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Critique de Sando


Sando
13 novembre 2012
Christine Angot nous décrit la semaine de vacances d'un homme d'âge mûr, dont on ne sait pas grand-chose, si ce n'est qu'il est marié, qu'il a des enfants et une maîtresse, Marianne, étudiante à Sciences Po. Cette semaine, il la passe avec une autre jeune fille, tout aussi anonyme. Elle a l'air jeune, adolescente sans doute, mais l'on ignore tout d'elle et de ses pensées. Elle est seule avec cet homme et semble être là pour satisfaire le moindre de ses désirs sexuels. 137 pages qui nous décrivent crûment les différents attouchements, pénétrations buccales et jeux sexuels entre le « couple ».
Ce que je trouve particulièrement malsain dans ce livre, c'est qu'il n'est jamais question d'inceste. Christine Angot ne dit à aucun moment qu'il s'agit d'elle et de son père dans cette maison de campagne. Et pourtant, le lecteur ne peut l'ignorer s'il connaît un peu la polémique qui entoure l'auteur ou s'il a déjà lu son précédent ouvrage : « L'inceste »… Il y a donc un malaise tout au long de la lecture, amplifié par une écriture très froide et extrêmement distante. On a l'impression qu'il n'y a pas d'histoire puisque les mêmes scènes sexuelles, les mêmes mots et les mêmes gestes se répètent pendant une semaine. L'impression de lire un texte pornographique est particulièrement dérangeante. L'auteur ne cherche pas à exciter son lecteur, mais à lui faire voir ce qu'il n'a pas envie de voir en faisant des gros plans et en jouant sur une précision du détail quasi chirurgicale. Elle décortique l'acte sexuel avec froideur. L'homme est perçu comme autoritaire, colérique et pervers et exerce une attraction malsaine sur la jeune fille. C'est un texte violent, dérangeant, dominé par une tension permanente. La quatrième de couverture annonce que l'auteur cherche à nous faire voir et comprendre ce qu'elle a vécu. Pour ma part, j'ai plutôt l'impression qu'elle veut provoquer, bousculer son lectorat. Mais quel est l'intérêt d'un tel livre? En conclusion, des scènes dépourvues de plaisir pour une lecture qui l'est tout autant…
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