Citations sur Le prince du néant, Tome 3 : Le chant des sorciers (5)
Ils étaient venus des manoirs au sol paillé de Galéoth où les chiens soupaient avec leur maitre; des forêts-frontières de Thunyérus, immenses et profondes, où les srancs menaient leur sempiternelle guerre sans but; des salles de Ce Tydonn où les thanes aux cheveux longs dénonçaient les races bâtardes; des grands domaines de Conriya où des palatins aux yeux noirs faisaient un trophée de leur passé; et des plaines torrides de la Haute-Ainon où des nobles de caste peints se frayaient par la force un chemin à travers les rues grouillantes. Huit saisons auparavant, le Shriah des Mil Temples avait demandé, et ils étaient venus ... les Hommes de la Dague.
C'était étrange. Elle était là, lovée sur son lit, le parchemin étalé paresseusement devant elle. Mais lorsqu'elle lu l'invocation liminaire, tout autour d'elle disparut. Lire, réalisa-t-elle, replaçait. Cela changeait en vapeur tout ce qui était immédiat, et permettait à ce qui était ancien et lointain d'apparaitre à la vue. Cela changeait le « ici » en « partout ». Cela libérait l'instant de la prison du présent et lui donnait l'aspect de l'éternité.
-Je ne vais pas vous mentir. Les Nansurs ne peuvent se permettre de faire de quartier. Nous mourrons tous ce soir. Je ne sais rien de votre vie après la mort. Je ne sais rien de vos dieux ou de leur appétit de gloire. Mais je sais ceci : dans les jours à venir, des veuves vont me maudire dans leurs lamentations! Des récoltes vont pourrir sur pied! Des pères vont mourir misérables, sachant que leur lignée est éteinte! Cette nuit, je vais inscrire ma marque sur le Nansurium!
Et l'étincelle devint flamme.
-Scylvendi, rugirent-ils. Scylvendi!
Comme me l’a dit un jour un meunier, lorsque les engrenages ne se joignent pas, ils deviennent comme des dents. Il en va de même des hommes et de leurs machinations.
Toute femme sait qu’il n’y a que deux sortes d’hommes : ceux qui ressentent et ceux qui simulent. Souviens-toi toujours, ma chère, que seuls les premiers sont dignes d’amour et les derniers de confiance. C’est la passion qui obscurcit les yeux, pas l’intrigue.