«Ne demandez jamais quelle est l'origine d 'un homme, interrogez plutôt sa vie, ses actes, son courage, ses qualités et vous saurez qui il est»
Si invraisemblable que cela puisse paraître aux moins de vingt ans, j’ai dans ma jeunesse connu une Algérie sans voile, sans hijab islamiste. L’Algérie des années 1970 et 1980 était un pays où les femmes ne ressentaient aucune culpabilité à sortir de l’espace domestique habillées d’un pantalon ou d’une robe laissant apparaître leurs bras, leurs jambes et leurs cheveux. Même Abdelhamid Ben Badîs (1889-1940), fondateur de l’Association des oulémas musulmans algériens et des instituts mixtes à une époque où l’école communale séparait les filles des garçons, n’avait pas imposé le voile aux institutrices qui y enseignaient, ni aux filles des scouts musulmans dont il était le guide spirituel.
« Culpabilité », le mot n’est pas trop fort : il faut prendre la mesure de ce poids qui écrase la conscience de beaucoup de femmes musulmanes, aboutissant à l’aliénation de leur volonté propre, leur déniant même toute capacité intellective en dehors du cadre établi.
L'islam , partout dans le monde, vit depuis plusieurs décennies une crise très profonde qui a atteint son paroxysme à travers l'action terroriste violente et la création de l'état islamique.