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Le résumé de l'éditeur est alléchant. Il est titré : « Quel mystère entoure l'assassinat du maréchal Guillaume Brune », et il présente cette histoire non seulement comme un roman historique, mais comme un thriller. C'est ce qui m'a incité à cocher ce livre dans la dernière opération Masse critique Fiction et les éditions Monédières me l'ont envoyé. Je les en remercie.
***
Le récit, qui prend parfois la forme d'un journal, situe le présent de la narration en 1835, autrement dit vingt ans après les Cent-Jours (mars-juillet 1815) dont il sera très souvent question. On plongera aussi dans la période très troublée qui se situe entre 1791 et 1794. le narrateur à la première personne, Spada, typographe de métier et proche d'Augustin Robespierre, a accompli à la demande du frère de l'Incorruptible des «missions… particulières » pendant la Révolution. En 1802, il est recruté par Savary pour remplir le même genre de mission dont il s'acquitte sous les ordres du futur ministre de la Police. En 1815, Savary le place auprès de Guillaume Marie-Anne Brune. le maréchal d'Empire, qui semblait pourtant en disgrâce depuis 1807, vient d'être nommé par Napoléon gouverneur de la 8e région militaire qui comprend une bonne partie du Midi où s'agitent les Royalistes.
***
Si j'avais entendu parler de la Terreur blanche en Vendée et en Bretagne, je ne savais pas du tout que le Midi s'était soulevé contre Napoléon. Cet aspect des Cent-Jours était pour moi une découverte. J'ai été intéressée aussi par la mise en contexte, la plongée dans ces années-là : la longueur des voyages à cheval ou en « voiture », l'insécurité sur les routes, l'attachement à la royauté, la reconstruction quasi immédiate d'un système de castes et de privilèges... J'ai en revanche été découragée par les multiples changements d'époques et de lieux, la confusion presque inévitable entre deux voyages somme toute très semblables, où l'itinéraire du deuxième permet de constantes allusion au premier. Je me suis complètement perdue dans l'incroyables quantité de noms de personnages, d'autant qu'il s'agit souvent d'acteurs très, très secondaires. J'avoue avoir été franchement déçue par la révélation du « mystère » qui entoure la mort du maréchal Brune. La dernière partie, dans laquelle intervient Alexandre Dumas (filleul de Brune), ne m'a pas réconciliée avec Spada, personnage sans beaucoup de consistance. Ce roman a sans aucun doute demandé un considérable travail de documentation à l'auteur, mais je ne suis assurément pas le bon public pour l'apprécier.
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Que c'est plaisant de rencontrer par hasard un roman prenant, lié à des thèmes appréciés. Je ne savais pas quoi attendre de ce livre, et finalement je le quitte conquis – et à regrets.

Comme l'indique le titre de l'ouvrage, Alain Amariglio construit son roman (car c'en est un, même si beaucoup de son intrigue colle aux faits historiques) autour des derniers mois de la vie du maréchal Brune. Un maréchal d'Empire, dont la carrière sous Napoléon s'est arrêtée en 1807 pour une raison mystérieuse, avant de reprendre de façon tragiquement courte lors des Cent-jours et du rétablissement de la monarchie après Waterloo.

L'auteur croise les grands évènements avec le quotidien, vu par cette France loin de Paris, qui ne reçoit les nouvelles officielles qu'avec plusieurs jours de retard, et alors que les rumeurs et les on-dit ont déjà fait leur lit.

C'est tout particulièrement le cas de la Provence de 1815, où nombre d'habitants ne veulent plus entendre parler de l'Usurpateur, cet ogre qui a envoyé des milliers de jeunes mourir à l'autre bout de l'Europe. Alors la populace fête le retour des Bourbon. le transfert de Napoléon à l'île d'Elbe, lors de son premier renoncement, a été des plus agités dans la traversée de Drôme et surtout du Vaucluse. L'Empereur a souvent du se déguiser, et a même failli être lynché en Avignon.

