Et la caravane s'était ébranlée, d'abord très lentement, comme pour ne pas briser le fil, ce fil invisible qui la reliait maintenant à ceux qui restaient. Et quand ceux de tête avaient touché du front le vent libre qui court du fond de l'horizon, alors seulement la caravane avait-elle pris son allure... un rythme particulier, une respiration... Immuable conjugaison de ces forces invisibles venus des profondeurs de la terre et du cosmos et qui font l'homme à la fois un « atome et un dieu », c'était confus en eux
« Un pays où il n'y a plus de nomades est un pays où il n'y a plus de liberté. » Alors il subsistait encore un espoir pour l'humanité tant que la terre porterait des gens comme ceux qu'il quittait, tant qu'il y aurait au travers du monde, ces fous de liberté pour entraver la marche du spectre qui a pour nom oppression.
Simon avait approché le premier mirador. La silhouette de son occupant se découpait parfaitement sur la lune pleine.