Lorsque ma sœur remonte la fermeture, je me regarde dans le miroir. Ma précieuse est ivoire : inutile de me prétendre vierge, les gens peuvent être cons, mais pas à ce point.
- Tu te souviens ? Une fois au spectacle de mon école, tu m'as accompagnée, car j'avais peur. (...) Tu m'as dit « Secoue-toi la patchole et mets-leurs en plein les yeux, le têtard ! Tu as du sang Linan, nous ne sommes pas des mauviettes ! »
J'éclate de rire devant ce conseil qu’elle me ressort mot pour mot. Iris a entendu. Je n'ose même pas la regarder : elle est tendue comme un string.
- Je me répète cette phrase à chaque fois que je vais au tableau ou à mon gala de danse... rajoute Ania.
Elle me tire de sa petite menotte et je la suis. Elle ne se démonte pas, la merdeuse. Nous montons sur scène et le public hurle à la mort. Je souris face à la tronche d'Ana.
(...) Comment rester crédible auprès d'une gosse ?
Règle numéro un : attention aux conseils et promesses.
- Je suis déjà tonton, mais venant de toi c'est... Un truc de dingue ! J'aime déjà cet enfant Prune.
- Tu oublies Bridget, c'est ta chouchou et minipoucette aussi non ?
- C'est différent. Te rends-tu compte du miracle ? Le petit démon que tu es, mettra bientôt au monde un gamin. La science cherchera à s'en emparer pour l'étudier.
- Aux futurs mariés ? annonce Iris en levant son verre.
Nous l'imitons et Minipoucette, peu discrète, agite sa petite main comme si elle voulait m'annoncer un secret. J'aime cette gamine.
- Tu peux toujours changer d'avis, je suis là Damdam.
Son petit clin d'œil me gonfle le cœur. C'est bien la filleule de ma Barbie futée et ses parents n'ont qu'à bien se tenir, car elle réalisera de grandes choses. La table rit, mais je ne veux pas la blesser. Je me penche vers elle et lui murmure à l'oreille :
- J'épouse ta marraine, mais la plus grande place dans mon cœur est pour toi.
Je lui donne un baiser sur sa joue bien en chair et elle rougit.
- Je comprends. Sois fort.
Ses doigts pianotent le long de mes côtes, s'attardent sur ma taille pour finir sur mes fesses qu'il empoigne fermement. Le Graal se dresse pour moi.
- Bonjour Monsieur, souris-je.
- Pourquoi tu lui parles ?
- Parce que même quand je suis en colère contre toi, lui et moi nous nous comprenons.
Je sors et m'enroule dans une serviette : anticernes, BB crème, poudre matifiante, blush, liner... Je coupe ma respiration pour dessiner le trait et réussis du premier coup. Je m'octroie une petite danse de la joie.
Tu veux une médaille d'or pour t'être maquillée peut-être ? Et si nous annoncions une nouvelle catégorie au J.O. ?
Je brandis mon doigt à l'intention de ma pourriture de conscience ! Elle ne ruinera pas ma joie !
Sur mon Facebook, les demandes d'amis sont hallucinantes. Aucune de ces personnes ne m’est connue. Je devrais leur proposer un curly, s'ils n'ont pas d'amis.
Tatie Prune, il y avait des bruits bizarres hier dans le bus ! Une fille criait à cause de Max. Tu crois que c'est parce qu'elle est méchante ?
- Comment tu t’y es prise ? Je ne veux pas devenir moche et repoussante, qu’Adam me quitte, car je ne lui plairai p....
Une gifle et je retrouve mes esprits. Pourquoi cette réaction ? Iris place ses mains sur mes épaules et me fixe.
- Tu paniques pour rien, petite sœur. Ton homme t'aime plus que tout et tu resteras aussi belle que maintenant.
- Et tu étais obligée d'écraser ta main sur ma tête pour me rassurer ?
- Tu as vu la manière dont tu t'es emballée ?