Interdit charnel, tome 1 : Young love

Chapitre 6 :
«… — Tu ne me fais pas confiance ?
— Non.
Je tournai le regard vers la vitre de ma portière pour dissimuler mes pensées. Est-ce que je faisais confiance ? Pas vraiment. Est-ce que cela me faisait frissonner ? Malheureusement. Une pointe d’amusement s’attarda sur ses lèvres tandis qu’il se concentrait sur la route.
— C’est logique. Mais je suis ton patron le jour, alors garde ta méfiance pour la nuit.
Oh mon Dieu…
— C’est… un peu flippant.
— Oh, Reese… on va tellement s’amuser. … »

« Il te brisera le cœur parce que j’en sais assez sur toi pour être sûre que tu es le genre de fille qui ne cherche rien de moins que le conte de fées. Fisher n’est le prince charmant de personne en ce moment. »

Chapitre 3 :
«… C’était tout à fait approprié.
— On va te laisser t’habiller avant que tu montres plus de choses que Reese veut en voir. On n’a pas encore eu cette conversation entre mère et fille sur le sexe.
Je. Veux. Mourir !
Elle lui avait vraiment dit ça ? À lui ! La prison avait changé ma mère. Je ne me souvenais pas qu’elle ait été aussi directe, aussi franche, aussi embarrassante.
— Oh mon Dieu…
Je couvris mon visage de mes mains.
— Merci pour le moment gênant. Je suis adulte maintenant, tu le sais ?
Une adulte qui couvrait son visage enflammé. Une adulte qui n’avait pas eu de relations sexuelles parce qu’elle n’était pas mariée. Une adulte qui cadrait parfaitement avec mes grands-parents, avec la communauté à l’église et avec mes amis de mon école privée religieuse. Apparemment, je n’étais pas une adulte aux yeux de ma mère, et quelque chose me disait que je ne l’étais pas aux yeux de Fisher non plus. Ou peut-être l’étais-je. C’était la pensée la plus terrifiante à ce moment-là.…»

Il pivota sur ses talons pour me faire face, sa vulnérabilité exposée au grand jour. Pas de murs. Pas de mensonges. Juste la dure vérité.

— J’adore le fait de t’aimer. C’est instinctif et ne me demande aucun effort. Et tu as raison, c’est important. Mais…

— Cela ne change rien, terminai-je en posant le cahier sur le canapé et en appuyant mes mains sur mes jambes pour me lever.

Le regard rivé au plafond, je pris une grande inspiration, fermai les yeux et l’expulsai d’un seul coup.

— Naked fisherman, tu es incorrigible. Lunatique. Audacieux. Imprévisible. Brillant… et un million d’autres choses qui ne me conviennent pas.

Pourtant, j’ai eu l’impression que tu étais la première personne que je rencontrais dans ma vie qui… me correspondait.

La version de moi-même que je redoutais… celle dont je t’accusais d’être responsable j’ai fini par l’aimer.

J’ai commencé à me sentir moi-même. Je me sentais bien quand je souriais sans que quelque chose me dise que je devais sourire.

Tu as donné à mes journées cette couleur vibrante, et je ne sais pas ce que je verrai quand tu ne seras plus…

Je m’interrompis et pris une respiration tremblante, les larmes aux yeux avant de reprendre :

— Quand tu ne seras plus à moi.

Ses bras entourèrent ma taille, sa poitrine se plaqua contre mon dos, son visage se pencha sur mon épaule.

L’émotion secoua mon corps comme un tremblement de terre. Il fallait que je la libère. Le chagrin m’étouffait. La réalité me déchirait le cœur.

Fisher me prit dans ses bras et colla ma joue sur sa poitrine. Il m’apaisa d’un baiser sur le sommet du crâne et en me caressant doucement le dos.

J’étais tellement fatiguée de l’injustice qui régnait dans ma vie. Des prières sans réponses. De la mise à l’épreuve de ma foi.

« Il savait que ce n’était pas le moment pour nous, mais il était prêt à me donner la seule chose que je pensais vouloir. Il me donnait tout ce qu’il avait à donner, même s’il savait que ce ne serait pas suffisant. »

Je sais qu’on dit que l’amour est patient, mais ce n’est pas le cas. L’amour est l’étoile la plus brillante du ciel. Il n’a pas d’interrupteur ni de minuterie. Il ne porte pas de montre et ne regarde pas de calendrier.

Nous n’aurions pas pu être à des moments plus différents dans nos vies, et pourtant… nous nous étions trouvés d’une manière ou d’une autre. Et il y avait quelque chose entre nous.

Il était difficile d’expliquer à quel point ce moment me touchait. C’était stupide, vraiment, mais je n’avais jamais ressenti autant de patience de la part d’un autre humain.

Vraiment, Fisher était super extra. Était-il jaloux ? Ou essayait-il juste de m’embêter, d’attirer l’attention sur lui ? De me traiter comme un enfant ?

Le professeur Fisher venait de me donner une leçon de vie. Je ne savais pas faire la différence entre mes sentiments et mes pensées. Quelle part de moi était authentique et quelle part était fabriquée par les sermons et les leçons de morale ?