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Critique de Calimero29


Attirée et séduite par la littérature africaine depuis deux ans, je ne pouvais pas passer à côté de ce classique, paru en 1979, traduit en 28 langues.
Ce roman prend la forme d'une lettre que Ramatoulaye, en période de réclusion de 40 jours suite à son veuvage, mère de douze enfants, institutrice, adresse à son amie Aïssatou, divorcée, interprète, qui vit aux Etats-Unis.
Cet isolement lui permet de revenir sur sa vie avec ses bonheurs et ses peines, lui offre l'occasion de dresser un tableau de la situation sociale et économique du Sénégal mais le coeur de son texte, c'est la condition de la femme sénégalaise.
Elle décrit le poids des traditions totalement défavorables aux femmes et souligne en particulier la souffrance que provoque la polygamie lorsque le mari aimé prend une deuxième épouse, plus jeune, plus belle. Ce thème était également le noyau de " Les Impatientes" de la camerounaise Djaïli Amadou Amal.
Les deux amies incarnent les deux réactions possibles face à la polygamie : la douloureuse acceptation (Ramatoulaye) ou le refus par le divorce (Aïssatou). Ce roman s'adresse à toutes les femmes africaines et au-delà à toutes les femmes ce qui explique probablement son retentissement mondial.
Ce texte est d'autant plus émouvant que plus qu'un roman, il s'agit d'une auto-fiction. Ramatoulaye, c'est Mariama Bâ; comme son personnage, elle était institutrice, a eu 9 enfants, a été mariée 3 fois; elle fut une militante féministe engagée. Ses mots sont imprimés à l'encre de la vie, ce qui donne une force et et une émotion particulières à "Une si longue lettre".
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