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Oncle Bob 1955 – 2015. Lorsque Sandy reçoit une épaisse enveloppe contenant l'autobiographie de son oncle, un homme qu'elle connait à peine, elle ne sait pas encore l'importance que ce tapuscrit va prendre dans sa vie.

Dans la famille, le frère ainé de sa mère est connu pour être schizophrène. Depuis de nombreuses années Il vit retiré dans un ranch au nord de la Californie.

Un texte en majuscule sans paragraphe, à l'orthographe incertaine sur des feuilles jaunies. Une autobiographie simple, des éléments de vie jetés dans l'ordre chronologique d'une vie chaotique. L'enfance, l'adolescence, la vie d'un adule, d'un baby-boomer diagnostiqué schizophrène à l'âge de quinze ans.

Que faire d'un pareil document ? Après beaucoup d'hésitations, d'atermoiements, Sandy Allen se plonge dans le passé de cet oncle mystérieux. Son histoire devient alors l'histoire d'une famille touchée, blessée par l'évolution d'un adolescent en un adulte en souffrance. Alternant les chapitres, Sandy Allen confronte les écrits de Bob et la mémoire du reste de la famille, le récit devient une étude de la maladie mentale aux Etats-Unis à la fin du XXe siècle, l'effet est saisissant et le rapport accablant.

Autobiographie, autofiction, compte rendu d'un suivi psychiatrique dans la psyché d'un homme différent, « Un insaisissable paradis” est une oeuvre hors-norme tendre et touchante. C'est avec beaucoup de sincérité et de sensibilité que la romancière redonne vie à son oncle Bob.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Entre monde réel et monde imaginaire: une plongée dans la maladie mentale.

Sandy Allen produit ici son premier livre après une bibliographie de chroniques, de reportages et d'essais. Creusant l'histoire de sa famille, elle s'intéresse à la mémoire d'un de ses oncles diagnostiqué schizophrène dès l'adolescence dans les années 60.
Celui-ci lui adressant un manuscrit sur sa vie, elle mène longuement l'enquête en devoir de mémoire et désir de compréhension de la maladie.
Alternant les chapitres réécrits du manuscrit original de Bob et ses propres recherches scientifiques et familiales, ce travail d'écriture produit un ouvrage hybride entre roman et récit et se lit avec une certaine sidération.

C'est une excellente approche de l'intérieur de la maladie, et de ce que Bob vit et subit dans ses enfermements psychiatriques, ses hallucinations et sa solitude. La maladie désocialise en partie, empêche l'autonomie, alterne les fonctions cognitives et le rapport aux autres.

S'ajoute au parcours personnel une vision effrayante des tâtonnements et abus des soignants envers des personnes vulnérables et de l'extrême diversité de la qualité des thérapeutes et des établissements de soins.

En creux (et sans doute le plus poignant) se dévoile le contexte familial largement dépassé par la maladie, par méconnaissance et fardeau ingérable. Bob est le fou, celui qu'on ne comprend pas, qui dérange et qu'on finit par assister par devoir mais repousser au plus loin au fil des années.

Un livre qui ouvre les yeux sur la maladie mentale, la rendant plus proche à défaut d'être compréhensible.
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L'oncle de l'autrice a été étiqueté schizophrène paranoïde. Elle s'est toujours sentie proche de lui et arrivée à l'âge adulte, elle reçoit l'autobiographie de cet homme.
Sur la base de ce document, elle fera des recherches sur la prise en charge psychiatrique aux Etats-Unis mais elle posera aussi des questions aux autres membres de sa famille. Des secrets et des non-dits seront alors révélés.
Ce livre fait le triste constat de la mauvaise appréhension des troubles psychiatriques. Il s'agit davantage de protéger la société que de soigner des malades. Les maladies mentales font peur et extraire de la société les personnes qui en sont atteintes est la première étape. La suivante est de les gaver de médicaments.
Beaucoup de tendresse et de culpabilité dans ce récit qui en partant d'une expérience vécue trace un tableau pessimiste du traitement psychiatrique.
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D'une forme hybride plutôt inattendue mêlant extraits autobiographiques sélectionnés par un tiers, témoignages et considérations psychiatriques à leur sujet par ce même tiers, Un insaisissable paradis nous permet d'entrer dans l'esprit de Bob, diagnostiqué schizophrène dès son adolescence, faisant le choix de transmettre son autobiographie à sa nièce, Sandy, qui poursuit des études littéraires. Autobiographie qui prendra la poussière jusqu'à la mort de l'oncle qui incitera cet.te dernièr.e à partager son histoire. Pour cela, iel (l'auteur.e souhaite qu'on l'identifie ainsi) prend le parti de ne publier que certains extraits, l'ensemble étant selon iel particulièrement illisible, et de refonder le reste, tout en passant de la première à la troisième personne, ce qui est justifié de manière très précise dans un préambule.

