté schizophrène à l'aube de l'adolescence, Bob fera de nombreux allers-retours à l'hôpital. Parfois malgré lui, parfois à sa demande. La vie sociale de Bob ressemble à celle de beaucoup de schizophrène : quasiment absente. L'incapacité à nouer des liens durables, ce sentiment de ne pas être tout à fait présent, les hallucinations … Bob, il coche toutes les cases du DSM à l'entrée « schizophrénie paranoïde ».

A cette époque, les antipsychotiques étaient ceux de la « première génération » : plus d'effets secondaires. L'impression d'être ensuqué du matin au soir, vision trouble, marche hésitante, gonflement et prise de poids, tachycardie, le cerveau qui ne veut pas démarrer … Bob l'explique si bien. Dans cette autobiographie, il s'est mis à nu. Il a dit. Dit ce qu'il voyait, ce qu'il entendait, ce qu'il croyait.

Bob raconte ses nombreuses hospitalisations : les maltraitances, le manque d'écoute, le sentiment de n'être vu que comme un fou, un dingue, un taré. Et puis, soudain, le bon psychiatre, l'écoute, le sentiment d'être en sécurité. L'hôpital devient un cocon, à l'extérieur, c'est dangereux. L'un des principaux dangers, avec les patients psychotiques, c'est la rupture médicamenteuse. le patient oublie de les prendre, ou ne veut plus les prendre. Est-ce étonnant, réellement ? Bob le dit si bien : sans les médicaments, il a enfin l'impression que son cerveau lui appartient, que le brouillard dans sa tête se dissipe, qu'il se sent plus alerte. Pourquoi, alors, continuer à les prendre ? Et c'est la rechute, à nouveau. Les hallucinations, la paranoïa qui revient. Un cercle vicieux, sans fin. Alors, Bob retourne se réfugier dans son cocon, à l'hôpital.

Bob nous raconte son emménagement, sa vie dans cette « cabine », qui deviendra un « ranch », perdue à la campagne.

Pour mettre en exergue la vie de son oncle, Sandy Allen a fait un impressionnant travail de recherche sur l'histoire de la psychiatrie, depuis sa naissance jusqu'à aujourd'hui. La prise en charge hospitalière et médicamenteuse, mais également la façon dont la société traitaient ces troubles psychiques.

Sandy Allen a remanié le texte de Bob, un peu. Après l'avoir lu et relu, après avoir interrogé sa famille et ses proches, il nous dresse le portrait intime et pudique de son oncle.



Sandy Allen nous raconte Bob, qui nous raconte sa schizophrénie. C'est beau et c'est puissant. C'est universel. A lire, absolument.
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Un insaisissable paradis est un coup de coeur, ce qui ne m'était arrivé dans ce genre. Sandy Allen aborde avec justesse, respect et tendresse la vie de son oncle Bob, et donne la parole à une personne atteinte d'une pathologie psychiatrique comme je ne l'avais jamais lu auparavant. Magnifique.
Lien : https://sorbetkiwi.wordpress..
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