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Citations sur Franco la muerte (20)

L’inspecteur Bernabé s’apprêtait à mordre dans son casse-croûte garni de jambon et de cornichons quand le téléphone s’était mis à sonner. Il avait posé le sandwich près de la double page des faits divers du Dauphiné libéré. Le journal titrait sur l’arrestation, survenue la veille à Paris, de René Girier dit René La Canne, un bandit lyonnais derrière lequel Bernabé s’était épuisé. Les souvenirs étaient remontés à la surface : le gang des Tractions, Pierrot le Fou, la tentative d’enlèvement de Rita Hayworth, l’attaque du Train d’or, le vol des économies d’Édouard Daladier, un ancien président du Conseil... C’est peu dire qu’il lui en avait fait voir ! Les phrases, dans l’écouteur, s’étaient transformées en bruit, et il lui avait fallu demander à son correspondant de tout reprendre depuis le début.

-  Il y a de la friture sur la ligne... Je n’ai pas bien compris... Vous pouvez répéter ?
L’autre avait élevé la voix.
- Je vous appelle depuis la sablière du Roulet, à Villeurbanne. Il y a le tapis roulant à côté. Le problème, c’est que je ne peux pas faire mieux, le fil est trop court...
- C’est bon. Je vous entends mieux maintenant…
- Je ne sais pas si ça peut vous intéresser, mais tout à l’heure en arrimant une péniche, l’un de mes ouvriers est tombé sur une plaque minéralogique... Elle a dû être arrachée par une branche basse, au passage. Un peu plus loin, il a vu des traces de pneus qui coupent le petit talus et se dirigent droit sur le canal de Jonage... Il est venu me chercher. J’ai pris une gaffe pour sonder les profondeurs. L’eau est trouble, on ne voit rien, mais j’ai bien l’impression qu’il y a quelque chose en dessous...
- Ne touchez plus à rien et faites attention à ce que plus personne n’approche. Vous pouvez me donner le numéro de la plaque ?
- C’est le 1878-E69...
- Merci. J’arrive.

