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EAN : 9782919066582
324 pages
Editions du Caïman (01/04/2017)
4/5   4 notes
Résumé :
La veille du Festival International du Mime de Périgueux, son directeur artistique, Axel Blancard, est retrouvé sauvagement assassiné dans un jardin du centre-ville. Le monde artistique est en émoi et la police piétine dans son enquête. Il n’en fallait pas plus pour revigorer Gregorio Valmy, détective privé déprimé, en vacances dans la capitale périgourdine au moment des faits. Quelques discussions avec des érudits locaux et quelques rencontres insolites suffisent à... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
La Kronik d'Eppy
Je découvre cet auteur par ce livre qui est son troisième roman.
J'y fais la connaissance de son détective Grégorio Valmy originaire, comme l'auteur, de Poitiers.
L'histoire :
Grégorio Valmy, qui vient de se faire larguer par sa compagne, part se changer les idées chez son ami Jean-Paul Sitruc, journaliste au quotidien La Dordogne Libre et qui habite la jolie ville de Périgueux.
Jean-Paul doit couvrir pour son journal les festivités liées au Festival Mimos (festival international du Mime) et traîne avec lui Grégorio afin de lui changer les idées.
Notre détective croise une charmante Capitaine de Police qui lui fait bien vite oublier ses peines de coeur.
Jean-Paul étant occupé, et se refusant à laisser le déprimé seul, il le présente à son ami Laval
Palindrome, agrégé d'histoire, ancien professeur, devenu bouquiniste dans un cadre exceptionnel face à la superbe Cathédrale St Front.
Laval fait découvrir les produits régionaux d'exception au déprimé qui lui est confié et qui apprécie particulièrement les spécialités liquides de mon cher Périgord. Il faut dire que du Pécharmant, aux Bergerac, en passant par les Monbazillac il y a de quoi satisfaire tous les palais, même les plus exigeants.
Mais voilà qu'un meurtre est perpétré.
Axel Blancart, le conseiller artistique de Minos est la victime. Et du coup ça se complique car il est le frère de Simon Blancart. Simon est conseiller municipal de Razac S/L'Isle, commune voisine de Périgueux, et surtout candidat à l'élection partielle législative. de plus les frères sont les petits-fils d'une figure locale de la résistance. Et nous voilà replongés dans ce passé sombre et douloureux de notre histoire avec un grand H.
Ce meurtre donne l'occasion à Grégorio de revoir Claire St Martin, le Capitaine de Police qui lui a tapé dans l'oeil et qui n'est pas insensible à son charme. Les voici qui enquêtent, chacun de leur côté, puis qui mutualisent leurs informations.
Grégorio, dans ses recherches, est aidé, en plus de Laval par des personnes rencontrées chez ce dernier : Léopold Turland, dit La Praline, anarchiste notoire, Léonce Carbona 92 hivers ex-résistant, ex-flic, la mémoire de ce passé qui ressurgit. Et Wlad, un polonais de passage plein de bonne volonté. Une sacrée équipe de pieds nickelés !
Saint-Martin pour sa part a deux fidèles lieutenants sur qui elle sait pouvoir s'appuyer : Levrault et Güleken, dits Teddy Ted et L'Apache.
L'enquête se complique encore un peu lorsque Simon Blancart disparaît à son tour.
Le meurtre, pour être compris et élucidé, va mettre en lumière des pages peu glorieuses de notre histoire. Plus particulièrement la période de fin de guerre et la sinistre BNA qui a tant fait souffrir le Périgord et dont mon Grand-père m'avait beaucoup parlé lorsque j'avais la chance de l'avoir encore.
