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Citations sur XY : De l'identité masculine (17)

p 272
[...] A ce jour, les pères qui offrent à leur fils une image d'homme réconcilié sont encore des exceptions. Comment s'en étonner ? Il faut être ignorant des problèmes identitaires pour croire qu'une même génération d'hommes, élevée dans l'ancien modèle, réussirait d'un coup le triple saut périlleux : la remise en question d'une virilité ancestrale, l'acceptation d'une féminité redoutée et l'invention d'une autre masculinité compatible avec elle. Ce n'est pas parce qu'on conteste l'identité de ses pères qu'on est prêt psychologiquement à se réconcilier avec sa féminité. Ni parce qu'on a accepté celle-ci, que l'on a découvert la virilité qui vous sied. Surtout lorsque ce mot est devenu l'objet de tant d'interrogations et de polémiques. [...] Les femmes, qui observent ces mutants avec tendresse, retiennent leur souffle ...
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Aliénant et culpabilisant pour les femmes, le mythe de l'instinct maternel se révèle ravageur pour les enfants, et en particulier pour les fils.
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L'amour maternel est infiniment complexe et imparfait. Loin d'être un instinct, il faut plutôt un petit miracle pour que cet amour soit tel qu'on nous le décrit.
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Parce que les femmes ont entrepris de se redéfinir, elles ont contraint les hommes à en faire autant.
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En se fondant chacun sur le principe du déterminisme biologique,
sociobiologie et féminisme différentialiste parviennent à un résultat similaire :
l'un est toujours valorisé aux dépens de l'autre.

Dans cette optique, hommes et femmes n'ont plus à se rencontrer
que le temps de l'insémination...

L'essentialisme aboutit nécessairement à la séparation et au pire : à l'oppression.
Il ne peut offrir qu'une perspective limitée de la nature et des potentialités humaines.

Tout est inscrit à l'avance, sans possibilité de changements ou de création.
Prisonniers d'un schéma prédéterminé et même surdéterminé,
homme et femme se retrouvent condamnés à perpétuité à jouer les mêmes rôles.

A recommencer éternellement la même guerre.
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L'angoisse des hommes devant la Nouvelle Eve a d'autres sources qui la confortent.

De plus en plus nombreux à travailler en usine à des tâches mécaniques et répétitives,
ou dans l'administration au train-train monotone,
les hommes ne trouvent plus dans le travail de quoi mettre en valeur
leurs qualités traditionnelles.

Ni force, ni initiative, ni imagination ne sont plus nécessaires pour gagner sa vie.
Barrès peut se moquer des fonctionnaires,
ces "demi-mâles" qui n'aspirent qu'à la sécurité, comme des femmes,
et les opposer à ceux de jadis qui vivaient "le fusil à la main",
dans "le corps à corps viril avec la nature".

La crise de la masculinité est à son pic.
C'est la guerre, hélas, qui mettra fin momentanément à l'angoisse masculine.

Retrouvant leur rôle traditionnel de guerrier,
ces pauvres jeunes recrues partiront au front la fleur au fusil,
comme s'ils se réjouissaient de l'occasion donnée d'être enfin des hommes, des vrais...
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Avant la guerre de Sécession (1861-1865), 88% des hommes étaient fermiers,
artisans ou commerçants indépendants.
En 1910, moins d'un tiers des Américains vivaient encore de cette façon.

L'industrialisation avait très vite imposé ses contraintes
- tâches mécaniques, routinières et parcellaires -
et les travailleurs étaient dépossédés de tout contrôle
sur l'organisation et les résultats de leur travail.

Comme en Europe, cette mutation économique s'accompagna
d'un bouleversement de la vie familiale et des valeurs
qui surexcitait l'angoisse des hommes.

Obligés de travailler de plus en plus loin de leur foyer,
ils durent abandonner l'éducation de leurs enfants
à l'entière responsabilité de leurs épouses.

La paternité devint "une institution du dimanche",
et la nouvelle virilité fut identifiée au succès symbolisé par l'argent.
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La fin du XIXe siècle, remarque Jacques Le Rider,
se caractérise par une recrudescence des ouvrages diffamatoires pour le sexe féminin.

Après les philosophes, ce sont les psychologues et les biologistes
ainsi que les historiens et les anthropologues
qui font preuve d'un antiféminisme extrêmement violent.

Tous s'emploient à démontrer, avec succès, l'infériorité ontologique de la femme.
La femme est proche de l'animal et du nègre :
elle est portée par ses instincts primitifs, jalousie, vanité, cruauté.

Mais comme elle a l'âme enfantine et que la nature l'a dotée de l'instinct maternel
(qu'elle partage d'ailleurs avec toutes les femelles mammifères),
sa seule véritable vocation est la maternité.

Par conséquent, toutes les femmes qui se disent émancipées sont de mauvaises mères : de grandes nerveuses au corps dégénéré...
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C'est le parent qui investit le plus son bébé qui devient le principal objet d'attachement - sans distinction de sexe - et ce rapport préférentiel n'en exclut pas d'autres.
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Le drame de la minorité homosexuelle est que son destin dépend du regard que pose sur elle la majorité hétérosexuelle. Or, les homosexuels servent de repoussoirs psychologiques aux mâles hétérosexuels prisonniers de l'idéologie patriarcale. Leur sort, autant que celui des femmes, dépend étroitement de la mort du patriarcat.
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