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Citations sur Dictionnaire amoureux des Écrivains et de la Littérature (27)

Parfois, une bibliothèque encombre, tétanise, asphyxie et annihile au lieu de stimuler celui qui s'apprête à ajouter un volume sur l'étagère.
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N’empêche, la controverse érudite, la vraie, avec arguments intellectuellement confondants, cela manque désormais. Non que nos intellectuels évitent les conflits, mais ils en oublieraient parfois que la disputatio, dans sa grande tradition médiévale, relève de leur mission.
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Lettre au père

Implacable et inoubliable. Franz Kafka ne l'a jamais envoyée mais nous l'avons reçue. Le genre de petit livre que l'on voudrait offrir pour partager une admiration et une émotion, mais qu'on n'ose offrir de craint de susciter des malentendus. J'aurais tant aimé lire la "Lettre au fils" de Hermann Kafka (p. 467)
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Un Européen, c'est celui qui la nostalgie de l'Europe.

Sur Milan Kundera
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"Citer c'est ressusciter." Ça sonne bien, et ce n'est pas faux. Quelqu'un a dit cela un jour mais j'ai oublié qui. Donc c'est moi désormais.
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Il substitue le silence de la théosigie au discours de la théologie. La musique est partout, souterraine, jusques et y compris dans l’apologie des silences.

Sur Pascal Quignard
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Papini, Giovanni (1881-1956)

Bibliothécaire, instituteur, nouvelliste, mémorialiste, biographe, animateur de revues, intellectuel iconoclaste rompu aux avant-gardes… Sa Vie de Personne, traduit de l’italien par Hélène Frappat, ferait un beau titre pour une biographie de Fernando Pessoa, mais ce n’est pas de lui qu’il s’agit. « La paix n’est pas possible : nous sommes deux. » Ainsi parlait-il. De quoi donner envie. D’autant que Papini n’est pas de ces auteurs qui encombrent les gazettes. Son existence pourrait se résumer en une poignée de mots : « C’est naître qu’il aurait pas fallu » (Céline dans Mort à crédit). Papini aussi, sa mère a tout fait pour qu’il vive. Papini en personne ou ce Personne dont il se veut l’« ingénu historien et [le] secrétaire temporaire », celui dont il écrit l’impossible biographie puisqu’il n’a pas vécu, athée de toutes les théologies qui vibre encore à la lecture du De profundis, qui hait sa mère et méprise son père, qui s’émeut toujours à la pensée des trois mots par lesquels Louis XIV malade accède à la vraie grandeur en abdiquant et en se tuant de son vivant sur son lit de douleurs (« Quand j’étais roi… »).

Dans ce bref texte de 1912, Giovanni Papini donne le sentiment de déchirer enfin son enveloppe, telle une statue se libérant toute seule de son excès de marbre. Cette année-là, parallèlement à la parution de son autobiographie romancée (Un homme fini), il fit scandale par ses prises de position nihiliste ; il est vrai qu’il faisait état publiquement de relations homosexuelles entre Jésus et Jean, ce qui fut mal pris ; mais l’écrivain protéiforme se rattrapa peu après en se convertissant au catholicisme, prélude à la parution non d’une « Vie de Jésus » mais d’une Histoire du Christ qui connut un immense succès en plusieurs langues. Se serait-il arrêté là qu’il aurait laissé un bon souvenir ; mais se sentant pousser des ailes fascistoïdes, il ne put s’empêcher d’approuver des mesures indignes et de dédier son Histoire de la littérature italienne au Duce, « ami des poètes et de la poésie », ce qui ne lui sera pas pardonné.

Malgré Borges, qui louait ses qualités de conteur fantastique dans la lignée de Poe (il avait même publié ses textes dans sa propre collection « Bibliothèque de Babel » chez Franco Maria Ricci), il eut du mal à se défaire du discrédit dans lequel il s’était englué, et du purgatoire dont il n’est jamais sorti, malgré la réédition de Gog, le grand livre de l’ancien trublion des futuristes. Papini, ou comment exprimer son génie à son meilleur dans l’outrance, tout en sachant que l’excès le perdra. Il y a du Léon Bloy dans sa manière scandaleuse et apocalyptique d’insulter ses contemporains pour leur faire comprendre que leur âme est perdue s’ils ne se ressaisissent pas. Ils n’ont jamais su comment s’y prendre avec lui ni quoi faire de ses livres. Leurs successeurs ont cru résoudre le problème en n’en faisant rien.

Curieux texte que sa Vie de Personne. On le relit aussitôt et on l’entend résonner autrement. Car il a suffisamment de mystère pour qu’on s’y attache. Sa conversion fut au fond un désir de sainteté qui marqua non une arrivée mais un départ ; la découverte des Évangiles ne calma en rien son ardeur imprécatrice. Devenu chrétien, Papini en Personne n’avait jamais cessé d’être un mystique, inquiet et non conformiste.
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