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Citations sur Viva la muerte (13)

La radio reposait sur l'ancienne table de nuit de grand-mère. Dans le tiroir de la table - où elle rangeait ses médailles, ses petits livres de messe, ses pastilles - tu mettais maintenant ton jeu de cartes, un grand agenda et des papiers. Dans le bas de la table de nuit - où grand-mère mettait son pot de chambre - tu rangeais maintenant le bottin.
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Ils m'ont dit qu'il fallait aimer la patrie, qu'il fallait se sacrifier pour elle, qu'il fallait être fier de ses héros, qu'il fallait respecter l'ordre du pays, qu'il fallait dénoncer les traitres, qu'il fallait haïr les ennemis. Toi aussi tu me l'as dit. Quand je leur ai posé une question ils m'ont répondu. Puis je n'ai plus posé de questions.
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Mon père, qui était un "rouge", était né à Cordoue, en 1903. Sa vie, jusqu'à sa disparition, fut l'une des plus douloureuses que je connaisse. Je me plais à penser que j'ai les mêmes idées artistiques et politiques que lui. Et comme lui je chante l'émotion tremblante, les miroirs nageant dans la mer, et le délire.
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Papa est mort. Peut-être cela vaut il mieux pour tous. Il aurait été une lourde charge. D'ailleurs il a été puni à cause de ses péchés; n'oublie pas que même Dieu punit les coupables; dans l'histoire sainte il dit : "Je châtierai Baal à Babylone."
Mais, il faut que tu le saches, je n'ai rien, moi, à me reprocher. Je n'ai vécu que pour vous. J'ai toujours été trop bonne.
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Tante Clara m'a mis une serviette autour de chaque poignet, puis elle m'a ligoté encore avec une corde qu'elle a attaché de chaque côté du lit. Elle avait les mains froides. Moi, j'avais les yeux fermés; Quand je les ouvrais je voyais la lampe qui pendait du plafond.
Tante Clara ne m'a pas mis une serviette autour des chevilles. Elle me les a attachées avec une corde de chaque côté du lit. J'ai senti ses mains froides, mais je l'ai pas regardée.
Tante Clara m'a frappé avec la ceinture. Pour qu'on ne nous entende pas, je n'ai pas crié. Puis elle les a pris tous les deux dans ses mains froides. Je lui ai dit que ça, non. Tante Clara a dit que le Christ n'avait pas hésité à souffrir pour nous sauver. Elle me les a serrés petit à petit. Alors j'ai crié.
Tante Clara respirait comme lorsque je la fouettais. Puis j'ai senti qu'il se passait quelque chose de différent.
Quand tout a été terminé, tante Clara m'a dit que je devais aller me confesser tout de suite.
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Et je t'ai demandé si toi aussi tu mourrais.
Et tu m'as dit : « Oui. »
Et je t'ai dit : « Que vais-je faire ? »
Et tu m'as dit qu'à ce moment je serai grand.
Et je t'ai dit : « Je ne vois pas le rapport. »
Et tu m'as dit qu'il y en avait un.
Et je t'ai dit : « Bon. »
Et tu m'as dit que tous nous devons mourir.
Et je t'ai demandé si c'était pour toujours.
Et tu m'as dit: « Oui. »
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C'était à la fin que je bandais. Quand tante Clara récitait des Notre-Père pour des intentions particulières et quand grand-mère lui en soufflait de nouvelles. Je bandais et le bout devenait humide pendant que je répondais aux Notre-Père de tante Clara et de grand-mère chaque soir plus nombreux.
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J'ai dit à tante Clara que j'allais lui faire mal. Elle m'a dit de la frapper plus fort. Alors avec ma ceinture, je l'ai frappée.Tante Clara a dit :
- Encore plus fort.
Je lui ai dit que j'allais lui faire mal. Quand j'ai recommencé, elle m'a dit en criant :
- Plus fort et plus vite.
Pendant que je frappais tante Clara je l'entendais haleter.
Je me suis caché de toi, mais quand tu es revenue tu ne m'a rien dit. Tu ne m'a rien reproché, malgré la grande tache que j'avais faite dans mon caleçon.
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Je ne sais pas, maman, s'il aimait regarder la neige à travers les barreaux.
Je ne sais pas, maman, si en été il s'amusait, comme moi, à regarder les minuscules poussières prises dans les rayons du soleil.
Je ne sais pas, maman, s'il aimait le rouge comme Elisa ou le bleu comme toi.
Je ne sais pas, maman, s'il aimait jouer avec le sable de la plage.
Je ne sais pas, maman, s'il aimait se promener sur le port.
Je ne sais pas, maman, si en hiver il laissait l'empreinte de son pied sur la neige pour la regarder ensuite ou si les jours de soleil il flânait parmi les palmiers des promenades de Melilla.
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Eux – et elles – m’ont dit que maintenant tout est changé, que maintenant on guérit les maladies, que maintenant les voyages sont rapides, que maintenant l’humanité a fait des progrès et que le bien-être contribue au bonheur.
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