L'on pourrait penser que ce choix donne à la lecture un caractère peut-être plus distancié, ne permettant pas d'être au plus proche de Bob du fait de la refondation du texte initial, ce n'est finalement pas le cas : j'ai été particulièrement touchée par l'histoire de cet homme diagnostiqué de manière vraisemblablement arbitraire, ce qu'illustrent notamment les recherches faites par Sandy Allen au sujet de la schizophrénie, de sa "naissance" au début du XXème siècle à son actuelle prise en charge qu'iel nous transmet au fil du récit de son oncle, de même que son témoignage ou le témoignage de proches au sujet de certains évènements qu'il raconte. L'autobiographie devient donc, de manière tout à fait intéressante, et sans en dénaturer pour autant l'essence, une investigation personnelle de l'auteur.e sur cette maladie, et de ce fait sur son oncle dont iel regrette après coup de ne pas s'être assez préoccupé.e. Investigation qui devient une mise en lumière plus générale de l'ostracisme dont souffrent de nombreuses personnes considérées comme ayant des troubles mentaux, et qui est semble-t-il un des chevaux de bataille de l'auteur.e.

En somme, un ouvrage tout à la fois éclairant et émouvant qui permet de prendre davantage conscience des nombreuses problématiques liées à un trouble psychiatrique quel qu'il soit, quant aux traitements proposés ou quant au regard que pose la société sur celui-ci. Ouvrage qui concerne en premier lieu les Etats-Unis, puisque racontant l'histoire d'un Américain, mais qui ne me semble pas pour autant complètement hors propos en ce qui concerne la France ou plus largement l'Europe, malheureusement...

Je remercie les éditions Belfond de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage via NetGalley.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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Lorsque la narratrice était enfant, sa mère lui avait dit que son oncle était fou. Schizophrène en fait. Lorsqu'elle reçut l'autobiographie de Bob, elle ne sut que faire de ce texte écrit en majuscules, envoyé par un homme dont elle avait peu de souvenirs. Sans vraiment savoir pourquoi, elle se décida à étudier la biographie.
“D'une certaine manière, je n'ai jamais cessé de la lire depuis”
Elle s'attacha d'abord à ce que Bob racontait, posant comme postulat qu'il disait la vérité mais était-ce le cas ?
Elle interrogea sa famille mais les récits qu'elle obtint avaient peu de points communs. Elle lut les souvenirs de son psychiatre, qui avait décrit les méthodes de soin des années 50, qui s'apparentaient à de la torture.
Elle enquêta sur l'histoire de la psychiatrie américaine, surprise d'apprendre le rôle des Quakers, se renseigna sur les médicaments et les méthodes alternatives.
Construit à partir d'une histoire vraie et de recherches, ce livre n'est ni un roman, ni un témoignage. L'auteur·e y décrit avec justesse et sensibilité comment la maladie affecte un homme et sa famille. Brillant et bouleversant.

