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Ce livre a découlé des discussions, pendant une semaine,entre
Floriane Chinsky,rabbin, Kahina Bahloul, imam et fondatrice de la mosquée Fatima à Paris, et Emmanuelle Seyboldt, pasteur et présidente du Conseil national de l'Église protestante unie de France . Elles nous apportent des éclairages théologiques passionnants et accessibles à tous en s'appuyant sur leur histoire, leurs parcours. Elles réfléchissent et racontent les obstacles qu'elles ont surmontés. Et tout cela avec un grand respect, une grande écoute et de l'humour. Une lecture apaisante, pleine d'espoir, riche, profonde, instructive , qui ouvre à la réflexion, une grande aventure humaine
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Le titre de ce livre m'a inspiré d'abord un peu de méfiance: « des femmes » pouvaient signaler l'irruption d'un féminisme agressif, et « des dieux » (au pluriel) paraissait étonnant car les trois religions évoquées ici sont monothéistes. Après lecture, mes réserves ont disparu.
Il s'agit d'échanges approfondis entre une pasteure (protestante), une femme rabbin et une imame. Toutes trois évoquent d'abord leur vocation particulière, ce que j'ai trouvé spécialement intéressant dans le cas de Floriane Chinsky et de Kahina Bahloul. Puis elles confrontent leur conception de la religion et de la foi: entre elles, apparaissent évidemment d'importantes nuances, mais très souvent les trois femmes se retrouvent plutôt d'accord sur le fond. On n'escamote pas ici la délicate confrontation entre la lettre des récits sacrés et l'analyse historique. Enfin, la place de la femme dans les trois traditions religieuses et dans les communautés actuelles est examinée sous un jour favorable, dans une optique moderne - mais sans excès féministe. Les sujets du corps et de la sexualité sont aussi abordés sans détours.
Chacune de ces femmes a sa personnalité et son point de vue. C'est Floriane Chinsky qui, me semble-t-il, développe le plus son point de vue, je l'ai trouvé particulièrement intéressant: le judaïsme ne s'appesantit pas du tout sur un quelconque dogme, il préfère parler de fidélité plutôt que de croyance (en Dieu). Mais les deux autres intervenantes donnent aussi des éclairages intéressants, aussi. Il en ressort une impression générale d'équilibre entre l'esprit et le coeur, entre la tradition et la modernité. On a affaire à des personnes cultivées, ouvertes, intelligentes, qui donnent une image très positive de leur religion. Mais je dois ajouter cette réserve personnelle: la parole de ces trois femmes risque de tomber dans l'oreille de sourds – je veux dire de personnes qui ont la "foi du charbonnier" et qui restent incrustés dans leur religion comme dans une superstition sécurisante mais grossière.
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Pendant une semaine entière, trois femmes, une imane, une rabbin et une pasteure ont dialogué autour de leurs vies et de leurs religions.

Elles ont d'abord retracé leur parcours depuis leur enfance jusqu'à leurs responsabilités actuelles. Chacune provient d'une famille où la religion était vécue de façon ouverte, heureuse, voire joyeuse. Lorsqu'elles lisent les textes du Coran et de la Bible, elles le font avec une intelligence et une liberté que leur donne l'étude historico-critique. Elles n'hésitent pas à pointer les incohérences, à corriger les erreurs de lecture, à citer les contextes. Kahina Bahloul montre que « les hommes se sont approprié le discours religieux et l'interprétation des textes » et lit que le statut de Marie dans le Coran est celui d'une prophétesse et d'une enseignante. Emmanuelle Seyboldt n'est pas en reste en relisant le chapitre 11 de la 1ère lettre aux Corinthiens et en mettant en valeur la situation des femmes dans la communauté de Corinthe et la volonté de Paul que le culte puisse accueillir les non-croyants. Elle en conclut que « faire taire les femmes aujourd'hui est exactement le contraire de l'intention de Paul« . Floriane Chinsky se rappelle la première fois qu'on l'a appelée à monter à la Torah et, se basant sur un passage du Talmud, traité Meguila, affirme que « tout le monde est habilité à monter à la Torah [lors du culte à la synagogue] même une femme, même un mineur ».

