Citations sur Le carrousel éternel, tome 1 : Dollhouse (14)
Le gong de l’horloge se répercuta en échos dans la pièce. Je me rendis compte que j’avais rêvé – de poupées, de passages souterrains étroits et suffocants, de grognements et de cris terrifiants de chouette invisible.
Je m’éveillai dans un cauchemar bien pire.
Ici, le monde semblait différent. Dans cette canopée verte, si haut dans les montagnes, les oiseaux voletaient à la cime des arbres et les décoraient. Les bruits de la faune nous suivaient, faisaient échos en rebondissant sur les branches au-dessus de nous. Les odeurs nous entouraient, mélange de terre, de fleurs et d’épices qui prospéraient dans ce sublime paysage sous une douce lumière verte et éthérée. Cela m’apaisa.
« Un murmure pénétra mon esprit, mais ce n’était pas celui de l’ombre. C’était celui d’Ethan. Je me raccrochai à sa voix, à ses bras qui m’avaient soutenue dans le noir, à ses yeux, dans lesquels j’avais trouvé refuge. »
Je la voyais avant même d'être née,
Ses longs cheveux sombres et ses yeux, des abysses de souvenirs,
Cassandra, Cassandra, comme je te sentais déchirée,
Entre l'innocence et les souvenirs,
Ne cherche pas la nuit ombragée Mnémosyne,
Ne me suis pas,
Car je suis partie depuis longtemps.
P
Dans ton souffle, le poison subsiste
Longtemps après que tu sois partie
Chaque jour, chaque heure, telle la mort
Bois le thé, danse avec moi
Reste avec moi, dans cette maison de poupées
Embarque dans ce voyage sans fin
P
Parler de notes était un moyen efficace pour déclencher le mode « Parfait » d’Aisha. Elle était perfectionniste lorsqu’il s’agissait d’art et de photographie, ces choses auxquelles elle tenait le plus.
Mon professeur de maths à Miami aimait répéter que l’univers se composait de fractales, ces motifs géométriques qui se répètent à l’infini. Pour elle, c’était là la preuve d’un ordre naturel. Parfois, je souhaitais pouvoir regarder à l’intérieur d’un kaléidoscope et réorganiser les pièces qui nous composaient Ethan et moi. Parmi toutes les possibilités futures, je trouverais un motif, un monde, dans lequel nous pourrions être ensemble.
Chaque jour, chaque heure, la disparition d’Aisha me hantait. Les «et si» se bousculaient dans ma tête. Si elle ne s’était pas enfuie, elle serait toujours là. Alors, Ethan n’aurait pas à partir à sa recherche.
Ce manoir occupait mes rêves, chaque nuit. Je me réveillais en sueur et je revoyais les ombres étranges se refléter sur les fenêtres de la bâtisse. Quand j’en avais parlé à maman – une psy pour enfants – elle avait répondu que je focalisais sur cette maison parce que celle-ci était proche du dernier endroit où nous avions aperçu Aisha.
De façon encore plus bizarre, j’étais persuadée d’avoir déjà vu ce manoir avant notre randonnée. Quelque part, dans ce maelström de cauchemars qui avaient toujours hanté mes nuits, cette maison avait sa place. Mais je ne pouvais pas avouer cela.
Si la police est à ta recherche, ses chiens vont te traquer, peu importe où tu iras. Et ils te penseront immédiatement coupable.