"Ils envisagent de retourner en Égypte parce que l’esclavage, obéir sans se poser de questions, c’est beaucoup plus simple. La liberté, c’est compliqué, ça demande quantité d’efforts…"
EMMANUELLE : La fidélité, par exemple, est raillée, comme s’il s’agissait d’un concept ringard.
KAHINA : « La fidélité est ringarde » parce que l’hyperconsommation dans laquelle nous vivons et qui s’étend à tous les domaines de la société (nourriture, vêtements, voitures, montres, etc.) a imposé le postulat suivant : ce que je veux, je dois l’obtenir tout de suite, maintenant, et sans me poser de question. Ce modèle est devenu valable aussi pour les plaisirs du corps. Le problème, c’est que la sexualité est un accès direct à notre intimité, et si elle est maltraitée d’énormes dégâts risquent de se produire. Je te rejoins, Emmanuelle, sur cette confusion contemporaine entre désir et amour. Le partenaire qui a la « bonne anatomie » n’a peut-être pas du tout les mêmes valeurs que moi, et rien ne garantit que cette personne prendra soin de moi. FLORIANE : Pour rebondir sur ce que tu dis, j’ajouterais que notre société valorise tout ce qui est monétisé. Or nous parlons toutes les trois de quelque chose qui n’est pas monétisable. La pornographie, c’est monétisable. La capacité à s’écouter mutuellement, avec respect et empathie, ne l’est pas. Cette action est pourtant vitale, dans le cadre amical ou dans le cadre de pratiques telles que l’Écoute mutuelle. Quand des gens consomment du porno, il y a d’autres gens à qui ça fait gagner beaucoup d’argent. Une sexualité épanouie et respectueuse ne fait gagner d’argent à personne. Voilà à quoi on se heurte. Voilà pourquoi j’insiste sur l’importance de la verbalisation"
Cessez de vous dire : pourquoi cette épidémie… Posez-vous juste la question : bon, alors maintenant on fait quoi ?
En quoi le foulard serait-il le symbole exclusif de l’islam ? Le foulard n’est pas musulman, il a des origines qui sont beaucoup plus anciennes que l’islam. Des courants où l’on se couvre la tête existent dans le judaïsme, le christianisme, et même dans certaines traditions très éloignées du monothéisme. Le voile est donc non musulman. Il est surtout patriarcal. Si les intégristes en ont fait leur étendard, c’est parce que leur idéologie repose sur la domination. Le corps de la femme est pour eux un objet qui appartient à l’homme, qui a donc le droit de le contrôler.
Ainsi, on peut conclure que le mot « islam » dans le Coran est un néologisme qui désigne une voie spirituelle de réalisation caractérisée par la remise confiante en Dieu, et non une idée de soumission à la religion ou à Dieu telle que l’islam contemporain
belle formule de Christine Pedotti, pour Jésus, « les femmes sont des “hommes” comme les autres
"Pour Jésus, la place des femmes n’est pas « automatiquement » à la cuisine ! Les femmes, au même titre que les hommes, sont invitées à être des disciples, c’est-à-dire à se mettre à l’écoute de la parole de Jésus."
Et celle qui prend la liberté de le faire, en sortant du rôle qui lui est traditionnellement attribué, y est encouragée par Jésus. Ce court texte a fait l’objet d’un grand nombre d’interprétations au cours des siècles.
"Il n’y a pas un « modèle féminin » dicté par la Bible. Cette affirmation est fausse. Nous avons le choix .
Bref, régulièrement dans la Torah, l’Éternel fait savoir aux hommes que le patriarcat en usage dans leur société n’est pas une fatalité : il existe toujours un moyen de se placer du côté des femmes, il suffit de les écouter.../...Je mentionnerai très brièvement Myriam, la prophétesse, sans laquelle tout le peuple hébreu serait mort en esclavage. Elle a su prendre la parole, et son père a su l’écouter. Preuve qu’il existait bien des courants favorables à l’expression des femmes à l’époque de l’histoire de la Bible, à l’époque de sa rédaction, et à l’époque de la rédaction du Talmud.