Le Vilain Petit Canard

Plaidoyer de la différence et au droit d'être soi malgré le regard que les autres peuvent avoir du haut de leurs certitudes et de leurs "sentiments les meilleurs".

Autre temps, autres moeurs, dit on; non ?

Drôle de moeurs que ces gens là qui ne sont pas de chez nous avec si peu de ressemblances avec nous tous qui raisonnons correctement de la même façon, non ?

A méditer un peu plus souvent et à mûrir plus rapidement éviterait bien des préjugés et exclusions de toutes sortes.

Au lieu de changer un programme, changeons plutôt le texte et l'on verra se dessiner d'autres paysages, d'autres mares aux canards, gris, blancs, des couleurs que seule la nature sait rendre et offrir.

Inoubliable !!!
Lu et relu à mes garçons dès leur petite enfance : leur faire comprendre et accepter que nous sommes tous uniques et donc tous différents, au sein même d'une famille et que le monde n'est qu'une grande famille !
Les albums du Père Castor, aux vraies illustrations surannées ont un charme fou ! ils ont peuplés leur rêves et les miens avant les leurs.

Le conte de Hans Christian Andersen se prendra ici une petite toilette et on devra le reconnaitre, la version présente, plus moderne, forcera un peu le trait de la cruauté sociétale( animale, bien sûr).

Nous connaissons pour la plupart le conte d'Andersen, il réservera heureusement une surprise à la hauteur du courage du personnage.
L'explication que se fera le canard plus si vilain pour justifier sa transformation sera amusante et évidemment touchante.

Mais revenons au début de cette histoire.
À sa naissance, tous les personnages s'accorderont sans ménagement à juger le petit dernier de Madame Cane du petit îlot du parc et d'ailleurs elle-même, l'esprit bien pris par l'organisation et l'éducation de sa tripotée à plumes jaunes, se laissera un peu parfois éprouvée, influencée par le "Qu'en dira t-on" sauvage.
" - Que ferais-je d'un oiseau qui ne sait pas nager! Je ne m'en sortirais jamais! Mère, d'accord, mais de canards qui savent se dépatouiller!...".
Les canetons n'ont jamais eu besoin de cours de natation. Mais elle se donnait une contenance pour cacher son inquiétude. Car le tour de Numéro 9 approchait et la panique la gagnait...
Comment sommes-nous lorsque nous avons le sentiment que le monde nous regarde?

Le "numéro 9" n'est clairement pas comme les autres. Si les 8 premiers ressemblent au père, à qui ressemble celui-ci?
Il n'y a pas de vipère dans cette histoire et pourtant, jeunes lecteurs, quels sont ses serpents qui sifflent sur nos têtes?

Les illustrations d'Olivier Tallec seront aussi tendres et amusantes que le propos, adapté par Héloïse Chourakis et mis en voix par le comédien Arnaud Valois, sera cruel.
Les illustrations en effet donneront une impression solaire et anecdotique à un sentiment plus profond, on le lit bien.
Notre héros Numéro 9 sera la risée des animaux alentour et devra grandir avec cette " bienveillance" institutionnalisée chez les animaux du parc.
Les auteurs leur prêteront des frustrations humaines qui expliqueront que ces personnages ne sachent plus comme se montrer sous leur meilleur jour.
Ils en deviendront presque ridicules à nos yeux de lecteurs.

Ce nouveau "Vilain petit canard" est courageux, pugnace et conservera quelques ambitions qui le feront traverser les épreuves.
La petite flamme qui vous guide et vous élève.
Avez-vous une petite flamme qui vous fait rêver, chers jeunes lecteurs?
Il deviendra envers et contre tout: champion de plongeon!
Tout le reste sera à découvrir, avec une petite touche musicale en plus, celle du mémorable Etienne Daho.
C'est une version qui fera comprendre la différence, les pressions sociétales et donnera du peps aux "vilains petits canards" pour qui rien ne sera jouer d'avance.

Un classique mais une histoire incontournable sur le thème de la différence et de la quête de sa propre voie. Comment trouver sa place parmi les autres.