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Jaune soufre est un polar efficace et bien troussé à lire dans un parking souterrain et désert pour mieux coller à l'atmosphère mais qui exsudera, également, toutes ses incertitudes et expectatives, dans le confort d'un fauteuil bourgeois.
D'un côté, Caro, maman à 16 ans d'un petit Rafa, et meurtrière au même âge, c'est la reine de l'alibi béton. De l'autre côté, les deux enfants de la victime, ils ne se connaissent pas encore mais Warren, le frère, a des envies de « regroupement familial ».
Il suffit de quelques pages pour vieillir de 20 ans (heureusement à la fin de l'histoire le lecteur rendosse son âge initial) et on retrouve les quatre protagonistes. La meurtrière, Caro, n'a jamais été arrêtée malgré les fortes présomptions, son fils Rafa enchaîne des boulots foireux, Warren tente avec acharnement de nouer une relation avec sa petite sœur et celle-ci, Marisa, veut retrouver la meurtrière de son père. Comme le soufflet de l'accordéon l'auteur fait subir des compressions et des expansions aux trajets de ces quatre personnages chasseurs/quêteurs.
L'auteur nous emmène dans les arcanes de familles déboussolées et déviantes qui laissent des traces profondes dans les personnalités et les comportements. C'est bref mais avec son style pur, précis, efficient, Jacques Bablon atteint sa cible au premier tir.

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Que dire de « Jaune Soufre » sinon que Jacques Bablon nous offre un roman noir sur un plateau d'argent ? Dans la trempe des oeuvres de la nouvelle collection néo noire des éditions Gallmeister que j'adore, l'auteur nous embarque dans un univers cynique, vif et grisant – oui, je compte faire des jeux de mots avec les couleurs tout au long de cette chronique – dans lequel le lecteur est instantanément pris en otage.
Les premières lignes annoncent la couleur. Une très jeune femme planifie le meurtre d'un ancien compagnon violent alors qu'elle donne naissance à son premier enfant. Une préparation parfaite et des nerfs d'acier font d'elle une suspecte rapidement lavée de tous soupçons par les autorités en charge de l'affaire. Des années plus tard, la descendance réclame réparation.

Au-delà d'une histoire de meurtre irrésolu, ce roman met avant tout en exergue la complexité des liens familiaux. Relations entre une mère et son fils, entre un frère à la recherche de son passé et une soeur en quête de vengeance, la communication est parfois bien compliquée. Ou comment votre enfance grave à jamais vos actes et votre personnalité d'adulte. Nos failles, nos insécurités, nos douleurs viennent toujours de quelque part, enfouis ou conscients. Ces personnages en sont la démonstration.

« Il y a des hommes dont la présence est souhaitée par leurs congénères. Il avait oublié que ça pouvait exister. Il a envie de gouter à cette sensation. Ce qu'il veut, c'est que des yeux brillent le voyant, qu'on prenne son temps avec lui, être le centre des désirs, regardé comme autre chose qu'une merde. »

Le style est tranchant, sans fioritures et nous amène rapidement à l'essentiel. La richesse des dialogues contraste avec le choix minimaliste des mots. Et puis le rythme est soutenu dès les premiers lignes du roman. Les chapitres courts participent également à ce sentiment d'urgence. Finalement, c'est l'apothéose ! le puzzle se complète, les filaments se connectent, et tout devient clair : une explosion de sulfureuses émotions.

Un auteur que je ne connaissais pas et un livre reçu dans ma boîte aux lettres. C'est chouette de sortir des sentiers battus en découvrant des écrivains français qui ont de la poigne. A voir ce que donne les autres oeuvres de Monsieur Bablon, très branché nuancier chromatique apparemment.

