Citations sur Gaston Gallimard : Un demi-siècle d'édition française (7)
Aucune école ne prépare au métier de lecteur. Nul ne sait vraiment comment on le devient. Une seule condition est requise: savoir lire, c'est-à-dire renifler, flairer, étudier, décortiquer, expliquer, critiquer, défendre ou assassiner un texte. Rien de plus arbitraire. Rien de plus subjectif.
Le vieil Anatole France, bien fatigué il est vrai à soixante-quinze ans, a renoncé à la lecture des "Jeunes filles en fleur " en soupirant : "La vie est trop courte et Proust est trop long... "
Le commerce des idées, pour être séduisant , n'en était pas moins un commerce.
Pour lui [Bernard Grasset] le mal est ailleurs, on doit le trouver dans la baisse de la qualité des livres - déjà -[on est en 1951] et dans la carence d'écrivains dignes des grands aînés
"...Cher Gaston, cette éternelle question de gros sous me remonte comme une boue dont je voudrais me laver en une fraternelle poignée de main avec vous. Et je suis sûr que si vous me donniez de bons conseils pratiques;
, vous me rendriez plus service qu'en me payant davantage. On s'enrichit autant en diminuant ses dépenses qu'en augmentant ses revenus. Ce n'est peut-être pas d'un très bon homme d'affaires de vous le dire, mais c'est l'épanchement d'un ami qui est très à vous." (extrait d'une lettre de Marcel Proust à Gaston Gallimard au lendemain du Goncourt) p259
Certes, de grands éditeurs, il y en eut d'autres et non des moindres. Mais de tous ceux qui s étaient lancés dans cette aventure au cours de la première décennie du siècle, il fut certainement le seul, au soir de sa vie, à pouvoir se permettre de feuilleter l épais catalogue de sa maison d édition en se disant : "la littérature française, c est moi."
-Dîtes-vous bien que je ne suis pas un héros !Je suis un lâche! répètera-t-il souvent ,même longtemps après la guerre , se présentant comme un hérault de l'antihéroïsme.