Un doux vent de liberté parvient tout de même à souffler dans le milieu des arts : en 1791, au nom de l'égalité et de la liberté, par un décret de l'assemblée nationale, il est décidé que le Salon serait désormais ouvert à tous les artistes vivants.
Au salon de 1800, Marie-Guillemine Benoîst expose un portrait qui fait réagir la critique : il s'agit d'une jeune femme noire drapée de blanc, assise dans un élégant fauteuil comme si elle faisait partie d'une famille aisée. Madeleine est la servante de la belle-soeur de l'artiste, fille de colons de la Guadeloupe, venue vivre en France. Madeleine est théoriquement libre. En peignant une ancienne esclave, Marie-Guillemine Benoîst pose la question de l'égalité des droits, car pour la première fois une femme noire et représentée pour elle-même et non plus comme une servante aux côtés d'un maître ou d'une maîtresse, orgueilleux signe de richesse.