Parfois, je regrette le temps où nous n'étions que de simples ennemis. Défier l'autre sur Internet était vraiment un jeu et non des préliminaires pour nous satisfaire.
Kay ne montre jamais son visage, peu de personnes issues du milieu ont la "chance" de le connaître sans son légendaire foulard tête- de- mort qui lui cache presque tout le visage. Il aime cultiver son anonymat. J'ai été forcé de signer un accord de confidentialité m'interdisant de diffuser des images de Kay sans son masque, au risque de recevoir une amende salée. Le reste du monde est condamné à ne voir que ses yeux sombres dans ses vidéos, et j'admets qu'il est parfois flippant avec son regard peu sympathique.
Je t'ai déjà dit ce que je ressentais et pensais vraiment, et t'as flippé. Alors si tu veux bien, on va continuer de faire semblant jusqu'à cette nuit, et puis on profitera de l'obscurité pour faire toutes ces choses que t'es pas capable de faire la journée, OK ? Ne changeons pas les bonnes habitudes, c'est pas ce que tu m'as dit ?
— Question.
Vas-y, demande, hurle mon esprit. Demande-moi un truc perso, exige la vérité. Parce que depuis sa question dans la voiture, je m’interroge sur le véritable sens de ses interrogations. Où veut-il en venir ?
— Est-ce que je te manque ? murmure-t-il. Parce que moi, tu me manques.