Ces femmes, libérales dans leur pratique de la religion, abordent sans tabou la question du contrôle du corps de femmes. Elles citent les textes pour monter que Dieu n'a rien à y voir et que c'est le résultat des siècles de domination masculine et du poids du patriarcat. Sur la question de la place des femmes dans leurs religions, elles admettent que la conquête de l'égalité n'est pas gagnée, qu'on « oublie » de lire certains textes en les recontextualisant, qu'il y a la barrière des représentations mentales. Une lecture contemporaine et éclairée des textes a nettement tendance à mettre les femmes en avant. On regrettera l'absence d'une catholique sur cette question !

Il faut encore évoquer leurs discussions sur le sacré, sur la contemporanéité des trois religions, sur le Dieu en qui elles croient, sur la fidélité, l'impureté, le plaisir…

Le chapitre sur l'étude hsitorico-critique des textes recueille leur plein accord : »pour que le texte prenne sens, qu'il soit vivant, il faut qu'il soit expliqué et proclamé » dit Emmanuelle Seyboldt. Floriane Chinsky rappelle qu'il y a deux versions des Dix commandements comme si « le rédacteur tenait à ce que nous gardions l'esprit critique ». On est loin des lectures littérales !.

Ces trois femmes, ministres et théologiennes, posent un regard neuf sur les religions qui, depuis leurs fondations, se sont sclérosées. Leur vision est libérale, certes teintée de féminisme, mais surtout profondément humaniste. Elles ne renient pas leurs différences d'interprétations et de pratiques, adorant un Dieu unique, elles sont presque totalement en accord. Elles prouvent qu'un dialogue inter-religieux détendu et respectueux est possible, et qu'il est d'une grande fécondité.
La lecture de ce livre est plus aisée que ne laissent augurer les thèmes abordés. C'est un livre plein d'espoir, enrichissant et réjouissant.
Lien : https://lecturesdereves.word..
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Que voilà un ouvrage intéressant et réconfortant.
3femmes occupant des postes religieux importants : pasteure, rabbine et imame (mais oui) dialoguent sur les aspects communs ou divergents de leur appartenance spirituelle.
Un chapitre est une journée de discussions, chaque fois sur un thème précis.
Bien sûr on évite les points de dogme où le consensus ne pourrait pas se faire: la personne de Jésus, l' eucharistie etc...mais le regard social et moral "imposé" par ces 3 religions est passé au crible, avec l' appui des textes que ces dames connaissent fort bien-évidemment.
Et on s' aperçoit que tant d' interdits, de frustrations, de malveillance - à l' égard des femmes et de leurs corps souvent- n' ont aucune raison d' être.
J' avais la sensation d' un vieux tableau, crasseux et couvert de repeints, qui retrouvait peu à peu sous leurs doigts experts , ses formes et couleurs d' origine!
"Faisons un r^ve"! Si les acharnés aux idées courtes pouvaient ainsi se mettre autour d' une table et échanger paisiblement, sans chercher à s' insulter ou se convaincre, que le monde aurait fait un pas de géant!!
Merci Mesdames et que votre ouverture d' esprit fasse des émules - catholiques entre autres. A quand une "curée "pour débattre avec vous!
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Trois femmes passent une semaine ensemble à échanger, chacune sur sa religion. L'une est rabbine, l'autre imame et la troisième pasteure. Trois regards, trois commentaires sur ce qu'elles croient et sur la place de la femme dans sa religion. Elles refont le monde en sept jours.

Après nous avoir expliqué d'où elles viennent et comment elles sont devenues guides spirituelles dans leurs communautés, elles abordent la question sociale et morale de la place de la femmes dans la société moderne, tout en évitant d'aborder les questions théologiques et de foi qui auraient pu faire dériver la conversation vers un affrontement. le dialogue s'installe donc dans un climat serein, parfois émaillé de traits d'humour et d'éclats de rire.

