Citations sur La compagnie des glaces, tome 3 : Le peuple des glaces (5)
Il était lui aussi terrorisé par ces Hommes Roux qui pouvaient tuer. C’était comme si, un beau matin, une puéricultrice s’était trouvée face à face avec ses bébés armés jusqu’aux dents et décidés à la tuer.
Le front doit s’étirer sur des dizaines de kilomètres pour être un véritable front. Les militaires ne plaisantent jamais avec l’art de faire la guerre.
Il n’y avait plus que des cellules d’habitations militaires sans grâce et peintes en blanc. Deux bordels aux armées, des cantines. On distribuait des bons pour les repas, pour coucher avec une fille, pour boire une bière. En temps de guerre, c’était la règle.
— En somme, dit Harl Mern, quelques Hommes Roux ont reçu une formation solide, profonde, étalée certainement sur des années. A leur tour ils transmettent aux leurs des données de première nécessité. C’est une éducation accélérée et circonstancielle.
— Une éducation uniquement guerrière ?
— Je l’ignore, mais d’après ce que nous voyons il ne semble pas. Ils ont dû faire la part du feu, sacrifier une génération chargée des coups de main et de la défense, mais ces enfants doivent recevoir une éducation pacifique.
— Sur quelles bases culturelles ? Les nôtres ? Ce serait une folie. Notre société actuelle n’est pas organisée très sainement. Cette notion de profit et en même temps de dépendance vis-à-vis de la Compagnie, c’est une situation névrotique.
— Un jour ils seront les plus forts et vous enverront au bûcher.
Le major Londal eut un sourire très pâle.
— Nous nous y retrouverons.