Lien : https://dequoilire.com/un-in..
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Alors qu'elle est à la fac et suis des cours d'écriture, l'auteure de cette essai reçoit des appels puis un manuscrit de la part de son oncle, Bob, pour qu'elle reprenne son histoire. Peu confiante au départ, elle mène son écrit sans lui en parler.
Elle reprend le texte de son oncle diagnostiqué schizophrène très jeune qui a fait plusieurs séjours en hôpital psychiatrique et le met en parallèle avec ce qu'elle a appris sur la maladie et les témoignages des personnes qui l'ont connu. le récit couvre la vie de son oncle des années 1960 à 2000.
C'est un récit troublant qui est livré par Bob fan de musique, passionné par sa guitare car on ne sait pas dans quelle mesure les propos sont vrais au vu de sa maladie et de sa consommation de drogues et de médicaments. Ce qui n'enlève rien au récit qui reste cohérent et très intéressant.
La mise en parallèle du récit et de l'enquête notamment sur cette maladie qui m'était inconnue rend le texte très fluide, le met en valeur car nous en apprend sur la maladie, la difficulté du traitement, de son dosage, de ses effets secondaires qui ramollissent la personne et surtout le regard négatif porté sur les malades. Bob est un homme touchant et sympathique qui lie différentes relations amicale ou amoureuse. Sa relation avec son père, très pudique, est très belle. Ce père est comme un rock toujours là en cas de crise.
C'est un récit parfois dur lorsqu'il décrit ses internements, sa vie en hôpital, souvent touchant lorsqu'on en vient aux relations que Bob essaie de nouer mais qui sont souvent éphémères, à part celles avec sa famille.
L'auteure a un talent de conteuse évident. J'ai été confortablement placée dans le contexte, guidée adroitement entre le récit de Bob et la prise de parole de l'auteure. Mon attention a très rapidement été retenue.
Une lecture très intéressante servi par un style fluide et entraînant
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C'est l'histoire vrai d'un garçon qui a grandi à Berkeley Calofornie pendant les années 70, incapable de s'identifier à la réalité et pour ça étiqueté schizophrène paranoïaque psuchotique pendant le reste de sa vie.

Dans ce livre l'auteur conte l'histoire de son oncle. En effet, celui-ci lui a transmis son autobiographie.
Le livre transpose sans retouche les récits et anecdotes de cet oncle et relate en parallelle les témoignages des proches sur cet oncle exentrique
Il y a aussi un énorme travail de recherche sur les débuts des traitements infligés aux schizophrènes et les progrès fais par la suite.
Ce roman est intéressant à lire car nous en apprenons beaucoup sur cette maladie et sur la façon dont sont traités les patients ainsi que leur famille.
Une phrase a particulièrement retenue mon attention: Personne ne devrait supporter ce que la schizophrènie inflige à l'esprit, mais ce que la société inflige à ceux qui en souffrent est encore pire. Si mon fils avait été atteint de cancer, il aurait reçu de la compassion. Parce qu'il souffrait d'une maladie mentale qui lui faisait parfois faire des choses étranges, certaines personnes l'ont traité pire qu'un animal.
Bien écrit, facile à lire, je conseille ce livre.
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Sandy Allen ne s'est pas contentée de retranscrire l'histoire de son oncle, elle a mené une véritable enquête au sein de la famille et dans le milieu médical pour comprendre et analyser au plus juste le comportement de son oncle atteint de schizophrénie.

Elle démêle de ce fait le vrai du faux et mène de véritables recherches qui démontrent également les travers de la médecine face à cette maladie si méconnue à l'époque.

Bien plus qu'une biographie, Sandy Allen fait de cette histoire un véritable cas d'étude sur la schizophrénie, et le milieu psychiatrique à travers les âges.

En alternant, les feuillets De Robert et son analyse personnelle issue des ses investigations, Sandy Allen nous offre un récit atypique, passionnant en nous plongeant au coeur de la vie De Robert, tout en nous faisant part de ses découvertes parfois surprenantes.

Après lecture de cette histoire vraie aussi intéressante que bouleversante, je me demande encore si le destin De Robert aurait pris une autre tournure s'il n'avait pas été hospitalisé ce fameux jour, qui pour moi a tout déclenché, et plongé la vie de cet enfant vers d'insaisissables paradis.

À découvrir absolument.

Une découverte extraordinaire.