Lien : http://www.chroniquesdurenar..
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Jaune soufre s'ouvre sur une espèce de meurtre parfait exécuté par vengeance par un adolescente qui vient tout juste d'accoucher. Cet acte, puisque la police est en incapacité de trouver la coupable, n'a pas d'incidences immédiates mais, une vingtaine d'années plus tard, ce sont les descendants de la tueuse et de la victime qui vont devoir d'une certaine manière se débattre avec ses conséquences. D'un côté Rafa, né le jour du meurtre, qui malgré son diplôme d'ingénieur vit toujours chez sa mère et vit de petits boulots de nuit. de l'autre Warren et Marisa Grondin, orphelins d'un père qu'ils n'ont en fait jamais connu et qui se retrouvent avec l'idée de le venger.
Les chapitres d'ouverture du roman de Jacques Bablon, qui portent sur l'assassinat de Grondin père, sont particulièrement accrocheurs. La mise en oeuvre du crime par la toute jeune mère est en effet originale, bien menée, avec ce qu'il faut de suspense.
On ne peut pas forcément dire la même chose de la suite. Dès lors que l'on arrive au coeur du sujet du livre, aux conséquences de cet acte une génération plus tard, l'auteur met en place plusieurs trajectoires amenées à se croiser dans ce que l'on présume assez vite être une espèce de feu d'artifice final. Et, pour cela, Jacques Bablon semble centrer tout son travail autour des circonstances qui permettront d'y arriver et, au passage, de mettre en place quelques scènes d'action plutôt cinématographiques tout en conférant à son livre un rythme trépidant. Si l'intention est louable, elle se fait cependant au détriment de deux éléments importants : la cohérence et les personnages eux-mêmes.
La cohérence parce que, pour faire avancer son intrigue a bon rythme, l'auteur se doit d'enchaîner les scènes percutantes et fait donc l'économie de toute explication et, surtout, accélère les actions. Les personnages, montés sur rails, avancent sans que l'on ne comprenne toujours ni le sens de leurs actions, ni l'intérêt des situations dans lesquelles on les place (on pense par exemple aux scènes qui mettent en scène Rafa comme gardien de parking confronté à un règlement de compte entre dealers qui n'a d'autre intérêt que de mettre en place une scène de violence et de rappeler au personnage qu'il a une arme).
Les personnages parce que, lancés dans cette intrigue trop rapide, ils ne sont que clichés au service de l'action et que leurs motivations demeurent extrêmement basiques. Tellement d'ailleurs qu'elles en deviennent pour une bonne part assez peu crédibles. Les rares incursions dans une psychologie un peu plus complexe, à travers par exemple le trouble que peut ressentir Rafa vis-à-vis de sa mère, demeurent à peine esquissées et apparaissent finalement sans grand intérêt.
Tout cela donne en fin de compte un roman vif, certes, mais sans autre intérêt que d'aligner des scènes d'action plus ou moins réussies avec des personnages de carton-pâte.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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“ Lui devait mourir parce que c'était une ordure, c'était juste ça. “




Et ce fût chose faite l'ordure mourut et Rafa naquit ce jour béni.


" - J'ai quelque chose d'important à vous dire...une mauvaise nouvelle à vous ann...
- Et pas une bonne ? Souvent les : j'ai une mauvaise nouvelle et une bonne à vous annoncer, on commence par... 
- Votre père est mort 
- Ben voilà... Et la bonne c'est que je m'en tape. ”



Apparemment cette ordure ne manquera à personne, ni même à ses enfants dont Marisa, une nana forte tête.
Les années ont passé et Rafa se retrouve avec un paquet de diplômes en poche et pourtant, c'est de petits boulots dont il devra se contenter, les temps sont durs. Mais s'il veut son indépendance et quitter sa mère un peu excessive il n'a pas le choix.

.

" Il fait plus que jour, c'est le matin. Ça grouille de gens, il y a des feuilles aux arbres, la trace d'un avion dans le ciel, c'est reparti ! ” 


Warren, cherche Marisa sa soeur, qu'il n'a jamais rencontré. Les retrouvailles s'avèrent compliquées. La vie n'est pas un conte de fée.



“ (...) l'adresse ne peut plus être la bonne parce que la première chose que doivent faire les gens quand ils arrivent ici, c'est tout ce qu'ils peuvent pour se tirer. " 




Quatre acteurs principaux pour une histoire aux effets très spéciaux. 
Tout s'enchaîne à merveille à travers un rythme déchaîné, une véritable course-poursuite. Les gentils contre les méchants, le bien contre le mal, la vie contre la mort. Les coups s'enchaînent et laissent les bleus sur le carreau.


