Même brisées, nos âmes trouvent toujours le moyen de recoller quelques morceaux pour s’assembler à nouveau.
Est-ce que l’horreur peut amener le bonheur ? Ou est-ce une malédiction supplémentaire, donnée par la mort suite à notre survie ? Est-ce qu’il est autorisé d’aimer une personne pour se sentir encore vivant ? A-t-on le droit d’ancrer sa vie en quelqu’un d’aussi détruit que soi ? N’est-ce pas égoïste ?
Sommes-nous encore vivants après avoir côtoyé la mort d’aussi près que nous ?
Est-ce qu’on vit encore Ella ?
Dans notre silence ?
Ensemble ?
Oui, on vit, Ella. Encore.
Tant que nos coeurs battent, tant que nos souffles résonnent, tant que nos voix se font entendre et que nos corps se relèvent, nous vivons. À quel prix et dans quel état ? C’est là l’enjeu de toute notre histoire.
— Est-ce qu’on vient de franchir une ligne ? je demande, hésitante.
— Les lignes ne sont-elles pas toutes franchissables lorsqu’on est d’accord pour le faire ?
Nous sommes dans une société où on protège les coupables en leur trouvant des excuses lorsqu’on accuse les victimes d’avoir cherché des ennuis.
Tant que mon cœur bat, je vis. Tant que mon souffle résonne comme étant le son de l’existence, c’est que je vis. Tant que je marche sans tomber, c’est la preuve que je vis.
Nous sommes dans une société où on protège les coupables en leur trouvant des excuses lorsqu’on accuse les victimes d’avoir cherché des ennuis.
L’horreur ne doit pas remporter la bataille, elle ne doit jamais gagner. Nous ne devons jamais cesser de nous battre.
On pense toujours que l’horreur n’arrivera qu’aux autres, mais dans la réalité, les drames sont fréquents, seulement, on n’en parle pas aux infos. Mais combien de vie ont été brisées à cause d’autres ?
C’est vers elle que je me tourne la nuit lorsque l’obscurité s’empare de moi. On se maintient à la surface.