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Critique de jcjc352


l'atelier de Marie-Claire
On y meure timidement sans bruit, sans effusions, sans déranger personne on y travaille jusqu'à point d'heure pour gagner presque rien et on ne lève les yeux de son travail que pour rentrer chez soi si bien entendu il n'y a pas des heures supplémentaires à faire.
On subit la dure réalité de l'offre et la demande, la demande pressante de la cliente reine pinailleuse qui ne règle pas tout de suite son dû , on souffre du froid à l'atelier et ensuite à la maison, on souffre de la faim, on supporte l'agressivité et la bêtise des mâles et la rapacité de la famille, parfois la tuberculose s'en mêle et vous emporte rapidement les poumons, ensuite la vie.
Une charge de travail éreintante pour un salaire de misère. Une vie étriquée tout en privations. Ensuite une mort rapide sans tambour ni trompette sans savoir pourquoi comme pour Madame Dalignac et un corbillard avec si peu de personnes derrière

Elle est morte sans voir le printemps
Qu'elle avait donc du courage
Elle est morte sans voir le beau temps
Ni derrière, ni derrière
Elle est morte sans voir le beau temps
Ni derrière et ni devant
(Paul Fort chanté par Georges Brassens: arrangement)


Une narration avec juste un peu de misérabilisme qui n'en est pas un car cette auteur est issue de ce monde de couturières pauvres, un lumpenprolétariat féminin, accablées de travail ingrat et éprouvant Auteure qui a vécu cette vie de misère c'est déjà bien d'en parler et de témoigner sinon d'autres, des écrivains professionnels « de souche », l'aurait fait mais avec quelle authenticité? Il y a beaucoup de fatalisme et il n'y a en fait pratiquement qu'une unité de lieu: l'atelier cela donne malheureusement un petit coté théâtral qui est vite oublié grâce à la prose simple et efficace de M. Audoux

c'est doux, c'est sobre, c'est (à l'ancienne) très féminin. Marguerite Audoux nous raconte la vie de son atelier sans fioriture et c'est du vécu. Il y a peu d'écrivains autodidactes qui viennent du peuple et ont travaillés de leurs mains avant de passer à l'écriture. Ceux en plus qui ont acquit une renommé littéraire sont encore moins nombreux, Pierre Magnan, Alphonse Boudard, Claude Michelet, c'est donc un vrai tour de force qui impose respect car la narration c'est de l'authentique


Il y a une vraie amitié un peu brutale parfois et gauche qui lie ces ouvrières qui sont pleines de vie malgré le travail


Une scène avec un chat qui attrape une souris et joue avec qui m'a vraiment rappelé Cendrillon (le film) avec Lucifer le chat de Madame de Trémaine qui fait passer un sale moment à Gus. La souris échappe au malotru au plus grand soulagement de toutes (s)

Une scène de racisme envers un noir qui a le bon goût de faire savoir que qu'« il a du sang rouge aussi; et ses mains ne sont pas sales » Il est toujours sidérant de penser que des gens qui ne sont pas grand-chose puissent trouver quelqu'un qui soit encore moins qu'eux et le mépriser. Bêtise humaine incommensurable qui blesse la sensibilité de Marie-Claire.
Une bien jolie histoire mais bien triste car tout au long de cette narration on souffre pour ces personnages que l'on prend en sympathie
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