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Critique de gerardmuller


Une semaine de vacances/Christine Angot
Je n'avais jamais lu un quelconque ouvrage de C.Angot.
La publicité faite autour de ce minuscule opuscule m'a décidé à le lire d'autant plus que dans le cas où je n'apprécierais pas, je n'aurais pas perdu beaucoup de temps. En effet la plupart des commentaires des lecteurs sont extrêmement critiques. Rares sont les éloges de ce morceau de bravoure. Car c'en est un avouons-le.
D'entrée ce qui m'a frappé parvenu au terme de ma lecture c'est qu'à aucun moment il n'est dit par l'un des deux protagonistes que la demoiselle est la fille du monsieur. Seul est mis à jour le fantasme du monsieur qui veut entendre la demoiselle dire « papa » lors des ébats multiples et variés et le lui dit lors des rares échanges verbaux, rares car on assiste en fait à un monologue d'homme pervers, captieux, faisant chattemite à tout bout de sein pour arriver à ses fins. Donc on peut conclure que l'inceste n'est pas avéré. Certains diront que l'intention vaut l'action. Soit.
Cela précisé, quel est l'intérêt de ce livre ?
Je l'ai trouvé dans son audace, sa salacité et sa lubricité, impitoyable non seulement pour la demoiselle mais encore pour le lecteur. D'aucuns auront été choqués inévitablement n'imaginant même pas ce qui peut se passer derrière les tentures et les persiennes protégeant une sieste coquine. Pornographique ? Oui peut-être par instant. Vulgaire ? Non jamais.
Ce qui rachète un peu cette sordide histoire, c'est quand même le style de C.Angot dont les descriptions quasi cliniques des ébats sont dures à encaisser pour le badaud : on prend des coups si l'on n'est pas un peu aguerri. le style est très précis, concis, chirurgical, bien rythmé. On ne peut pas dire que Madame Angot fasse dans la dentelle. Sauf à parler des sous-vêtements de la demoiselle.
Mais l'auteur veut-elle vraiment choquer ? Je me suis posé la question. Quoi qu'il en soit, elle a choqué la plupart des lecteurs qui se sont exprimés.
Il est certain que l'intérêt de ce livre est discutable : on aime ou on n'aime pas ; dur d'être entre les deux. La litanie des poses et actes peut être exaspérante.
Ce qui frappe aussi, c'est que ce monsieur, un véritable « gentil monstre » est prêt à tous les mensonges pour obtenir le placet de cette jeune fille bien docile et comme apprivoisée. On peut être choqué par autant d'aplomb surtout quand la proie est facile. Mais en fait, hormis les multiples concrétisations des fantasmes du monsieur, il ne se passe rien, pas de rebondissement, pas de suspense : et pourtant, on toujours l'impression que cela va finir, qu'il va se passer quelque chose pour mettre fin à ce parcours des sentines bourbillonneuses de la chair.
Pas d'émotion dans ce récit, pas de sentiment sinon celui d'un dégoût pour cet homme aux pulsions irrépressibles.
En bref, cette lecture est réservée à un public averti. Âmes sensibles ou prudes, abstenez-vous : la nausée vous viendrait inévitablement. A moins que vous soyez masochistes.
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