“ Ce n'est pas parce qu'on est innocent qu'on n'est pas coupable. ” 


Mauvais karma, mauvais choix, mauvaise rencontre, un coup pour rien, passe, perd et gagne, très peu. Les fruits pourris ne tombent jamais loin de l'arbre. 
En attendant si les histoires se créent, un style pareil ça ne s'invente pas. C'est direct, précis, avec autant de phrases chocs que de coups dans la tronche. C'est violent, brutal et même parfois un peu barge, le parfait reflet de ce monde de voyous. L'auteur fascine avec son intrigue, charme avec ses personnages, percute avec son style, un genre particulier qui devrait plaire à tous les amoureux du polar hors norme. 
C'est du noir stylé, déjanté, décalé, tout en finesse, différent, surprenant et on ne peut plus réjouissant. 
Une bien belle découverte, un auteur à suivre indiscutablement. 



Lien : https://dealerdelignes.wordp..
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Je découvre l'auteur par ce livre. C'est vrai que l'angle est très original et j'avoue avoir beaucoup apprécié cette rencontre avec Rafa, sa mère et leur histoire. En effet, il mène une vie entre petit boulot, et repas à la maison. Pourtant, un événement va bouleverser sa vie et va l'embarquer vers une autre route qu'il n'aurait sûrement pas prise dans d'autres circonstances.
En parallèle, nous découvrons Warren, qui n'a qu'en tête de reconstruire sa famille lorsqu'il apprend la mort de son père. Il bout intérieurement, connaître la vérité et retrouver sa soeur vont devenir son obsession !
Comment un événement peut bouleverser la vie d'autant de personnes !! Nous en place ici, d'un événement marquant et de toutes les conséquences qui vont en découler. Dans l'immédiat ? Pas forcément, l'auteur montre parfaitement le poids et le rôle du temps qui passe. Soit il efface les blessures, soit il ravive les rancoeurs ! Je vous laisse découvrir par vous-même ce que l'auteur nous a concocté dans cette histoire. Une grande part aussi est consacré à l'aspect psychologique, comment chacun des personnages affronte la réalité et l'appréhende. J'ai particulièrement été séduite par la présentation des réactions de Warren et sa soeur.
Une écriture entraînante, même si parfois nous laissons l'auteur nous guidez aveuglement, j'ai eu l'impression qu'il tissait sa toile afin d'enfermer le lecteur au centre de cette tragédie familiale. Il tourne, détourne l'attention du lecteur et Paf, un évènement percute ! Un régal à découvrir ce procédé. Un des personnage (la maman de Rafa) m'a laissée totalement ineffable et pourtant je reconnais que sa place ou son absence rend à ce récit toute sa dimension.
Les émotions et les sentiments, se mêlent et s'entremêlent, la violence de l'amour et la haine, la colère, la rancune et la vengeance sont des ressentis présents à toutes les pages mais parfaitement bien distillées par l'auteur.
Un ensemble de personnages qui ne laisse pas indifférent. On les aime, ou on les déteste. On les comprend ou on les condamne. Peut importe, leur vie, leurs galères ou réussites atteignent le lecteur et leurs ressorts peuvent aussi nous amener à réfléchir. Rafa m'a touchée par sa volonté de vouloir sortir des chemins tortueux qui semblaient dessiner devant lui. La vie réserve bien des surprises.
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"Tu m'as raconté ce que t'as fait de ta vie jusque là, c'est parlant. Il n'y a rien qui a marché. [...] Ça sent le vide, l'absence. Qu'est-ce que tu vas pouvoir me dire de plus qui va encore prouver que t'es mal ?"

Mon avis :

Initiation à Jacques Bablon, mais je note vu les titres précédents qu'il apprécie de toujours y associer une couleur. D'ailleurs celui de Jaune soufre est très révélateur, promesse d'une lecture au rythme pêchu et parsemée de scènes explosives.

L'auteur dresse les portraits d'une femme, Marisa et de deux hommes, Warren et Rafa. Personnages liés par un destin commun, voire par un passé qui les rattrape. Ou qu'ils provoquent.

