J'aime parcourir les listes de livres proposés lors des opérations Masse Critique de Babelio, car je découvre des romans à côté desquels j'étais passée et qui me paraissent pourtant intéressants. Ça a été le cas pour celui-ci, car j'ai été très intriguée par le personnage de Garry Davis, dont je n'avais jamais entendu parler. Il est à l'origine du mouvement des Citoyens du Monde, et s'est battu toute sa vie pour abolir les frontières, persuadé que c'était la voix vers la paix. Comment ne pas être intéressé ?
Quand j'ai commencé ma lecture, j'ai été un peu perdue par le style de
Frédéric Aribit, et surtout la narration choisie. En effet, toute l'histoire est rapportée par une seule voix, celle de l'homme, qui reprend les paroles de Julia, la jeune femme qu'il vient de rencontrer, et qui lui raconte Garry Davis, sur lequel elle écrit un roman. Par moments, emporté par ce récit, on en oublierait presque ce qui se joue entre l'homme et la femme, tellement l'histoire se centre sur Garry Davis.
Car il n'y a pas que lui au coeur de ce roman. Il y a aussi ces deux êtres un peu perdus, à des moments charnières de leur vie, et qui entrent dans un jeu complexe de séduction. Petit à petit, on s'éloigne de l'envie brute éprouvée par l'homme vis à vis de Julia, et on va vers une volonté mutuelle de découverte. C'est cette volonté qui va nous permettre de rencontrer Garry Davis, entre deux anecdotes de leur vie quotidienne, ou deux souvenirs.
Garry Davis est vraiment un homme hors du commun. Marqué par la guerre où il a perdu son frère, qui était aussi sa référence masculine, il consacrera sa vie à essayer de créer une paix durable pour notre planète et ses habitants, les Citoyens du Monde. Il a été au bout de ses idées, se retrouvant parfois dans des situations ubuesques voire mettant en péril sa santé. Cet homme a eu une vie incroyable, et il s'est battu pour ses idées sans jamais renoncer, et a tout fait pour convaincre le plus grand nombre. Il a au bout du compte établi plusieurs millions de passeports de Citoyen du Monde.
Par le biais d'une rencontre impromptue entre un homme et une femme,
Frédéric Aribit nous fait découvrir un personnage hors normes. Tout au long du roman, on suit la pensée de l'homme, comme si on était dans son cerveau, avec ses digressions, et on découvre cette soirée qu'il veut graver dans sa mémoire, cette pure envie sexuelle qui se transforme en intérêt global, voire en amour ? Toute la tension, l'électricité qui passe entre ces deux êtres rythme la découverte de Garry Davis, dont la femme est passionnée au point de lui consacrer un roman. L'histoire de cet homme est prétexte à échanger des anecdotes personnelles, à faire plus ample connaissance.
Si j'ai dans un premier temps été déstabilisée par la narration originale de
Et vous m'avez parlé de Garry Davis, je me suis rapidement passionnée pour la vie de Garry Davis, mais aussi pour la rencontre a laquelle on assiste en filigrane, rencontre passionnée dont on a envie de voir comment elle peut évoluer. La tension entre ces deux êtres est palpable à travers les lignes. Que se passera-t-il au bout de cette nuit passée à parler de Garry Davis ???
J'ai reçu la version papier de ce livre de la part des éditions
Anne Carrière via une Masse Critique Babelio. Merci à eux pour l'opportunité.
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