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Citations sur Roger II de Sicile : Un normand en Méditerranée (7)

Jamais donc, les Normands n'ont mené en Sicile une "croisade". La promesse de récompenses spirituelles, les incitations de l’Église ne jouent à peu près aucun rôle dans leur entreprise qui reste, bien que bénie par Dieu, une affaire purement temporelle. Aucune exaltation religieuse ne la sous-tend. Manquant d'hommes, leur intérêt le plus évident est de laisser en place tous ceux qui peuvent travailler à leur bénéfice, qu'ils soient orthodoxes ou même musulmans.
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Tout près va bientôt être reprise, sur ordre du roi, dans l'Albergaria, la merveilleuse petite église Saint-Jean-des-Ermites, d'une beauté sobre, dépouillée, qu'adoucit le moelleux des cinq coupoles hémisphériques de la courte nef, du transept et du clocher, d'un profond rose pourpré. Une ancienne mosquée construite pour lutter contre un soleil incandescent, très remaniée, va être confiée à la petite communauté de moines de Montevergine, proche d'Avellino. Là seront inhumés, au sein d'un océan de verdure, les dignitaires et les fidèles du roi. La pierre tombale d'un chevalier normand et de sa femme porte une quadruple inscription, en grec, en latin et en arabe, puis en arabe transcrit en caractères hébraïques. Échos inépuisés de civilisations multiples et assumées, et combien parlant.
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La femme qui, ce dimanche 2 avril, se tient au côté de l'empereur, bouleversée mais digne, dit-on, est tout à la fois le symbole vivant d'une épopée enivrante et la cause immédiate de sa ruine. Constance est une descendante des Hauteville, ces Normands en guenilles qui, autour de l'an mil, ont végété dans les brumes du Cotentin avant de jeter leur trop-plein d'énergie sur cette terre baignée de soleil. En moins d'un siècle, ils y ont fondé, à coups d'audace et de génie, un État comme jamais encore on n'en avait vu, puissant et respecté tant en Occident qu'en Orient, où se côtoient chrétiens (grecs ou latins), juifs et musulmans. Un État irrécusable, admiré ou honni, c'est selon. Rarement aimé. Craint, à l'évidence...
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Bernard de Clairvaux est un tribun hors de pair et un écrivain de race. D'une intelligence aiguë mais roide, il est par nature enclin à faire plier les faits, intransigeant, très peu accessible aux sentiments humains et à la compassion. Homme d’État par nécessité autant que par vouloir, ses engagements sont radicaux, mais pas toujours en harmonie avec "l'esprit du monde"... Assez peu averti des grands enjeux philosophiques qui sont alors au cœur de la pensée européenne, il camouflera ses lacunes en terrassant à l'occasion l'adversaire du moment par des moyens très inhabituels, voire innommables et scandaleux. Pour lui, la fin - puisque sainte - justifie les moyens. Absolument. Un "ayatollah", dira finalement Georges Duby.
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Le turbulent comte Rainolf d'Alife se présente devant son roi, "les genoux à terre, et veut lui baiser les pieds." Roger II le relève "de ses propres mains avant qu'il ait pu concrétiser son geste". Mais, anticipant le moment où le roi allait, suivant la coutume, "lui donner un baiser de sa bouche, le comte le pria d'extirper de son cœur toute trace d’irritation". Roger lui dit "J'abandonne [toute rancune], du fond du cœur." Le comte : "Et me veux-tu de nouveau à ton service, ainsi que tu m'as aimé autrefois ?". A quoi le roi répond : "Moi, je te l'accorde. Et je veux que Dieu soit le témoin de cette promesse solennelle, entre moi et toit." Le comte : "Qu'il en soit ainsi."
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Dans les murs de Troia, cette stupeur... Rainolf d'Alife a été inhumé, trois mois plus tôt, dans le sous-sol de l'évêché. Il faut donc se débarrasser de ce symbole effrayant. Il se trouve sans trop de peine "quatre chevaliers pour fracasser le sarcophage, extraire et transporter en dehors de la ville le cadavre du duc.", ainsi que l'appelle toujours Falcon de Bénévent. C'étaient des ennemis irréductibles de Rainolf d'Alife. Pour ajouter un peu de piquant à cette profanation, ils chargent l'un de ses compagnons les plus dévoués, nommé Gallican, de procéder à la sale besogne. Horrifié et ému, le malheureux va briser la tombe, embrasser de ses mains ce qui reste de son ami, "comme on peut faire d'un bébé", et l'envelopper avec soin, cependant que se déchaînent les sarcasmes.

Comme si l'outrage ultime n'étaient pas suffisant, "on passe une corde au cou de la dépouille qu'on traîne, tout au long des rues, jusqu'au château, d'ou on le tire jusqu'au faubourg de la Charbonnerie." On jettera le cadavre non loin de là, dans ces bourbiers où l'on jetait les ordures...
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Toutes ces haines vont provoquer la violence. Y compris dans le comté d'Aversa. Le 10 août 1051, alors qu'il priait dans la chapelle de son château de Montellere, près de Bovino, Drogon fut assassiné.
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