Puis le meurtre élucidé, la raison d'Etat mettra un joli couvercle sur la vérité… Et présentera à la presse une version toute personnelle comme conclusion à l'affaire.
Ce roman nous replonge dans l'ambiance puante du 93 de la rue Lauriston. Nous permet de revoir à l'oeuvre Henri Lafont et sa bande de voyous. de découvrir le parcours d'Alexandre Villaplane, qui de Capitaine de l'équipe de France de football est devenu l'un des pires collabos, membre actif de la BNA. La BNA (Brigade Nord-Africaine), créée par Lafont, est un ramassis de voyous de la pire espèce ayant rejoint la Gestapo pour leur enrichissement personnel. Ce roman nous fait découvrir les exactions commises en cette fin de guerre par cette troupe d'hommes sanguinaires et sans moral qui ont tué et torturé femmes, enfants et vieillards en plus des résistants.
Nous allons constater que le communisme très présent en France, et en particulier dans ce Périgord « rouge » surnommé la Petite Russie en 1944, inquiète et est sous surveillance.
Cette montée du communisme conduira le gouvernement français à lancer le 7 septembre 1950 l'opération « Boléro-Paprika » visant à arrêter les principaux dirigeants communistes espagnols établis en France et les communistes d'autres nationalités, membres supposés de la cinquième colonne.
Nous allons également découvrir, sans surprise, que les méchants ne sont pas tous punis et que l'Etat français, lorsque le nouvel ennemi est devenu de couleur rouge et que la paranoïa était à son comble pendant la guerre froide, en a recruté bon nombre.
Pour ma part j'ai découvert ce qu'étaient les réseaux Stay-behind *.
En revanche je dois avouer que j'ai eu du mal à rentrer dans ce roman. La période contemporaine du début, les descriptifs d'une ville que je connais par coeur, tout comme la Région, étaient pour moi trop longs je m'y perdais et m'y ennuyais. Je pense que c'est dû justement au fait que le roman se déroule « chez moi ».
En revanche j'ai été passionnée par toute la partie historique remarquablement documentée qui a fait écho à mes souvenirs personnels pour partie, mes deux grands-pères ayant vécu cette période, mes grand-mères également, qui ont pris des risques fous pour nourrir les maquisards qui se terraient dans les bois…
J'y ai également appris beaucoup sur cette période et ce qui en a découlé*.
Je vous suggère, à la lecture de ce roman qui mêle personnages fictifs et réalité, de pousser vos recherches personnelles. Des notes de l'auteur en fin de roman vous donnent de bonnes pistes à approfondir. Il y en a bcp d'autres lorsque l'on creuse.
Pour conclure, et c'est personnel, j'aurais préféré un roman purement historique. J'ai eu du mal à adhérer aux personnages contemporains du récit.
Mais comme toujours cet avis n'engage que moi et il me semble judicieux que vous vous fassiez le vôtre.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Alors qu'il vient de se faire larguer par sa petite amie après une année de vie commune, Grégorio Valmy, détective privé poitevin, décide d'accepter l'invitation de son ami Jean-Paul Sitruc à passer une semaine à Périgueux. D'autant plus que la ville va être en fait pour accueillir le Festival International du Mime. Logé chaleureusement par Gaëlle Sitruc, la femme de Jean-Paul, et les deux enfants bruyants Jacques et Rodolphe, il s'apprête à se changer les idées au calme.