Amariglio imagine un simple soldat, Spada, habitué aux mission officieuses, qui a participé à l'exil de l'Empereur à Elbe, et à la traversée éprouvante de la Provence, chargé aux Cent-jours d'accompagner Guillaume Brune, sorti de sa retraite pour prendre le commandement de la 8éme région militaire, c'est à dire de cette Provence que Spada craint depuis son passage moins d'un an plus tôt. Brune arrive en terrain miné, Marseille s'affiche royaliste, les Alliés sont au-delà du Var et les Anglais en mer. Seul Toulon semble bien contrôlé. L'inverse de 1793, quand le jeune Bonaparte s'était illustré lors de la reprise de la ville aux Anglais. Spada sait tout cela, il y était.

Le climat d'anarchie, suite à l'effondrement tour à tour de l'Empire, de la monarchie lors du premier passage de Louis XVIII, puis de nouveau du régime des Cent jours, est remarquablement décrit.

Le récit est conté aux travers des souvenirs de Spada. La forme est enlevée, le style agréable. L'auteur quelque part a lu et relu Dumas, d'ailleurs il en fait un des personnages clés du récit.

Car, la grande Histoire sait croiser la petite. Dumas l'écrivain, le fils du général, était bel et bien le filleul de Brune, le maréchal.

Cette bonne surprise est liée à une opération Masse critique pour laquelle je remercie vivement l'éditeur Edition des Monédières. Je n'aurai qu'une (petite) remarque à son égard : le format choisi, bien plus long que large ne facilite pas la prise en main et oblige à conserver ses deux mains sur l'ouvrage pour éviter qu'il se referme. Voilà pour la forme ; pour le fond c'est une vraie réussite pour qui aime l'Histoire, particulièrement cette période entre Empire et Restauration, et pour les amateurs des oeuvres d'Alexandre Dumas.
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Composé d'une préface de Claude Schopp, d'une petite introduction, de deux grandes parties, d'un point de repère chronologique, d'une bibliographie et d'un sommaire, « Brune : fin d'un maréchal d'Empire » m'a totalement conquis !

Ce roman historique m'a totalement emporté grâce à son suspense. La destinée tragique du maréchal Brune ne m'a pas laissé indifférente. En effet, tout en suivant les pensées de Spada, personnage probablement fictif puisque je n'ai rien trouvé à son sujet, nous retraçons l'histoire d'un homme admirable, loyal et dévoué à l'empire, devenu maréchal avant d'être disgracié pour une raison qui sera en parti tenue secrète jusqu'à la fin de l'oeuvre. Je dis « en partie secrète » car les hypothèses sont nombreuses et présentes durant toute la lecture.

En effet, plus d'une fois je me suis demandée si les accusations portées à l'encontre du maréchal Brune étaient vraies ou fausses. A-t'il réellement tué la princesse de Lamballe ? A-t'il réellement volé le trésor de Berne ? Et surtout, a-t'il vraiment trahi l'Empereur Napoléon Bonaparte ? Trois questions qui se portent tout au long de la narration et dont les réponses sont données uniquement à la fin. Une fin où Alexandre Dumas, auteur du livre « Les Quatre Mousquetaires » vient ajouté des connaissances inattendue. Et durant cette lecture, j'ai beaucoup apprécié lire le récit d'évènements connues et peu connues de tous, sous des angles plus indirects. Comme par exemple, la bataille de Waterloo. En effet, nous savons tous que cette bataille a été le moment fatidique du régime des Cent jours, indiquant la fin du pouvoir de Napoléon Bonaparte. Mais, je pense que nous n'avons jamais réellement eu d'indication, au cours de notre scolarité, quant à la manière dont le changement de régime et la nouvelle de cette défaite s'est réalisée en France. Et Alain Amariglio a tenté de nous en parler, de nous le faire comprendre au travers les quelques derniers chapitres, ce qui je trouve est très intéressant.

Pour finir sur une autre note positive, je tiens à dire que j'ai vraiment apprécié le côté aéré des chapitres avec des traduction en note de bas de page, mais également la possibilité de vérifier les dires de l'ouvrage grâce à la bibliographie. de plus, lorsque Spada repense au passé, les titres sont clairs et expliquent de manière logique la situation actuelle des protagonistes ainsi que leurs craintes, même si il est arrivé que les phrases deviennent trop longues. J'ai été par moment obligée de reprendre au débit la lecture de certaine d'entre-elles, mais ce n'est pas trop désagréable.

