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Critique de ATOS


L'orgueil des justes...résister. Dire non. Ne pas céder. de pas devenir fou avec les fous. Ne pas tout accepter.
Ne pas basculer dans le délire du pouvoir, ne pas obéir à la mégalomanie du tyran.
Est ce que ce qui ce joue , ici, dans cette pièce, au 16e siècle dans la tour de Londres peut être transposé en 1950 ...1960 comme demande l'un des personnages ? Oui, 16e, 20e, 21e siècle. Les tyrannies malheureusement, contrairement à leurs victimes, survivent.
Dire non pour marquer la limite, pour ne rien renier. Faire preuve d'intelligence, être un être pensant . Angleterre 16e siècle, le roi Henri VIII veut divorcer. le pape Clément VII lui refuse ce droit. Qu'à cela ne tienne, le roi brise là avec Rome, et déclare devenir chef de l'Église anglicane. Voilà. C'est simple. du sur mesure. On édite sa propre loi. On commence comme ça et on ne s'arrête pas. On demande à tout ses sujets allégeance totale. Toute tête qui dépasse sera tranchée. Et les têtes tombes, celle de Thomas more , suivra celle de la nouvelle épouse , Anne de Bolène, et puis d'autres, beaucoup d'autres. Pourtant ce roi semblait être un bon roi, cultivé, homme de la renaissance, musicien , poète,parlant le français, maîtrisant le latin, grand lecteur. Et puis, ..ça dérape. Et tout le beau monde suit. Parce qu'il est d'usage de suivre.parce qu'on a pas appris à penser autrement. Parce qu'on ne choisit pas son roi. On le bénit. On obéit, un courtise, on flatte, on tremble, on sauve sa peau, on gagne le gros lot.
De Créon dans l'Antigone de Sophocle , , à Caligula de Marcel Camus , d'Henri VIII dans Thomas More ou l'homme libre de Jean Anouilh à Macbeth de Shakespeare, le théâtre nous invite à faire face à nos démons, à y réfléchir. de penser l''instant : l'instant où l'homme fait le choix  de la liberté et rejette la tentation de courtiser les privilèges. L'instant où l'on se perd, l'instant où l'on se sauve.
Si les personnages d'Anouilh sont moins puissants que ceux de Camus, sans doute parce que la folie d'Henri VIII fut plus contenue que celle de Caligula, cette pièce n'en reste pas moins intéressante dans la contemporanéité qu'elle propose. le fait politique venant asseoir le fait religieux sur un trône ceci afin de renforcer , soutenir une tyrannie trouve entièrement sa place dans le débat international que nous devons tous mener aujourd'hui.
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