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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Jean Arcelin a été de nombreuses années responsable d'une succursale de voitures de luxe avant de se reconvertir au service de l'humain en tant que directeur d'EHPAD. Bon nombre de ces personnes de la santé se penchent vers ces professions liées à l'humain comme une façon de s'occuper également d'eux mêmes. le bien apporté aux autres ricoche toujours d'une façon ou d'une autre jusqu'à soi. C'est du moins la conviction de Jean Arcelin.

Ce récit à la fois « tendre et glaçant » est un condensé immersif dans le quotidien d'une maison de retraite. Tendre car il évoque avec pudeur les confidences des pensionnaires et glaçant car il montre, chiffres à l'appui, l'hécatombe des maisons de retraite.

Quand Jean Arcelin prend ses fonctions dans un EHPAD, il était à cent lieues d'imaginer les lacunes et la détresse en ces lieux. Ça crie pour être lavé le matin, ça crie pour être enlevé de la chaise percée, ça crie même au loup et ce constat se heurte au manque d'effectif qui se heurte à son tour aux restrictions budgétaires. L'homme sera aussi confronté aux frontières de l'humain, jusqu'où donner de soi. Il se montrera directeur respectueux et bienveillant, présent pour son personnel comme pour ses pensionnaires.

Beaucoup de choses passent dans ce récit. La fatigue des aides-soignants, le burn out, l'absentéisme, la maltraitance, les limites de la liberté d'action, les exigences externes, les visites trop rares,...
Le tout dans un style fluide et sensible parsemé de réflexions dignes d'intérêt. Un ouvrage immersif et très ludique ! Tout en étant tendre et rempli d'empathie.

Le récit est d'autant plus agréable qu'il nous sert des anecdotes sur l'un et l'autre pensionnaire, parfois drôles et souvent très émouvantes.

Jean Arcelin écrira que nous avons beaucoup à gagner à passer un peu de notre temps avec la personne âgée, qu'il faut endiguer cette vague qui semble vouloir engloutir la dernière vie avant la mort.

Je lui donne raison et le remercie vivement d'avoir écrit ce très beau récit qui devrait avoir le mérite de réveiller les consciences et d'y voir plus clair sur les coulisses d'une maison de retraite.

Merci à Babelio et aux éditions XO pour l'envoi de cet ouvrage dans le cadre de la dernière masse critique.
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Funambule marchant sur le fil de nos incertitudes, Jean ARCELIN nous invite à prendre position face à un modèle de Société qui verra de plus en plus ses vieux vivre longtemps, dans une dépendance croissante. Sommes-nous droits dans nos bottes lorsque nous leur reconnaissons de moins en moins le droit d'exister pour ce qu'ils sont et pour ce qu'ils ont déjà donné aux générations suivantes? L'Homme peut-il se regarder en face lorsqu'il ‘marchandise' ses vieux? Que dit d'elle-même une Société qui exploite la vieillesse, lui fait payer plus que son dû, lui refuse toute dignité dans le logement, les soins, l'alimentation et toute vie relationnelle?

Avec un regard tendre sur une face du miroir, glaçant sur l'autre, Jean Arcelin ose accuser un système construit sur l'appât du gain facile et les dictats des actionnaires qui serrent dans leurs griffes les responsables de la gestion des EHPAD. Il l'affirme haut et clair, en France comme ailleurs, s'il n'existe pas un sursaut citoyen réclamant du Législatif un sérieux contrôle des objectifs de rentabilité fixés par les patrons du capital et des moyens de gestion octroyés aux directions et aux équipes soignantes des EHPAD, la prise en charge de nos aînés sera un parfait modèle de non-assistance à personnes en danger, doublé d'une prise d'intérêt personnel sur bien commun appartenant à autrui!

Le document que signe Arcelin est un essai… à ce titre, il ouvre au questionnement bien plus qu'il n'apporte des solutions toutes faites. Même dans ses propositions de fin de livre (heureuse initiative!), les propos restent somme toute assez théoriques et ne règlent pas tout, loin s'en faut.

Mais Jean Arcelin a le mérite de crier « Aux loups! » Il tire une sonnette d'alarme qu'il est grand temps d'actionner et il peut le faire même si son expérience à la direction d'une EHPAD n'est guère plus dense qu'à peine trois ans et quelque passés dans ce milieu. Il est néanmoins crédible parce qu'il ne jette pas l'opprobre sur tous les acteurs du système. Il nuance. S'il dénonce la cupidité humaine des actionnaires, il reconnaît les trésors de patience et de passion, d'attention et de soin, d'inventivité et de combativité offertes aux résidents par des hommes et femmes de terrain qui tentent l'impossible pour améliorer l'alimentation, l'encadrement, le cadre et les soins que peuvent offrir ces lieux de vie à nos aînés, nos anciens, nos vieux.

