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Critique de Pancrace


« - C'est ridicule, tout ça.
- Qu'est ce qui est ridicule, Mimo ?
- Toi, moi. Notre amitié. Un jour on s'aime, le lendemain on se déteste… Nous ne sommes pas des aimants. Plus nous nous rapprochons, plus nous nous repoussons.
- Nous ne sommes pas des aimants. Nous sommes une symphonie. Et même la musique a besoin de silences. »

Cette citation renvoie avec exactitude l'atmosphère de ce magnifique roman où je me suis délicieusement nourri d'autant d'amour que de haine, de beauté que de laideur, de pauvreté que de richesse bercé dans une ambiance poétique. J'ai ressenti un réel bonheur de lecture dans l'élégance des phrases de J.B Andréa lorsque chaque point final procure soit la quiétude, soit l'inquiétude mais offre toujours le rêve.
C'est un Goncourt De circonstance.
Un Goncourt dans la veine du « Soleil des Scorta » ou de « Tout les hommes n'habitent le monde de la même façon » qui peut séduire un grand nombre par la force de l'intrigue et la manière accessible et passionnante de la relater.
Il y a du « Martin Eden » de Jack London dans l'ascension sociale de Mimo. Pour conquérir sa place, atteindre son but, la lutte est présente à chaque page.
La chasse à l'autre.
Pour Mimo, Viola, fille de la richissime famille Orsini est son amour sans étreinte, son âme-soeur sans état d'âme, son revient va-t'en, sa muse qui ne s'amuse pas, son oiseau aux ailes brisées, son fantôme du bonheur, sa caractérielle de malheur, sa soif de vivre et sa faim de mourir paisible.
Pour Viola, Mimo est sa normalité, son centre de gravité.

L'auteur a su rendre son héroïne tellement attachante que par instant, je l'ai cru échappée d'un roman de Pierre Benoit. Pour tracer un portrait si touchant, si ensorcelant, il faut sans doute faire partie de la confrérie confidentielle des hommes qui aiment les femmes.

J.B. Andréa me régale de ses mots ciselés. Extraites de son texte énergique, vivantes et imagées les figures romanesques apparaissent aussi polies que les sculptures de Mimo. Chaque page façonne le relief des caractères avec les creux et les bosses, les déboires et les réussites rythmés par les trahisons et les intérêts de chacun.

Le contexte historique avec la montée du fascisme italien augmente la tension de cette saga familiale dramatique où Stefano et Francesco, les frères de Viola détiennent la force du sabre et la puissance du goupillon. La violence et la rigueur de leurs influences sont traduites avec l'importance suffisante pour concevoir la chape de plomb qui pèse sur la destinée de Viola et Mimo.

« Écoute-moi bien. Sculpter, c'est très simple. C'est juste enlever des coucher d'histoires, d'anecdotes, celles qui sont inutiles, jusqu'à atteindre l'histoire qui nous concerne tous, toi et moi et cette ville et le pays entier, l'histoire qu'on peut plus réduire sans l'endommager. Et c'est là qu'il faut s'arrêter de frapper. Tu comprends ? Non, monsieur.

Parfois, comme pour les sculptures, il en est de même pour les livres. Tu comprends ?
Oui, Monsieur Andréa.

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