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Critique de lafilledepassage


Retrouvailles avec Paul Auster après plusieurs décennies. Comme le temps passe vite. Et comme mes goûts ont changé ...

4 3 2 1 Attention Mesdames et Messieurs dans un instant on va commencer ! Installez-vous dans votre fauteuil bien gentiment. Euh non, en fait ça ne commence jamais vraiment, l'histoire ne démarre jamais parce que tout simplement il n'y a pas d'histoire ! Eh oui plus de mille pages (en grand format) et que des bavardages, des anecdotes, des détails. Paroles, paroles, paroles. Et tout ça ressemble plus à un soap, à une série télévisée qu'à du cinéma, qu'à un grand film, à vrai dire.

Bon j'ai pourtant ressenti un petit frisson après une centaine de pages quand je me suis rendue compte que Paul Auster jouait avec la trame du roman, comme un artiste plasticienne modèle une boule de glaise, un bloc de marbre. Mais très vite mon excitation est retombée, j'étais loin des très beaux « Moon Palace », «Trilogie new-yorkaise » et «le voyage d'Anna Blumme» de mon adolescence (certes période propice aux embrasements ravageurs) et j'ai trouvé l'imagination de mon ex-auteur favori ô combien pâle, ô combien tarie même.

Reste une photographie des Etats-Unis des années 50 et 60, l'évocation de ces années mouvementées, Martin Luther King, les émeutes raciales, la guerre du Vietnam. Et aussi les matchs de basket-ball, de base-ball et de football (j'avoue avoir survolé de nombreux passages …).

Reste ce témoignage de cette Amérique idéalisée où tout le monde il est beau, tout le monde il est intelligent, tout le monde il est cultivé, tout le monde il est gentil et où tous se voient proposer des jobs épanouissants, des bourses prestigieuses et des carrières brillantes … Et du microcosme des Juifs blancs originaires de l'Europe de l'Est, extrêmement solidaires entre eux mais complétement hermétiques aux autres composantes de la société américaine, dangereusement renfermés sur eux-mêmes …

Et reste cette interrogation à propos de la manie étrange de tout situer par rapport aux points cardinaux. Noms des rues et des quartiers de New-York bien sûr, mais aussi Auster parle de l'extrémité sud-ouest du campus, des box le long des murs nord et est. Même quand le protagoniste est à Paris, il évoque les étagères de son appartement le long du mur Nord, … Et je me suis demandé si c'était un clin d'oeil aux Peaux-Rouges … mais bon je vais sûrement chercher trop loin.
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