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Critique de umezzu


Que c'est plaisant de rencontrer par hasard un roman prenant, lié à des thèmes appréciés. Je ne savais pas quoi attendre de ce livre, et finalement je le quitte conquis – et à regrets.

Comme l'indique le titre de l'ouvrage, Alain Amariglio construit son roman (car c'en est un, même si beaucoup de son intrigue colle aux faits historiques) autour des derniers mois de la vie du maréchal Brune. Un maréchal d'Empire, dont la carrière sous Napoléon s'est arrêtée en 1807 pour une raison mystérieuse, avant de reprendre de façon tragiquement courte lors des Cent-jours et du rétablissement de la monarchie après Waterloo.

L'auteur croise les grands évènements avec le quotidien, vu par cette France loin de Paris, qui ne reçoit les nouvelles officielles qu'avec plusieurs jours de retard, et alors que les rumeurs et les on-dit ont déjà fait leur lit.

C'est tout particulièrement le cas de la Provence de 1815, où nombre d'habitants ne veulent plus entendre parler de l'Usurpateur, cet ogre qui a envoyé des milliers de jeunes mourir à l'autre bout de l'Europe. Alors la populace fête le retour des Bourbon. le transfert de Napoléon à l'île d'Elbe, lors de son premier renoncement, a été des plus agités dans la traversée de Drôme et surtout du Vaucluse. L'Empereur a souvent du se déguiser, et a même failli être lynché en Avignon.

Amariglio imagine un simple soldat, Spada, habitué aux mission officieuses, qui a participé à l'exil de l'Empereur à Elbe, et à la traversée éprouvante de la Provence, chargé aux Cent-jours d'accompagner Guillaume Brune, sorti de sa retraite pour prendre le commandement de la 8éme région militaire, c'est à dire de cette Provence que Spada craint depuis son passage moins d'un an plus tôt. Brune arrive en terrain miné, Marseille s'affiche royaliste, les Alliés sont au-delà du Var et les Anglais en mer. Seul Toulon semble bien contrôlé. L'inverse de 1793, quand le jeune Bonaparte s'était illustré lors de la reprise de la ville aux Anglais. Spada sait tout cela, il y était.

Le climat d'anarchie, suite à l'effondrement tour à tour de l'Empire, de la monarchie lors du premier passage de Louis XVIII, puis de nouveau du régime des Cent jours, est remarquablement décrit.

Le récit est conté aux travers des souvenirs de Spada. La forme est enlevée, le style agréable. L'auteur quelque part a lu et relu Dumas, d'ailleurs il en fait un des personnages clés du récit.

Car, la grande Histoire sait croiser la petite. Dumas l'écrivain, le fils du général, était bel et bien le filleul de Brune, le maréchal.

Cette bonne surprise est liée à une opération Masse critique pour laquelle je remercie vivement l'éditeur Edition des Monédières. Je n'aurai qu'une (petite) remarque à son égard : le format choisi, bien plus long que large ne facilite pas la prise en main et oblige à conserver ses deux mains sur l'ouvrage pour éviter qu'il se referme. Voilà pour la forme ; pour le fond c'est une vraie réussite pour qui aime l'Histoire, particulièrement cette période entre Empire et Restauration, et pour les amateurs des oeuvres d'Alexandre Dumas.
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