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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Maestro", son premier roman, fut plus qu'un coup de foudre, une histoire d'amour au long cours et qui dure toujours. Alors, forcément, j'attendais le deuxième avec un mélange d'impatience et de crainte. C'est toujours comme ça, un deuxième. Mais la crainte a disparu dès les premiers mots et l'impatience a fait place au bonheur. Cécile Balavoine vient de signer un nouvel ouvrage absolument magnifique : "Une fille de passage".

Cécile est étudiante à New-York à la fin des années quatre-vingt-dix. Elle suit les cours de Serge Doubrovsky, écrivain célèbre, pape de l'autofiction, et devient une intime du professeur. Comment trouver les mots justes, les mots forts pour dire mon ressenti ? Comment restituer la gorge serrée, le sourire, l'espoir, la crainte, la joie ? L'auteure a ce talent particulier de parler d'amour. Car il est bien question d'amour à nouveau dans ce récit, un amour aussi profond que particulier, un amour qui se construit au fil des jours, mais un amour chaste, une sorte d'amitié amoureuse, entre cette jeune étudiante et cet homme déjà âgé qui pourrait être son grand-père. Au fil des jours, ils se racontent, se confient, se découvrent, se rapprochent. L'émotion fut là, toujours latente, en tapinois, prête à me cueillir à chaque instant.

Lire un roman de cette auteure, c'est s'emmitoufler dans un tissage de mots doux sans être sirupeux, chauds sans être étouffants, raffinés mais sans ostentation. Son écriture est, en effet, d'une grande finesse, simple, précise et magnifiquement ciselée. L'utilisation de l'imparfait apporte une petite touche désuète "C'était la première fois qu'il m'invitait. J'avais sonné, les bras chargés de soleils. Sa voix s'était aussitôt fait entendre. Il me priait d'entrer". le rappel de son précédent roman sert de passerelle entre Cécile et son professeur "Je m'étais mise à lui parler de ma vie de musicienne manquée, de mon année à l'université de Salzbourg, de mon besoin de connaître l'allemand comme pour me rapprocher de la musique qui m'échappait…" Les personnages sont tous attachants, dotés de personnalités riches, vibrantes, voire incandescentes.

Et, à l'heure où un geste tendre peut se révéler déplacé, où les relations entre un homme et une femme peuvent être entachées de suspicion, le roman de Cécile Balavoine est un véritable baume. Empli d'humanité, de tendresse, de respect, de confiance en l'autre, il nous dit qu'en amour tout est possible, en dépit de l'âge, de la position sociale, en dépit de tout…"une forme indéfinie d'amour."

"Chair Serge" aurait été tellement fier de son élève.

Lien : https://memo-emoi.fr
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" On se vouvoie, on se louvoie."

New-York, septembre 1997. Cécile, la narratrice, une jeune femme de 25 ans partie à New-York pour poursuivre ses études de lettres, fait la connaissance d'un de ses professeurs, le célèbre Serge Doubrovsky, inventeur, vers la fin des années 70, du concept de l'autofiction pour désigner le fait d'écrire sur soi. Elle rentre dans l'intimité de son professeur-écrivain lorsqu'il lui propose de loger avec deux de ses amis étudiants dans son appartement new-yorkais pendant l'année qu'il va passer à Paris. le bureau de Doubrovsky devient sa chambre avec vue sur les Twin Towers.

Pendant toute cette année un échange de lettres va la relier à cet homme pour qui elle éprouve des sentiments mélangés, ils entretiennent une relation très forte entre fascination, complicité et connivence intellectuelle. Mais cet homme a trois fois son âge, il a l'âge de son grand-père "45 ans nous écartèlent". Elle éprouve aussi compassion et curiosité envers cet homme dont la vie a été jalonnée de tragédies et de drames et qui pense lui-même beaucoup à sa propre mort, elle veut "éloigner de sa présence son malheur, apaiser de sa jeunesse sa vieillesse".

Lorsque Serge décide de raconter leur histoire dans son prochain roman qui sera très certainement le dernier, Cécile est à la fois fière et inquiète de devenir un personnage de son roman, elle va vivre l'expérience curieuse de lire ce que quelqu'un a écrit sur soi. Pendant une vingtaine d'années, Cécile et Serge vont se rencontrer régulièrement à Paris ou à New York, échanger sur leur vie, sur la littérature et Serge va continuer à pousser Cécile à écrire.