Ces derniers ont droit au respect, le nôtre comme celui de la Société toute entière. Jean Arcelin ne cesse de le crier sur tous les tons tout au long de cet essai qui mérite d'être lu, relu et réfléchi!

Merci à NetGalley France et aux Editions XO pour leur confiance et le cadeau qu'ils m'ont fait en permettant l'accès à ce livre.
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Après avoir été directeur régional dans les voitures de luxe, Jean Arcelin veut changer de voie. Il se rend alors compte que ses diplômes lui permettent d'être directeur d'un EHPAD (Etablissement d'Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes). Ni une, ni deux, il saute le pas et est bientôt à la tête d'un établissement plutôt bien géré, ce qui l'arrange puisqu'il débute dans le milieu et qu'il lui faut tout apprendre de A à Z. On ne gère pas une société de voitures de luxe comme on gère un établissement de personnes âgées.

Quand il intègre ses fonctions, Jean Arcelin se rend compte que ses supérieurs attendent de lui qu'il fasse du chiffre, qu'il rogne sur les dépenses, que l'humain n'est pas au coeur des préoccupations. Il est juste question de budget et de remplir les chambres pour atteindre son objectif.
Et parce qu'il décide de ne pas rester confiné dans son bureau, il se rend vite compte de la difficulté de ses employés à effectuer correctement leur travail. Elles doivent veiller au bien-être des résidents alors qu'elles sont faibles en effectifs. Il est difficile pour ce nouveau directeur de voir des personnes âgées attendre pour des soins, pour être emmené aux toilettes, … Pourtant c'est la réalité du métier !

Ayant travaillé en EHPAD il y a quelques années, ce livre m'a ramené des années en arrière. Quand tu veux bien faire mais que tu manques cruellement de temps. Quand on est 2 dans une aile d'un étage pour une vingtaine de résidents et qu'on attend de nous d'être efficace au lieu de privilégier la complicité, l'affection avec les résidents. Tout est fait dans l'urgence. A la chaîne.
Car il faut servir les petit-déjeuner puis les débarrasser, faire les toilettes tout en nettoyant un minimum, retourner auprès des résidents qui appellent, et rapidement vient l'heure du déjeuner puis les changes des protections puis les activités (quand il y en a). Et on court toute la journée sans vraiment s'arrêter et passer du temps qui soit bénéfique pour les résidents. Ca en devient une usine et il n'y a plus d'humanité.
Je me suis retrouvée plongé dans un quotidien que j'ai préféré oublier et que j'ai vite quitté en me promettant que mes parents n'iraient jamais croupir dans l'un de ces établissements.

L'auteur nous fait part de sa stupéfaction lorsqu'il se rend compte que les personnes âgées ne reçoivent quasiment plus de visite. Les êtres aimés sont délaissés car on ne veut pas les voir se dégrader, devenir dépendant. Et pourtant, elle les abandonnant à leur triste sort, n'accélère-t-on pas cette dégradation ? Qui ne se laisserait pas mourir en se sentant inutile ? Plus aimé ?

C'est un livre qui énonce des vérités dérangeantes qu'il faut lire pour ouvrir les yeux et les consciences !

Lien : https://livreoumourir.blogsp..
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Suite au décès de sa grand-mère adorée, Jean Arcelin devient bénévole en maison de retraite.
Quelques années plus tard, il décide à 43 ans de mettre fin à sa carrière commerciale dans le secteur de l'automobile de luxe et reprend des études de psychologie. À presque 50 ans, Jean découvre que ses diplômes lui permettraient de diriger un EHPAD.

À l'automne 2014, Jean est recruté par un grand groupe. Il assumera les fonctions de directeur dans deux EHPAD de la côte d'Azur, à Bandol puis à Cannes. Début 2017, un burn-out aura raison de cette mission que Jean Arcelin s'était assignée : privilégier le bien-être des résidents, en faisant fi des préconisations et de la théorisation des décideurs « en haut lieu ».

