Au final, la question n’était pas de savoir s’il allait y avoir une autre attaque, mais plutôt de savoir quand elle allait survenir.
Le Svalbard, Dieu sait pourquoi, dépendait du ministère de la Justice. Oslo n'avait jamais su dans quelle case ranger l'archipel. Depuis le traité, il était sous autorité norvégienne, sans être totalement assimilé à la Norvège. Un bordel arctique comme les Scandinaves savent en faire. Un peu comme les Danois avec le Groenland.
Personne ne meurt à Longyearbyen.
C'était une solide rumeur qui y circulait, en partie à cause d'un vieil arrêté municipal qui datait de 1950 et qui interdisait qu'on enterre les gens dans le cimetière de la ville. Ceux qui vivaient à l'année à Longyearbyen savaient que c'était une fiction, bien sûr. On mourait au Svalbard comme ailleurs. De mort violente, toujours. Accidents, crises cardiaques... Les morts lentes, on les exportait sur le continent.