Sans Toi, tome 1 : L'envol

Pour inventer un slogan, avoir une idée folle, ou créer un concept innovant, rien de mieux qu’une soirée pizza–bière entre copains. Vous verrez que votre imagination sera débordante.

Je n’aime pas trop écouter deux fois les mêmes choses, je me détache de la conversation. Je repars en Amérique du Sud avec la jeune fille du magazine. Qu’est-ce qu’il y a à voir là-bas ? La Cordillère des Andes ? Il doit y avoir de belles randonnées... Et le Machu Picchu au Pérou ? Ça doit être fou de voir les ruines d’une si vieille civilisation. Il y a aussi Ushuaia, les glaciers du bout du monde, point de départ vers le pôle Sud…

Je voulais être mariée à vingt-cinq ans, avoir deux enfants avant trente ans, habiter une grande maison que j’aurais imaginée et construite avec mon mari. Je voulais un grand jardin pour pouvoir y mettre une piscine, et plein de belles fleurs. J’imaginais un lieu où il fait chaud, peut-être le Sud-Ouest, un endroit proche de la mer pour s’allonger sur la plage, lire tout l’après-midi, se baigner et manger des glaces. Je me voyais aller chercher mes enfants à l’école et les déposer à un cours de guitare ou de planche à voile. Je pensais leur cuisiner de bons petits plats tous les soirs, et les épuiser en les faisant courir dans le jardin. Je voulais aussi un chat.
Ce ne sont que des rêves de fillette. Aujourd’hui, je me suis habituée aux désagréments de la vie à Paris, ils font partie de mon quotidien, je n’y prête plus attention. Habiter la plus belle ville du monde a aussi beaucoup de charme.

Les jeunes chantent, boivent, crient, hurlent. Parfois ils urinent sur les façades ou ils vomissent sur les portes cochères, on ne s’ennuie pas en regardant dans la rue. J’adore y passer des soirées mais quand vient l’heure de fermer les yeux, ça nous empêche très légèrement de dormir... en fait, on ne quitte plus nos bouchons d’oreille.

Le réveil sonne pour la troisième fois ce matin, me tirant difficilement de mes songes… L’esprit encore brumeux, j’ouvre un œil. Puis le deuxième. C’est l’heure et c’est vraiment dur. Les gens qui se lèvent, qui se précipitent sur leur café et qui sont prêts en vingt minutes restent un mystère. Personnellement, je pourrais repousser quinze fois mon réveil, ces quelques minutes de repos en plus sont essentielles.