LE RAID DU F-BEQB
(extrait)
Didier Daeninckx
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Action Custine. Cría Cuervos. Carlos Saura… L’affiche lui met immédiatement en tête la chanson qui tourne en boucle sur les radios depuis que le film a eu le grand prix du jury à Cannes, le mois dernier. Valérie regarde sa montre. Aura-t-elle le temps ? La tentation est grande. Si elle ne voit pas le film maintenant, il lui faudra attendre plusieurs semaines dans sa ville de province. Son emploi d’été, destiné à couvrir une partie des frais de ses études, lui laissera- t-il le temps d’y aller ? Et puis sa mère lui reprochera encore d’avoir des goûts morbides, le film a mauvaise réputation auprès des grenouilles de bénitier qui n’y comprennent rien… Elle a beaucoup travaillé pour avoir une mention à son bac, elle a bien le droit à une récompense, non ?
PORQUE TE VAS
(extrait)
Jeanne Desaubry
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Valérie avance dans les rues de Paris. Ses yeux cueillent les néons, les affiches, les vitrines… Difficile de cacher sa curiosité provinciale. Pourtant, elle serait prête à tout afin de passer pour une jeune Parisienne blasée plutôt que pour une oie blanche nancéenne. Ce qu’elle est.
Dans sa démarche, transparaît le ravissement de se tenir là, en plein Quartier Latin. La sacoche qui bat sa hanche contient les papiers enfin dûment tamponnés. Bien sûr, elle habitera la banlieue, loin du cœur palpitant de sa future vie, mais elle sera là, au sein du Paris estudiantin, intellectuel, foisonnant, dont elle a toujours rêvé… Elle écoutera d’émérites professeurs lui parler de Sartre et Camus, de Borges et de Deleuze. Elle fréquentera la bibliothèque vénérable sous son dôme, elle s’assiéra sur des bancs qui ont vu passer le cul de l’intelligentsia française. L’idée la fait sourire.
PORQUE TE VAS
(extrait)
Jeanne Desaubry
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Le sol gronde à chacun de ses pas et un bruit assourdissant remplit le silence inquiétant de ces lieux étranges. Elle doit accélérer et trouver vite un endroit où se cacher. Elle a du mal à respirer. Surtout ne pas glisser. Malgré le peu de clarté, elle parvient à distinguer à sa droite un sentier qui s’enfonce au milieu des fourrés. Elle change de direction et s’y engouffre avec le mince espoir de le semer. Avec un peu de chance, l’effet de surprise jouera en sa faveur. Et puis, soudain, elle ne peut plus avancer : des arbres immenses se dressent devant elle et lui bloquent le passage. Les branches s’enroulent autour de ses chevilles et les ronces lui griffent le visage. Elle hurle. Le sol se dérobe sous ses pieds, elle est aspirée par le vide, son corps plonge dans une eau verdâtre et froide. Elle émerge, un peu sonnée, crache la vase qu’elle vient d’avaler et réalise avec effroi qu’elle se trouve au fond d’un puits. Un liquide dégoûtant et visqueux suinte de la paroi. Elle lève la tête pour évaluer la hauteur. Une échelle pend dans le vide. Elle tend le bras pour s’en saisir, mais elle ne peut que l’effleurer. Son sang se glace dans ses veines quand elle entend une voix gutturale l’interpeller : « Je suis là, je viens te chercher ! » Juste au-dessus d’elle, l’immense silhouette de l’ogre éclairée par la pleine lune. Il s’assoit sur le rebord de la margelle, se penche pour attraper la corde, prend son temps avant de poser le pied sur le premier barreau. Et il commence à descendre en sifflotant…
À QUELQUES MINUTES PRÈS…
(extrait)
Patrick Fort
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Virtudes, malgré ses efforts, ne parvient pas à le distancer. L’ogre avance vite, patient et sûr de son affaire. Son rire est terrifiant, elle sent son souffle lui brûler le cou, ce n’est plus qu’une question de minutes désormais. Il se rapproche. Encore quelques enjambées et il aura gagné son repas.
À QUELQUES MINUTES PRÈS…
(extrait)
Patrick Fort
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Un ogre la traque. Il est juste là, à une dizaine de mètres derrière elle. Elle l’a déjà vu quelque part, mais elle ne se souvient plus où.
Un monstre, gigantesque, recouvert de poils des pieds à la tête, avec un nez crochu et des dents pointues plantées au milieu d’une énorme bouche. Et d’une laideur repoussante avec ses yeux immenses surmontés de gros sourcils épais.
« Ça sent la chair fraîche ici ! Je vais te dévorer petite fille ! Crique, craque et croque tout ! », s’esclaffe-t-il sen- tant sa proie effarouchée à portée de crocs
À QUELQUES MINUTES PRÈS…
(extrait)
Patrick Fort
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Mercredi 19 décembre 1973 – 5 heures
Toujours ce même cauchemar qui revient chaque nuit.
Seule et perdue au milieu d’une immense forêt, Virtudes court à perdre haleine sur un chemin de traverse dévoré par les ornières. La nuit chasse le jour, l’obscurité aspire la lumière et il ne sera bientôt plus possible de distinguer le chien du loup.
À QUELQUES MINUTES PRÈS…
(extrait)
Patrick Fort
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Si Franco était mort, le franquisme ne l’était pas. Son souffle putride empuantissait encore les sierras ibériques et les rues de Madrid. Sinon, pourquoi l’ancien ministre du Caudillo, Manuel Franca, aurait-il reçu les honneurs de la nation à sa mort en 2012 ? Pourquoi le roi, le président du Parlement et le chef du gouvernement se seraient- ils déplacés à cette occasion ? Pourquoi Rajoy l’aurait-il salué comme « l’un des plus grands hommes politiques du siècle » et Posada aurait-il renchéri en affirmant qu’« il a exercé un leadership intellectuel, moral et sentimental ».
Imagine-t-on les obsèques de Laval, Darnand, Henriot ou Déat empreintes d’une telle déférence ?
L’OMBRE DE LA SANTA CRUZ
(extrait)
Maurice Gouiran
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Si Franco était mort, le franquisme ne l’était pas. Son souffle putride empuantissait encore les sierras ibériques et les rues de Madrid. Sinon, pourquoi l’ancien ministre du Caudillo, Manuel Franca, aurait-il reçu les honneurs de la nation à sa mort en 2012 ? Pourquoi le roi, le président du Parlement et le chef du gouvernement se seraient- ils déplacés à cette occasion ? Pourquoi Rajoy l’aurait-il salué comme « l’un des plus grands hommes politiques du siècle » et Posada aurait-il renchéri en affirmant qu’« il a exercé un leadership intellectuel, moral et sentimental ».
Imagine-t-on les obsèques de Laval, Darnand, Henriot ou Déat empreintes d’une telle déférence ?
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Ils l’avaient tiré de son lit et emmené avec quatre autres voisins, à l’écart du village. Mon père n’avait que six ans à l’époque, mais il se souvenait de tout. Je suis certain qu’il est mort avec l’image des militaires surgissant de la pénombre pour s’emparer de son père à lui.
Pedro et ses quatre camarades ont été fusillés deux heures plus tard en pleine campagne, puis jetés dans un puits. Mon père et sa famille ont fui vers le nord, vers la frontière, loin du village maudit. On leur a raconté bien plus tard, après la Retirada, que les restes de Pedro et de ses amis avaient été récupérés pour être sommairement enterrés.
L’OMBRE DE LA SANTA CRUZ
(extrait)
Maurice Gouiran
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