Bien évidemment, la question du patriarcat dans la tradition culturelle et religieuse est abordée. Cela se fait d'une manière non agressive et d'autant plus concordante que ce sont des guides spirituelles féminines qui échangent leurs points de vue. Elles exposent et commentent les fondements et les traditions de leurs religions en reconnaissant leurs points communs et sans insister sur leurs différences, mais sans renoncer non plus à les affirmer. Chacune manifeste la volonté de ne pas heurter les deux autres, mais reconnaît aussi ce qu'elle partage avec elles.

Deux consensus sont fortement argumentés ; le premier, sur la place fondamentale de la femme dans la religion et le second sur l'impérieuse nécessité pour toute religion d'admettre que la révélation ne peut être que progressive. L'interprétation critique doit s'appuyer sur la connaissance du contexte dans lequel les références fondatrices ont été codifiées et sur celle du contexte dans lequel on les interprète de nos jours. En un mot, toutes trois condamnent le fondamentalisme qui ne s'en tient qu'à la lettre. Elles tiennent compte de l'évolution de la science et de ses conséquences, notamment dans le domaine de la bioéthique.

Sans tabou, de manière détendue, elles parlent du corps de la femme et de celui de l'homme et exposent, chacune pour ce qui la concerne, ce qu'est le sentiment du "sacré".

Ce livre (difficilement imaginable il y a quelques décennies) pourrait être maladroitement affublé d'un "Tout le monde est beau, tout le monde est gentil". Ce serait une caricature malveillante. Il ouvre une porte sur des espaces dont la connaissance s'avère de plus en plus nécessaire pour moins mal comprendre le monde : celui des trois religions monothéistes majeures et celui du rôle que la femme revendique d'y jouer.
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Des femmes et des dieux : quand trois religieuses se réunissent pendant une semaine, consignent leurs échanges dans un ouvrage, cela donne un combo éclairant et riche en apprentissage. Kahina Bahloul, imame, Emmanuelle Seyvoldt, pasteure, Floriane Chinsky, rabine. Elles ont comme point commun d'avoir été guidé par une valeur profonde qu'est la justice depuis leur enfance, c'est ce qui les a mené à accomplir leur métier aujourd'hui, entre autre. Elles sont liées par un humanisme profond.

Elles font un tour d'horizon sur leur trois religions monothéistes, reprenant les fondements et les piliers de celles-ci. Elles confrontent les différentes strates de leur religion, qui ont parfois des similitudes et des divergences, toujours avec bienveillance et humour. Leurs échanges nous confirment la direction que la religion a pris, sous le poids du patriarcat.

La place de la femme est décortiquée, que ce soit sa place dans les grands textes religieux ou dans leur rôle en qualité de médiatrice dans la religion. le grand point commun entre leurs trois religions est l'impact qu'a eu l'Histoire sur la femme, elle semble avoir été mise de côté, guidée par un schéma patriarcal fort. C'est en analysant les Grands textes, que les trois religieuses apportent aussi une nouvelle vision de ces derniers avec une interprétation féministe importante mais nuancée.

Elles s'attardent aussi sur la médiatisation de la religion qui plus que jamais alimente les amalgames, brouille les éclairages et crée de la confusion chez l'auditeur. Un livre peuplé de lucidité de la part des trois religieuses ce qui nous permet de conserver une opinion nuancée et consciente. D'une grande richesse.
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J'ai beaucoup aprecier ce livre, j'ai l'impression que mon esprit c'est ouvert à différentes religions. Étant protestante j'ai réaliser les similitudes des ces 3 religions et leurs profondeur communes. Les thèmes aborder sont très intéressant et actuels. Ces trois dames on une sagesse remarquable. Bravo pour ce livre. Et merci.
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Des échanges que j'ai pris plaisir à lire malgré ma méfiance envers les religions quelles qu'elles soient.
Lu à la suite du livre de Titiou Lecoq, j'y retrouve le même thème de la place des femmes, cette fois au sein des trois religions monothéistes :
Ici aussi les hommes les ont écartées des textes religieux et de l'histoire des religions,
ici aussi les hommes ont interprété et décidé des règles auxquelles elles devraient se soumettre, notamment pour ce qui concerne leurs corps.
Ces trois représentantes de cultes apportent un éclairage documenté, argumenté et très intéressant.
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