Un roman noir bercé par la lumière crue et violente de la vie. Par la souffrance et l'envie de s'en sortir. de ne plus être paumé et d'éradiquer le mal originel afin de se reconstruire.
Lien : http://the-love-book.eklablo..
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C'est l'effet papillon en quelque sorte... Ou comment le meurtre d'un homme va bouleverser le destin de ces enfants.
Un livre sans temps mort en mouvement constant
Des personnages sans concession, déterminés.
Le seul bémol de ce livre est qu'il se lit trop rapidement mais ce n'est que mon avis...
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Jaune soufre - Jacques Bablon

💛DÉTONNANT 💛

L'auteur nous propose un roman noir puissant avec une construction plutôt surprenante.

Un petit livre bien costaud comme j'aime. 
C'est sombre, l'auteur en envoie avec sa plume directe et son style punchy, des chapitres courts.  Des personnages bien campés.

Dès les premières lignes je me doutais que je ne serais pas déçue. 

J'ai aimé cette histoire de destins croisés dans laquelle on suit 3 protagonistes aux profils différents à qui la vie n'a pas toujours souri.
Chacun à sa façon tente d'avancer et j'adore comment l'auteur nous conte tout ça.

Rafa est plutôt attachant. Sa relation avec sa mère est assez atypique. 
Malgré ses diplômes et sa volonté, rien n'est simple pour s'en sortir.  

Warren est une tout autre personnalité. 
Son caractère est dû en partie à son enfance, à un sentiment de ne pas réellement trouver sa place. Il part dans sa quête de retrouver sa soeur, sa seule famille, sa raison d'avancer. 

Marisa est explosive. Une forte tête, débrouillarde mais complexe. 
J'ai apprécié ce personnage vraiment bien travaillé.

L'auteur nous dépeint un tableau pas tout rose, mais nous montre que la vie n'est pas noire ou blanche, c'est une palette de couleurs liée aux émotions, au passé et à l'avenir.

L'intrigue est bien amenée, on suit l'évolution des personnages à travers leurs galères, combattant pour certains leurs démons. On découvre petit à petit le chemin choisi mais pas la destination finale.
Car oui, l'auteur sait maintenir un certain suspense. Est-ce que leurs destins sont liés ? Vont-ils se rencontrer ? Trouveront-ils les réponses à leurs questions ? 
Je n'ai pas deviné le dénouement parce que l'auteur est filou 😂

"Jaune soufre" est un livre qui fait réfléchir sur les liens entre les personnes, le destin, les choix que l'on fait et les actes qui ont souvent des conséquences. 

C'était mon premier de l'auteur et sûrement pas le dernier.
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Une histoire à quatre personnages. Caro er Rafa son fils, Marisa et Warren son frère. Quel lien les réunit dans ce roman?

Caro à 16 ans , elle accouche seule dans une clinique du petit Rafa, alors qu'elle est à peine remise, elle se faufile la nuit pour assassiner M Grondin, l'ex compagnon de sa mère qu'il a battu pendant des années. Juste vengeance pense-t-elle. Les années passent, Caro ne sera jamais réellement inquiétée par la police.

Warren et Marisa sont deux paumés, ils sont frère et soeur et ne se connaissent pas, ils ont en commun ce nom: Grondin. Curieusement Warren veut absolument connaître sa soeur. Ils n'ont ressenti aucune émotion à l'annonce de la mort de leur père mais ensemble, ils décident qu'ils tueront Caro.

Ce roman est une bombe, un météorite, il est décalé, endiablé, il est en dehors de tout ce que l'on a l'habitude de lire. Il est à la fois sombre et plein d'humour. Les phrases sont courtes et percutantes, les personnages bien campés, on les voit évoluer, on comprend leur histoire ; en peu de mots le tableau est tracé. j'ai beaucoup aimé et je vous le recommande.
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Bablon Jacques – "Jaune souffre" – Jigal/Polar, 2019 (ISBN 978-2-37722-073-1)

Un polar bien ficelé, mais dans le style catastrophe sociale totale, dans un milieu où les liens familiaux n'existent plus, où les personnages ne réagissent qu'au niveau des pulsions les plus rudimentaires.
L'auteur maîtrise bien la simultanéité des intrigues, dans une écriture narrative efficace.
On baigne tout de même dans le noir et blanc sans nuance...
Bof.
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