Le lendemain, Valmy accompagne son ami journaliste au centre culturel de la visitation, pour un cocktail inaugural. A cette occasion, Valmy rencontre une superbe jeune femme, et lui fait un numéro de charme, avant d'apprendre qu'il s'agit du capitaine Saint-Martin, qui est arrivée à Périgueux un mois plus tôt. Puis Sitruc emmène son ami chez Laval Palindrome, un ami qui lui expliquera mieux que personne l'histoire de leur ville. Puis en fin de journée, ce fut le vernissage des photographies de Marc Sbolth à la terrasse du café du théâtre.

Le lendemain, Valmy eut droit à un réveil en fanfare. Les deux terreurs viennent lui apprendre la mort violente d'Axel Blancart, le conseiller artistique du Festival. le corps a été trouvé dans le jardin du Thouin, et présente des traces de violence, des coups de couteau et des marques de strangulation. Valmy n'a pas du tout l'intention de s'en mêler, mais il finit par apprendre que Blancart est le frère du candidat socialiste aux prochaines élections, et qu'il était le petit fils d'un célèbre résistant local de la dernière guerre.

Si ce polar commence de façon tout à fait classique, il devient très rapidement attachant par la suite. Car Valmy va mettre une bonne centaine de pages à plonger dans cette enquête, plus intéressé dans un premier temps par l'histoire du Périgord, et en particulier le passé de ses habitants. Puis en divaguant sur ces interrogations et les noyaux de la résistance, Valmy va faire la connaissance de Palindrome, de Turlan et Wlad. Et comme ce sont de joyeux drilles, ils vont se lancer dans des répliques toutes plus droles les unes que les autres, jouer avec la langue française, cherchant des palindromes ou des anagrammes avec les noms de résistants, et nous donner des moments savoureux et hilarants à lire.

Et ce roman va aller au-delà du simple amusement en nous parlant des exactions avant, pendant et après la guerre, des groupes armés licites ou non, sanguinaires ou non, armés jusqu'aux dents. L'auteur va insérer dans son intrigue des chapitres écrits comme des biographies, dotés d'une véracité faisant penser des extraits de romans d'époque. Et là, on se rend compte de la qualité de la documentation.

Alors, vrai ou pas vrai ? Je répondrai comme les Normands : Peut-être bien que oui, peut-être bien que non. L'auteur se permet de nous offrir un roman mélangeant les personnages véridiques au milieu d'autres inventés, créant une histoire qui veut montrer voire dénoncer comment sous le prétexte de combat anti-communiste, certains se sont permis toutes les exactions, pendant la dernière guerre mais aussi après.

On avait l'habitude de lire et apprécier des romans de ce type, qui appuient là où ça fait mal, qui font le travail de mémoire, juste pour rappeler à certains que cela a existé. C'est une partie de l'histoire périgourdine qui nous est dévoilée, et au-delà, l'histoire de la terrible BNA (Brigade Nord Africaine) qui a participé à des répressions sanglantes. On peut dire que cela faisait partie des dommages collatéraux de la guerre, mais que dire quand cela a continué bien après ?

Si le ton de ce roman se veut léger et déconneur au début, c'est pour mieux nous faire passer la pilule ensuite. Car les vérités d'un pays sont loin d'être roses, et la France comme beaucoup d'autres a bien des secrets à cacher. La seule différence, c'est qu'on a du mal à se regarder dans un miroir, à avoir le courage d'assumer notre passé. Ce roman comme quelques autres s'avère important à lire. L'auteur en tous cas se range fièrement aux cotés de Maurice Gouiran. Ne le ratez pas !
Lien : https://blacknovel1.wordpres..
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Ce polar historique nous emmène dans les coulisses de la guerre froide en France. L'auteur est un passionné de la période, et il a bien bossé son sujet, pour preuve les pages de références historiques à la fin du livre
Le style est léger, avec une pointe d'humour. le livre se lit avec beaucoup de plaisir.
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Un polar doublé d'une page d'histoire très bien documentée et bien amenée sur la 2ème guerre mondiale et la guerre froide.
Les personnages sont haut en couleur, le ton léger et humoristique en font une histoire très agréable à lire.
Bref, je recommande !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La famille Blancart a un passif assez impressionnant dans l’histoire du Département. Les morts non naturelles du grand-père, du père et du fils interrogent. La thèse du tueur, le malfrat du coin, qui s’y prend à deux fois, on a du mal à y croire. Après la récupération d’une partie des archives familiales, Laval Palindrome pense qu’elles sont incomplètes. Ginette Blancart l’avait contacté quelques jours avant sa mort pour lui transmettre ces documents. Ce qu’il avait vu était plus consistant.
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Les majuscules sont posées par les clowns qui croient nous gouverner et qui pensent tirer les ficelles de la gigantesque farce qu'est le pouvoir. Mais le pouvoir, ce n'est pas une marionnette avec des fils même si c'est parfois Guignol à tous les étages. Tout ça pour la vitrine, pour faire rire et pleurer. En réalité le pouvoir c'est nous qui l'avons.
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En fait ce sont les majuscules qui nous font chier. Tant qu'on nous laisse dans nos histoires avec « h » minuscule, nos trahisons avec « t » minuscule... Et aussi nos morts avec « m » minuscule, tout va bien pour tout le monde.
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