Aussi je dirais que c'est un livre que je recommande chaudement auprès des fans d'Histoire et auprès de tous ceux qui souhaiteraient s'intéresser un peu plus à l'Histoire de la France. Pourquoi ? Parce qu'il est captivant, intriguant, dynamique, écrit comme si il s'agissait de Mémoires (première personne du singulier ou pluriel) afin de mieux ressentir les émotions et les évènements.
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Participer à une opération Masse Critique, c'est accepter de sortir de ces chemins que l'on connaît trop bien, c'est consentir à se laisser surprendre par une plume, par un style, par un univers. Ici, je partais tout de même avec un filet de sécurité. Il s'agissait d'un roman historique, style que j'apprécie particulièrement. Oui...mais.

Je veux vraiment remercier les Editions Les Monédieres pour ce cadeau qu'elles m'ont fait car j'ai beaucoup aimé ce bouquin. le style est direct, fluide, sans fioriture presque ciselé à la pointe du sabre.

Et quelle histoire ! Plus qu'un thriller, c'est un road-trip intérieur et historique. On y suit les tortueuses pérégrinations de ces hommes exaltés qui furent républicains puis bonapartistes, ces hommes aux fidélités hasardeuses forgées aux tumultes des champs de bataille.

La plume d'Alain Amariglio est à la fois incisive et pudique. Ses mots en cachent d'autres et j'ai du mal à faire taire la voix de Spada en moi. La bibliographie en fin d'ouvrage est une incitation à partir nous aussi sur les traces de Brune dans cette Provence rebelle.

Une bien belle lecture à laquelle je reviendrai sans aucun doute.
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Un grand merci à BABELIO et aux éditions Les Monédières pour cette belle découverte dans le cadre de l'opération MASSE CRITIQUE. BRUNE : fin d'un maréchal d'Empire, raconte les derniers mois de ce maréchal d'Empire, fidèle parmi les fidèles, assassiné lors de la terreur blanche en Provence.
Le texte est fluide, très agréable à lire. le résumé peut, en revanche être trompeur. Si vous connaissez le contexte de la mort de Guillaume Brune, vous n'aurez pas de révélation. La recherche de la vérité par Spada (le narrateur) est surtout le prétexte à dresser par des allers retours dans ses souvenirs, une biographie de ce maréchal, aujourd'hui oublié, et en particulier son assassinat, un massacre digne des actes les plus barbares des années 1791-1794.
Un roman biographique passionnant, qui réhabilite ce fidèle de l'Empereur, qui comme souvent pour les plus fidèles, fut victime des humeurs de Napoléon.
Un livre pour les passionnés de la période, une bien belle évocation du maréchal et prince d'Empire, Guillaume Brune.
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Voilà un ouvrage qui correspond indéniablement à ce que j'apprécie dans un livre sur l'Histoire de France. L'auteur nous plonge dans la grande Histoire de France par le biais de la Petite. La Petite mais avec un grand P.
Tout en révélant ce maréchal d'Empire, assez méconnu, nous suivons à 20 ans d'écart ses faits et gestes auprès de Napoléon. Pourquoi la carrière de cet homme promis aux plus grands honneurs et responsabilités civiles s'est-elle brusquement arrêtée ? Quelles sont les raisons du désaveu de Napoléon ?
C'est pourquoi je qualifierais ce roman d'historico-policier car il y a bien une enquête de menée.
C'est par petites touches que nous apprenons les faits. Grâce à ce militaire de l'hombre, Spada, un corse dont l'auteur se sert pour conter cette histoire. Compagnon de Napoléon Bonaparte jusqu'à son départ pour l'île d'Elbe et « espion » placé auprès du maréchal Brune pour des raisons qui lui échappent.
De plus, L Histoire est fidèlement restituée et on sent qu'un important travail de recherche a été effectué.
@alain.amariglio nous offre un instantané de cette période troublée où la puissance des idées divisaient les hommes et femmes de notre pays jusqu'à la mort.
Une très bonne lecture que je conseille aux amoureux de l'Histoire de France.
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