Car Jean Arcelin n'est pas l'un de ces directeurs qui se cachent dans le confort de leur bureau pour concocter de jolis rapports d'activité. Ses rapports, Jean les fabrique en deux temps, trois mouvements, copiés-collés d'anciens compte-rendus…
Du matin jusqu'au soir et même la nuit, puisqu'à Bandol il dort sur place, Jean Arcelin est « sur le pont » avec ses équipes.
Le directeur est confronté au manque de moyens, financiers et humains. Aux exigences du groupe, qui ne parle que « profit » alors qu'il s'agit de préserver le bien-être, la sécurité et la dignité de femmes et d'hommes trop souvent oubliés par leurs proches. À l'absentéisme, aux manquements de certains employés, et à la difficulté de sanctionner, tant les bras viennent à manquer. À la grande dépendance, voire la démence de certains résidents.
Mais aussi à l'humanité de ces soignants au grand coeur, à la reconnaissance de « seniors » sensibles aux sourires, à l'empathie et à la douceur bien trop rares dans ce type d'établissements.

Jeunes et moins jeunes, n'hésitez pas à lire ce livre qui vous aidera à vous poser les « bonnes » questions quand vous serez confronté.e à une décision concernant vos parents vieillissants.

Et vivent les directeurs de la trempe de Jean Arcelin
…qui feront qu'un jour EHPAD deviendra peut-être l'acronyme de
Empathie
Humanité
Philanthropie
Altruisme
Douceur
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Après une carrière dans le secteur de l'automobile, Jean Arcelin a fait un virage à 360° pour devenir directeur d'EHPAD. C'est dans le sud de la France que l'ancien concessionnaire a démarré sa nouvelle carrière, d'abord dans un petit établissement, puis dans une structure pouvant accueillir jusqu'à 120 personnes. Il a côtoyé le pire, mais aussi le beau. Il a été confronté au manque de moyens, de personnels, à des vieilles personnes isolées qui s'accrochent à la vie, à des hommes et des femmes passionnés par leur travail.
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Ayant fait des stages en EHPAD le sujet du livre m'a particulièrement touchée.
Certains passages sont difficile à lire mais Jean Arcelin a su ajouter au récit une touche d'humour et heureusement car ce livre reste très dur mais hélàs, il représente trop bien la réalité et je pense que toutes les familles devraient lire ce livre,il faut savoir que le travail en EHPAD est devenu un travail à la chaîne d'autre part il y a tant de personnes âgées abandonnées par leur famille qui ne reçoivent pas de visite, j'ai vu une dame attendre dans le hall de 8h à 18h une visite de sa famille en vain pendant des mois mais j'ai aussi vu des personnes âgées privées de désserts parce que certaines employées les emmenaient pour leurs enfants.Nos aieuls méritent ils cela?
Ce livre aborde ces thèmes dans ce livre brillant
Lien : https://lalectricecompulsive..
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C'est LE livre qu'il faut avoir lu avant de placer un parent dépendant en EHPAD!
Jean Arcelin ,dans ce gros livre qu'on lit facilement car il n'a rien d'un constat aride au style ennuyeux et sévère(au contraire l'auteur parsème son récit d'anecdotes et de touches d'humour),nous révèle sans fard (mais non sans précautions "diplomatiques"... tout de même) le fonctionnement problématique d'un Ehpad standard(ni minable ni extraordinaire).
Personnel le plus souvent dévoué et courageux, mais en nombre carrément insuffisant, absentéisme chronique, budget toujours insuffisant, repas de mauvaise qualité, animations plus que médiocres et insuffisantes,etc. le quotidien du directeur d'Ehpad tiraillé entre son louable désir de traiter le mieux possible ses résidents et les contraintes budgétaires(+ la paperasserie incroyable autant qu'inutile)que lui impose la direction du groupe commercial auquel appartient son établissement.
C'est une condamnation sans appel des très grands groupes commerciaux d'Ehpad.
Les personnels, de l'ASH au directeur, ne sont pas nécessairement des anges ou des modèles mais l'auteur s'efforce ,tout au long de son livre,de montrer qu'ils sont surtout des victimes d'un système qui les maltraite et les écrase, et en particulier il rend un hommage appuyé aux AS et infirmières.
Dans ce livre ,vous apprendrez tout ce qu'il faut savoir avant de décider le placement d'un membre de votre famille en Ehpad.
Jean Arcelin s'efforce aussi ,de son mieux, de nous aider à choisir un EHPAD. Mais ses conseils ne sont pas toujours applicables et il reste difficile de savoir ce que vaut tel ou tel établissement ,malheureusement.
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Un livre plein d'humanité ... qui fait froid dans le dos. Qui n'avait pas encore compris que, quel que soit le domaine, l'argent a été, est et sera toujours le nerf de la guerre ?
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Un peu long mais très intéressant.
Ce livre met le doigt sur les dysfonctionnements réels des EHPAD... cela fait froid dans le dos... il ne faut pas vieillir 😉
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