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Critique de SZRAMOWO


Réquisitoire anti militariste implacable, le balcon d'Iroshima nous conduit, alors que l'Allemagne a capitulé mais que le Japon résiste encore, de France à Hiroshima, sur les traces de deux malfrats emprisonnés depuis septembre 1939, (Delaveine et Roblet) miraculeusement libérés grâce à des bombardiers de la RAF qui loupent leurs cibles et font sauter en éclats les murs de la centrale où ils végétaient depuis 4 ans suite à l'attaque d'une banque Boulevard des Batignolles à Paris.
Ils s'achètent une conduite et se déguisent en résistants de la dernière heure, sous les pseudos de Carcasse et Blaireau tout en continuant à pratiquer une solidarité dont ils sont les premiers bénéficiaires.
"Autant dire que leur point de mire était les ruraux collabos, ou réputés tels, qu'ils s'en allaient traquer chez eux, peut-être un peu chatouiller pour obtenir de vagues renseignement et faire main basse sur tout ce qui pouvait devenir trésor de guerre."
Mais leur cible ultime est Roro des Amandiers, Roger Dampierre, le petit ringard qui s'était tiré avec les trente millions du casse.
Des circonstances qu'il faut laisser découvrir au lecteur font qu'après un passage par Zurich, Roro a investi dans la machine à sous à Tokyo, sous le pseudo de Jérémie Gilbert, maqué avec une petite japonaise, Mamefoukou dont il a un enfant.
Un bombardement détruit son entrepot et sa maison dans laquelle se trouvait Mefoukou et Mikou. Désormais Roger est un gadjin, et sans la protection de ses beaux-frères, il doit quitter son quartier et se réfugier à l'Ambassade.
De péripétie en péripétie, il se retrouve dans un camp de prisonniers en compagnie de Delatour l'attaché culturel, de Madame Henriette une factotum de l'Ambassade, originaire de la rue des Couronnes dans le 19ème, et de Madame Martinaud la femme d'un diplomate originaire, elle, d'Orléans.
Contexte maîtrisé par Amila, la description de la vie au camp n'est pas sans rappeler L'empire du soleil de JG Ballard, notamment la distribution de la ration de riz dont la quantité varie au bon vouloir du gardien chef Higashi et de l'attitude jugée déférente ou pas des prisonniers ; mais aussi la débrouillardise des enfants qui parviennent à obtenir des rations supplémentaires.
C'est depuis les hauteurs du camp que les prisonniers assistent au bombardement d'Hiroshima. Un événement qu'ils ne comprennent pas. La description qu'en fait Amila est d'un réalisme crû : "On les avait enterrés dans la même fosse que les mômes aux orbites vides, dont la cervelle bouillie devait ressembler à celle des petits sapajous que les touristes à dollars allaient pouvoir bientôt déguster avec délice au fond d'un crâne retourné."
Finalement grâce au soutien d'Irène Martinaud, Roger parviendra une fois de plus à tirer son épingle du jeu.
Amila signe là un de ses romans les plus époustouflant.


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