AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur L'explication (10)

Alain Finkielkraut. -Les jeunes de banlieue ne sont pas mes ennemis. Ils ne l'ont jamais été, Alain Badiou, je vous le jure. Quand je dis qu'il faut fixer les règles, je crois au contraire que je leur tends la main, et c'est, au contraire, les abandonner à leur marasme que de leur tendre un miroir flatteur et gratifiant.

Alain Badiou. - Ils sont bien avancés avec votre main tendue... Le destin positif et universel de ces jeunes, ce serait de s'organiser dans la visée de la destruction de l'ordre établi : ça, ce serait une issue sublimée et positive. Vous leur proposez juste de devenir des toutous aux ordres de la société.
Commenter  J’apprécie          20
Alain Finkielkraut - Le démocrate, disait Camus, est modeste : « Il avoue une certaine part d'ignorance, il reconnaît le caractère en partie aventureux de son effort et que tout ne lui est pas donné. Et, à partir de cet aveu, il reconnaît qu'il a besoin de consulter les autres, de compléter ce qu'il sait par ce qu'ils savent. »
Commenter  J’apprécie          10
Alain Badiou - Nous devons revenir, s’agissant du mot ‘communisme’, à son sens véritable, son sens générique, à savoir l’hypothèse qu’il n’est pas nécessaire que les sociétés humaines soient régies par le principe de l’intérêt privé. Cela ne signifie nullement que le collectif absorbe l'individu ou quoique ce soit de ce genre. Cela signifie simplement qu'on peut ne pas être sous la dictature de pôles oligarchiques soumis à la loi du profit et dont l'ensemble du système politique est en réalité le serviteur.
Commenter  J’apprécie          10
Alain Badiou - Salle des pas perdus pour salle des pas perdus, il faut quand même bien voir que votre affaire laisse en liberté une féroce oligarchie de prédateurs qui est la maîtresse de cette salle des pas perdus. J'aimerais que dans votre discours on s'en prenne d'abord à elle, responsable concentrée et globale de tout ce qui se passe, plutôt qu'au paysan qui vient d'arriver parce qu'il lui est impossible de faire vivre sa famille chez lui, et que donc c'est à la fois une nécessité et un devoir, pour lui, d'aller là il peut trouver les moyens d'exister, comme l'ont fait avant lui les millions de paysans français qui ont quitté leur terre pour aller en ville.
Commenter  J’apprécie          10
Alain Finkielkraut - ... L'inculture pour tous est une conquête démocratique sur laquelle il sera très difficile de revenir.
Commenter  J’apprécie          10
Alain Badiou - La seconde, c'est ma conviction, qui ne peut évidemment être la vôtre, que la France, c'est fini. Je sens ce pays, qui est le mien et que j'aime, au bout de son cycle d'existence historique. j'en ai moi-même la nostalgie, je suis pris dans ce devenir négatif. Je suis un vieux patriote français, mais je pense que c'est fini et c'est aussi pour ça que je cherche une formule qui sauverait quelque chose.
Commenter  J’apprécie          00
Alain FInkielkraut - A cela, je réponds aujourd'hui, avec Simon Leys, que l'exigence d'égalité est une noble aspiration dans sa sphère propre, la justice sociale, mais qu'elle est néfaste dans l'ordre de l'esprit. "La démocratie est le seul système politique acceptable, mais précisément, elle n'a d'application qu'en politique. Hors de son domaine propre, elle est synonyme de mort: car la vérité n'est pas démocratique, ni l'intelligence, ni la beauté, ni l'amour [...]. Une éducation vraiment démocratique est une éducation qui forme des hommes capables de défendre et de maintenir la démocratie en politique; mais, dans son ordre à elle, qui est celui de la culture, elle est implacablement aristocratique et élitiste."
Commenter  J’apprécie          00
Alain Badiou - Acceptons une fois pour toutes, je le redis, que l'arrivée massive de gens venus d'Afrique soit la continuation du processus enclenché au XIXème, quand les auvergnats, les savoyards sont venus à Paris, puis les Polonais dans les villes du nord et les Italiens à Marseille. Faute de cette vision large, l'image qu'on se fait de la France est étriquée et dangereuse. La seule vison qui puisse donner sens au mot « France », c'est ce qui fait l'universalisme français aux yeux du monde entier, à savoir la filiation avec la Révolution française, avec la politique populaire, ça oui par contre, au moins au niveau subjectif, cela peut être salvateur.
Commenter  J’apprécie          00
Alain Finkielkraut - Dans une conférence de 1945, Camus parlant de l'amitié française disait : le nazisme nous a contraints à la haine, il importe maintenant de triompher de la haine, et de ne laisser jamais la critique rejoindre l'insulte. Il appelait cela : refaire notre mentalité politique. Sartre a pris la décision contraire. Il a voulu prolonger le climat exceptionnel de la résistance en faisant de la politique la continuation de la guerre absolue, et il a donc écrit : «Toute la valeur qu'un opprimé peut avoir à ses propres yeux, il la met dans la haine qu'il porte à d'autres hommes.» Camus est célébré aujourd'hui, mais c'est Sartre qui rafle la mise. La reductio ad hitlerum fonctionne à plein régime.
Commenter  J’apprécie          00
Aude Lancelin - On connait le précepte antique : "A Rome, fais comme les romains." Mais, justement, ces gens-là, les gens des quartiers, ils ne vivent pas à Rome. Très concrètement, ils vivent dans des zones de relégation complètes, et leur accès à la citoyenneté française reste donc assez largement théorique...
Commenter  J’apprécie          00




    Lecteurs (17) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

    Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

    amoureux
    positiviste
    philosophique

    20 questions
    849 lecteurs ont répondu
    Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

    {* *}