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Citations sur America, n°13 : A quoi rêvent les jeunes ? (12)

" C'est par la lecture que nous découvrons celui ou celle que nous voulons vraiment être."
Richard Powers
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" Les premières drogues que nous avons prises nous ont été données par des médecins. Voila qui résume bien l'épidémie américaine des opioïdes. C'est l'histoire de labos pharmaceutiques balançant des cachets dans des communautés tout en minimisant ou en ignorant leur potentiel d'addiction et d'abus."
article génération opioïdes par David Joy
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Détox Digitale.

À Mendocino, au nord de la Californie, Camp Grounded offre depuis 2013 des colonies de vacances pour adultes. Le mot d'ordre : bannir l'usage, pendant quelques jours, de tout objet connecté, abandonné son smartphone et les réseaux sociaux pour des séances de yoga, d'escalade, de tir à l'arc, de photo argentique ou d'écrire sur d'authentiques machines à écrire. Bref, ralentir le rythme en retrouvant les joies de l'enfance, à coup de marshmallows grillés et de retraite en pleine nature. Un concept volontiers régressif, mais prisé, notamment par les employés de la Silicon Valley, qui n'hésitent pas à débourser près de mille dollars pour y passer quelques nuits...
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Par ailleurs dans le Midwest, le trumpiste s'aborde ici comme une religion aux voies impénétrables, dont la réalité des miracles importe moins que la puissance des vibrantes prophéties. Sur la longue route entre Garden City et Pratt, les publicités pour les fertilisants et pour les tracteurs alternent avec les panneaux antiavortement ("Souriez ! Votre mère a choisi la vie"), tandis que, sur les ondes, la voix aigre de Rush Limbaugh court comme le vent sur la plaine. De son studio de Floride, le gueulard milliardaire de la radio conservatrice étrille le complot des gauchistes enragés et des démocrates corrompus qui œuvrent à la destitution de Trump, crache sur les "féminazis" et déterre toutes les haches de guerre culturelle. Pendant ce temps, défile à travers les vitres un paysage de villages décatis, réduits à un château d'eau et à une station-service branlante, à une enfilade de porches vides et de vitrines aveugles, victimes de l'enseigne de supermarchés Walmart et de décennies d'exode rural.
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Il aura rarement neigé autant en une nuit. Aussi, au lendemain du blizzard, Nathan Kells me conseille d'oublier Google Map et de suivre ses indications : dépasser de plusieurs kilomètres le panneau de son Circle Bar Heifer Ranch et chercher la piste en dur adaptée à ma voiture de pied-tendre, un sillon repérable dans ces hautes plaines rases et blanches comme une banquise, pour éviter au novice que je suis de se perdre comme une fourmi sur une planète de titans.
Car la terre est si plate dans l'ouest du Kansas qu'on en perd le sens commun. A droite de la route, la centrale électrique massive qui semble émerger au bout d'un champ donne l'illusion d'un repère dans l'immensité, jusqu'à ce qu'on devine qu'elle se trouve en réalité à plus de 30 kilomètres, plantée à l'entrée de Garden City, la seule ville digne de ce nom dans ce coin des High Plains, à cinq heures de Denver, Colorado, et de Topeka, Kansas.
De loin en loin, les silos des coopératives - les fameux géants de la Prairie -, les éoliennes aux ailes d'avion long-courrier jalonnent l'horizon comme des gratte-ciel absurdes, brouillant un peu plus les perspectives, abolissant toute notion d'échelle. "ici, on se sent toujours tout petit, et cela relativise les soucis", plaisante Nathan Kells, l'imposant maître des lieux, dans son bureau au toit bleu, assailli par le vent, l'odeur de bouse et le vrombissement de camions gigantesques.
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Henry David Thoreau a écrit dans son journal : "Respire l'air, bois le breuvage, goûte les fruits. Vis pleinement chaque saison. Accepte l'influence que la Terre a sur toi." Lisez attentivement cette phrase, méditez là, gardez la en mémoire.
Richard Powers.
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[François Busnel] J'ai retrouvé Richard Powers dans sa cabane du Tennessee. Une 'treehouse' construite à l'orée du parc national des Smoky Mountains, cette merveille unique en son genre qui, au sud des Appalaches, renferme une forêt primaire totalement préservée. Arbres gigantesques et d'essences variées, cascades par centaines, ruisseaux et collines, puis, tout là-haut, culminant à plus de 2 000 mètres d'altitude, le fameux Appalachian Trail qui fait rêver les randonneurs et trace une frontière entre le Tennessee et la Caroline du Nord. Cette terre fut jadis celle des indiens cherokees, qui, au prix de nombreux morts, en furent chassés dès 1830 sur ordre du président Andrew Jackson - ce même homme dont Donald Trump a déclaré qu'il fut "le plus grand des présidents américains", avant de faire installer son portrait dans le Bureau ovale. Depuis la cabane de Richard Powers, on voit tout cela. Et l'esprit des lieux convoque les mythologies indiennes autant que les plus rigoureuses découvertes scientifiques.
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Les livres d'histoire mentionnent surtout le Dust Bowl, le "bassin de poussière". L'expression consacrée vient du titre d'une dépêche concoctée en 1930 par le bureau de Wichita de l'agence Associated Press. Elle décrit l'envol macabre de la terre du Midwest, anémiée par des décennies de surexploitation, puis pulvérisée par la sécheresse et livrée au vent en énormes tempêtes de poussière.
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Un oiseau sur une branche, les fumées blanches s'échappant d'une scierie, l'eau tombant d'une cascade, le tout enrobé de la musique entêtante et mélancolique d'Angelo Badalamenti : dès son générique, le décor de la série est planté, faussement tranquille et accueillant. "Welcome to Twin Peaks", annonce d'ailleurs le traditionnel panneau en entrée de ville - Twin Peaks, du nom des deux montagnes jumelles qui dominent la bourgade du nord-ouest des Etats-Unis, mais aussi de deux visages qu'elle arbore, l'un paisible et chaleureux, presque ennuyeux, l'autre sombre, mystérieux, résolument effrayant.
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Nous vivons dans le monde des arbres. Si nous voulons demeurer plus longtemps sur cette plante, nous devons accepter cette réalité : nous appartenons à une communauté que nous ne pouvons détruire sans nous détruire avec elle. Richard Powers (p38)
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