Lien : https://dealerdelignes.wordp..
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Ce livre hors norme mêle les genres, à la fois autobiographie et essai, sa construction est si fluide et équilibrée qu'il s'apparente à un roman. L'autrice nous raconte l'histoire de son oncle Bob, diagnostiqué schizophrène dans les années 70, alors qu'il est adolescent. Cette histoire vraie se base sur l'autobiographie écrite par Bob, récit décousu et brouillon, tapé uniquement en majuscule et ponctué de fautes d'orthographe. Hantée par ce texte, Sandy Allen l'a analysé pendant des années et a mené un long travail d'investigation afin de dénouer le vrai du faux et d'essayer de comprendre le parcours de vie ainsi que le parcours institutionnel de son oncle.
Les chapitres s'alternent entre l'autobiographie de Bob et l'analyse sociologique de Sandy, la dynamique fonctionne étonnement bien, les apports de la nièce apportent de la profondeur et des pistes de réflexion au récit.
Bob nous fait revivre les années 60 et 70 en Californie, de nombreuses anecdotes historiques et sociétales ponctuent son discours et nous font entrevoir une époque révolue où les états unis se perdaient entre guerre du Vietnam, mouvement des droits civiques, Flower power et révolution sexuelle. Grâce à son récit et aux ajouts de Sandy nous avons également un aperçu des conditions de vie dans les unités psychiatriques de l'époque et de la piètre qualité des traitements. Etant psychologue, j'ai une bonne connaissance de ce sujet, mais je pense que le grand public pourra apprendre beaucoup de choses et se délester de nombreux à priori et idées fausses qui entourent encore la santé mentale et les pathologies psychiatriques. L'histoire de Bob est l'histoire d'une injustice et d'un destin brisé, nous ne saurons jamais vraiment si la schizophrénie l'a mené dans cette voie ou si ce sont les drogues et sa prise en charge déplorable qui l'on détruit. Ce récit est également une histoire de famille, les anecdotes et les secrets de famille ponctuent le texte, les différentes versions d'un même événement se confrontent parfois. Pardon, deuil et filiation apportent une autre dimension au récit.
J'ai apprécié le fait que le livre donnait la parole à une personne atteinte de Schizophrénie, lui laissait la liberté de s'exprimer et de nous en dire plus sur sa propre perception du monde, ces récits sont extrêmement rares, en dehors des études de cas clinique. le respect et la tolérance imprègnent le livre, c'est sans jugement que Sandy s'intéresse au parcours de son oncle, on ne peut qu'être touché par la tendresse que lui évoque l'étrange oncle Bob.
Cet ouvrage adopte une approche innovante et audacieuse, abordable et facile à lire, il donne la parole à ceux qui en sont souvent privé et nous offre une vision inédite de la schizophrénie.
Livre lu dans le cadre du grand prix des lectrices de ELLE 2020.
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Sandy Allen reçoit en 2009 une enveloppe contenant l'autobiographie de son oncle Bob. Elle va alors s'en emparer et essayer de comprendre, d'analyser ce « cas » familial.
Son oncle Bob se qualifie lui-même de dingo. Placé en hôpital psychiatrique à 16 ans par son père, il en sort à 18 ans mais n'en a pas fini pour autant avec l'institution.
Il écrit en lettres majuscules l'histoire de sa vie, ses tentatives pour s'insérer comme bûcheron, soudeur, dans l'armée. Ponctuée de séjours en hôpital psychiatrique sa vie se révèle compliquée. Sa famille l'aidez parfois mais très vite le rejette. Son père l'installe dans une maison isolée loin de chez lui et n'intervient la plupart du temps que financièrement.
A travers l'histoire de Bob, c'est l'histoire de la psychiatrie, des traitements lourds, du personnel déshumanisé.
Sandy Allen fait de son oncle Bob une personne attachante souvent engluée dans ses difficultés mais par ailleurs pas aidé comme il le faudrait tant par sa famille que par les médecins et encore moins par les médicaments.
Un excellent essai qui a le mérite de montrer les limites de la psychiatrie mais aussi l'attitude des proches. Lorsque l'auteure interroge ses proches, les gens qui ont côtoyé Bob, les souvenirs sont flous, voir inexistants. Lorsque les souvenirs dérangent il est plus facile d'occulter ou de ne rendre inexact ce qu'a dit Bob, après tout il était dingo.
Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de Elle 2020
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