D'abord chancelier d'Angleterre, depuis 1155, pour le roi Henry II Plantagenêt,
Thomas Becket (né vers 1117-1118) servit ce dernier avec une fidélité sans faille tant qu'il tint ce rôle unique. Mais tout changea lorsque Rome fit appel à lui pour devenir archevêque de Canterbury avec l'aval du roi qui pensait pouvoir continuer à trouver en lui un instrument docile : lorsque le roi voulut imposer au clergé d'Angleterre les constitutions de Clarendon en 1164, et exprima son désir de punir les membres de l'épiscopat et les prêtres anglais quand ils se trouvaient sous le coup de la justice, de désigner lui-même les évêques et d'user comme bon lui semblait de leurs charges et de leurs biens (ce qui est l'un des aspects de la simonie), il n'eut pas d'opposant plus déterminé que
Thomas Becket. Celui-ci s'en fut en France et demanda asile et protection au roi capétien Louis VII le Jeune, puis, sur la promesse qu'il pouvait rentrer sans l'ombre d'une inquiétude en Angleterre, il accepta de revenir.
Malheureusement pour lui, en 1170, quatre chevaliers anglo-normands qui entendirent Henry II dire : "Qui me débarrassera de lui ?", virent là une consigne à peine voilée de mettre à mort l'archevêque. Ils l'assassinèrent en plein office, dans la cathédrale de Canterbury (où l'emplacement est marqué).
L'Eglise catholique sanctionna cet acte sacrilège par la menace d'un décret d'excommunication, mais le pape avait intérêt à ce que le roi d'Angleterre restât neutre dans la querelle qui opposait Rome à l'Empereur d'Allemagne, et profitant de cela, Henry II Plantagenêt promit de faire pénitence et de revenir à l'obeissance à la Papauté, et le pardon de ses fautes et délits lui fut accordé.
Quant à la dépouille de
Thomas Becket, elle fut vénérée comme celle d'un martyr et il fut bientôt proclamé Saint.
Pierre Aubé nous livre ici une biographie éblouissante de cet homme, toujours intransigeant et intègre dans l'exercice de sa charge, que ce fût pour aider Henry II lorsqu'il fut son chancelier, ou pour être un véritable héraut de la foi catholique et du service d'Eglise lorsqu'il devint le chef de l'Eglise d'Angleterre au nom de la Papauté.
Francois Sarindar, auteur de :
Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)