Ce n’est que le matin, mais le soir accourt vers toi. Les heures s’écoulent comme des minutes.
Les ruines du donjon se dessinent devant toi. La végétation ne les a pas recouvertes. Les décombres des tours et des murs sont aussi nus que les os blanchis d’un monstre marin. La destruction provoquée par les forces du Chaos s’est avérée trop violente. Le paysage est encore convalescent.
Les cris enflent. Tu le sais bien. Depuis plus d’un mois, ils lacèrent la nuit avec une fureur sans cesse renouvelée. Tu pourrais presque voir les balafres qu’ils tracent dans l’obscurité, brillantes comme des éclairs, lancinantes comme des remords. Elles luisent et scintillent dans l’intimité de tes paupières closes chaque fois que les plaintes atteignent leur crescendo. Mais tu ne fermes pas souvent les yeux. Pas si tu peux t’en empêcher. Car une chose au moins t’apparaît clairement : la source des hurlements. L’ost spectral.