AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Un reptile par habitant (6)

"Que faire alors ?
– Raisonner dans les termes qu'impose la situation : faire semblant, et l'enterrer.
– Pardon ?
– Quelqu'un fait semblant de mourir ; vous faites semblant de l'enterrer."
Narcisse tourna la tête vers le corps de Katouka. Le sous-préfet écrasa un sourire.
"Aucune crainte, il est bien mort. Je voulais dire que nous devons jouer le même jeu que son meurtrier : faire disparaître le corps et la voiture avant demain matin."
Commenter  J’apprécie          50
Vous me comprenez ?
Narcisse secoua la tête sans même prendre le temps de réfléchir. Il voulait entendre le sous-préfet dire tout ce qu'il avait en tête.
« Non. »
Le sous-préfet émit un soupir.
« Si j'en crois Edith, quelqu'un que nul n'a vu est entré dans cette maison et a surpris mortellement le colonel Katouka. Un saint-cyrien quand même... Tué à coups de couteau... Un simple rôdeur, qui n'aurait pas prévu de croiser le colonel ici, aurait-il été aussi... professionnel ? »
Le sous-préfet laissa passer un instant. Narcisse ne répondit pas.
« Si Edith dit vrai, nous ne pouvons exclure qu'il s'agisse d'une affaire qui remonte à... très haut. (...)
Commenter  J’apprécie          40
Une troisième fois, dans cette nuit épaisse, Narcisse poussa sa moto sur plusieurs dizaines de mètres, la mit ensuite en marche et prit la direction du quartier où habitait Edith. Il roulait, la mort dans l'âme, accablé, n'ayant pas encore décidé malgré tout d'aller jusqu'au bout. Passé minuit, le centre de la ville qu'il dut traverser était désert. Il prit un itinéraire compliqué, comme s'il voulait semer quelque poursuivant.
Commenter  J’apprécie          20
Comme d'habitude, la foule était celle des fidèles du Parti. Ils chantaient et criaient des slogans sous le soleil. Les badauds se tenaient le long de la rue qui passe devant la place et regardaient les manifestants comme on assiste à un spectacle gratuit. Les officiels – le sous-préfet et le secrétaire régional du Parti en tête, tous les deux vêtus d'un boubou blanc, symbole de paix – arrivèrent vers seize heures, alors que le soleil avait baissé un peu d'intensité. Passons sur les brouhahas et autres hourras qui les accueillirent.

Un membre du Parti prit la parole. Il annonça que la patrie était en danger, que la souffrance guettait les filles et les fils du pays, que quelque chose menaçait, qui était pire que le choléra et le sida réunis. On l'applaudit pour ces prédictions. Il laissa la paroles aux « aînés ». Le secrétaire régional parla en premier. Il bougea les pans de son boubou, protesta, accusa, assura le président du soutien de tous les habitants de notre ville.
Commenter  J’apprécie          10
« Edith, puis Chantal, cette petite délurée, ensuite une autre, et ainsi de suite... Tu ne fais que passer en revue différents organes génitaux, c'est tout. Quel orgueil ? »

Il continua de fixer Narcisse dans les yeux. Celui-ci étonné, restait silencieux.

« Le sexe de la femme, poursuivit Zupitzer en désignant son propre entrecuisse, est un organe délicat. Tu comprends ça ? Un organe interne et délicat. En Occident, il y a des médecins spécialisés pour en prendre soin. C'est une médiocrité que de n'y voir qu'un réceptacle de ta semence. »
Commenter  J’apprécie          10
Joséphine était plus âgée que lui (…). A la voir habillée et coiffée avec mesure, on ne devinait pas qu’elle était une personne ardente. Au départ, d’ailleurs, Narcisse, qui ne s’en doutait pas, s’était intéressé à elle presque par amusement. Au guichet de la banque où elle l’accueillait, il avait vite compris que « le coup était jouable » - je reprends son expression. Et dès leur première rencontre, Joséphine révéla une qualité qui euphorisait chaque fois Narcisse : elle gémissait. Elle s’exprimait, chuchotait, câlinait avec des mots qu’il importe peu de reproduire ici. Elle aimait susurrer le prénom de Narcisse. Cela électrisait Narcisse ; il se sentait alors puissant, efficace, performant. Oui, Joséphine avait l’expérience et le talent pour encourager un homme. Son corps était accueillant, et, à la différence de la plupart des femmes de notre pays – les lycéennes en particulier, qui faisaient l’ordinaire de la vie sexuelle de Narcisse -, elle prenait l’initiative, embrassait en retour. Dès la première étreinte, elle avait su découvrir les endroits les plus sensibles de Narcisse, et les exploitait calmement, habilement.
Commenter  J’apprécie          10




    Lecteurs (23) Voir plus




    {* *}