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Critique de Woland


Superstition
Traduction : Jean-Pierre Roblain

Plus on lit de livres, plus on devient difficile sur la qualité du style, de l'intrigue ou, tout simplement, du "tout" que cela forme. Cette remarque vaut particulièrement dans deux domaines : le policier tout d'abord (dans un bon policier, le lecteur le plus chevronné ne doit pas deviner l'identité du meurtrier avant au maximum les dix dernières pages), le fantastique ensuite. Car ce sont deux genres éternellement condamnés à faire du neuf avec du vieux.

Désormais, je placerai David Ambrose parmi les quelques rares grands auteurs fantastiques contemporains, à savoir Richard Matheson, Stephen King, Peter Straub et son compatriote, Graham Masterton. Et je lui ferai de la pub car ce Britannique si discret le mérite amplement. Je n'en veux pour preuve que "Superstition", que je viens d'achever ce matin et qui est l'une des variations les plus brillantes et les plus inventives que j'aie jamais lues sur le double thème des univers parallèles et de la malédiction.

Au départ, tout paraît très simple. Joanna Cross, une jeune journaliste, révèle la gigantesque escroquerie que représentait le "Domaine des Etoiles", société de voyance dirigée par Ellie et Murray Ray, anciens prestidigitateurs reconvertis dans le charlatanisme. Les Ray étant à la veille de prendre leur retraite, les révélations de Joanna ruinent plus de vingt ans de patients efforts. Murray n'y survit pas : il décède d'un accident cardiaque. Sa veuve s'en vient guetter Joanna à la sortie d'un talk-show auquel elle avait été invitée pour discuter justement du charlatanisme dans le monde de la voyance, et lui certifie qu'elle ne l'emportera pas au paradis.

Un peu secouée, Joanna est secourue par Sam Towne, qui a également participé à l'émission télévisée et qui effectue des recherches en parapsychologie. Pour Sam, les phénomènes dits "spirites" sont la conséquence de la volonté inconsciente de personnes bien vivantes. Il propose à Joanna de participer à une expérience qui consistera dans un premier temps à "inventer" un fantôme, et, dans un second temps, à voir si celui-ci se manifeste ou pas. Amusée et intriguée, Joanna accepte de devenir le huitième membre du groupe prévu pour l'expérience ...

Que vous dire ensuite sinon que ce livre est un régal de cohésion et d'habileté jusque dans sa chute finale ? En outre - ce qui est appréciable, à mon avis - Ambrose ne fait jamais dans le gore et, que voulez-vous, ça repose des violences américaines ! Wink

Ah ! si ! Très prochainement, je vais m'acheter "Suspicion", du même David Ambrose et je viendrai, bien sûr, vous en parler. ;o)
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