" Je comprenais maintenant que s'il n'avait été ni un amant, ni vraiment un ami, ni un grand-père ni tout à fait un confident, que s'il n'existait pas de mot pour qualifier ce lien qui nous avait unis et qui continuerait probablement de nous unir, Serge était devenu un repère de ma vie."

Cécile Balavoine lève ici le voile sur une relation privilégiée et secrète qu'elle a entretenue pendant de nombreuses années avec Serge Doubrovsky. le titre qu'elle a choisi pour son roman fait écho à celui de Doubrovsky "Un homme de passage" dans lequel il évoquait une jeune fille avec qui il aurait aimé avoir une relation amoureuse mais qui s'était refusée à lui en lui faisant comprendre qu'il avait l'âge d'être son grand-père. La relation entre Cécile et Serge est faite d'amitié amoureuse, d'admiration-fascination de l'élève pour son maître écrivain et du rappel de l'image de son grand-père...
J'ai commencé ce roman avec une certaine appréhension car je craignais de ne pas l'aimer autant que l'inoubliable Maestro, et c'est vrai qu'au début j'ai été un peu déçue de ne pas retrouver la sensualité qui émanait du premier roman de Cécile Balavoine, jusqu'à ce que je comprenne qu'elle était en train de nous raconter une autre forme d'amour d'une infinie beauté, l'histoire d'une douce intimité qui se tisse au fil du temps. J'ai lu ce roman d'une traite sans pouvoir le lâcher. Il est doux, délicat, élégant et extrêmement pudique...Un magnifique roman qui fait du bien...
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
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Il est des romans qui semblent écrits pour vous. Non pas que l'intrigue ressemble à votre vie, ou que l'un des personnages vous ressemble, mais ce qui est raconté, exposé – dans cette autofiction qui se livre sans fard – vous touche, par sa justesse, et par ce qu'elle résonne en vous. Pour ce qui me concerne, par ce rapport qu'entretient l'auteur avec ses personnages fictifs certes, mais inspirés de personnes réelles, et par sa façon de se mettre proprement en scène, dans une "expérience intime". Ainsi l'auteure évoque-t-elle son manque d'imagination, qu'elle compense par une sensibilité exacerbée, matière brute pour le romanesque : "C'est en tout cas à cette période que j'avais pris conscience du fait que je vivais le plus souvent sur le mode romanesque. Tel mouvement, tel instant, futile en apparence, prenait pour moi valeur de scène. Il m'arrivait d'ailleurs de provoquer volontairement certaines situations, afin de modifier le cours banal des jours. Ma rencontre avec Serge en était un exemple, ce qui n'atténuait pas l'élan que j'éprouvais pour lui." S'agit-il de bovarysme ? L'auteure a-t-elle lu trop de livres, ce qui la pousse à s'imaginer personnage de roman ? J'imagine que nombreux sont les grands lecteurs, amateurs de littérature, qui font de même – j'en suis, raison pour laquelle, entre autres, ce roman m'a touchée.

Cécile Balavoine raconte sa rencontre à New-York, dans les années 90, avec le grand critique, le grand professeur Serge Doubrovsky, avec lequel elle va nouer une "amitié amoureuse". Quarante-cinq ans les séparent, mais l'homme reste homme, au point d'oser, un soir, l'embrasser au coin de la bouche. Ce qui choque la narratrice, qui cependant, inconsciemment, maintient dans leur relation une ambiguïté, à s'assoir sur ses genoux, à respirer son après-rasage, au point que, quelques mois plus tard, le "chair Serge" va la demander en mariage. Cécile Balavoine ne cache rien de ses désirs et de ses contradictions, de ses élans de tendresse envers cet homme qu'elle trouve trop vieux, qui a les dents jaunies, les mains tavelées, et dont elle se refuse à imagine le sexe sous le slip de bain sur la plage où il propose de l'emmener ; elle rend aussi un bel hommage à celui qui fut son mentor et avec lequel elle a entretenu, au fil des années, une amitié tissée de complicité et d'estime réciproques. En écrivant Une fille de passage, dont le titre fait écho au dernier opus de Doubrovsky, Un homme de passage, elle entre elle aussi dans l'autofiction où le maître devient le protagoniste de l'histoire écrite par son disciple. C'est courageux, ce travail de l'exposition de l'intime, et c'est aussi brillamment réussi.

Roman lu dans le cadre des "68 premières fois"

Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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"Une fille de passage" relate l'amour qui unit Cécile-étudiante-et Serge Doubrovsky- son professeur et écrivain-. Les limites de la manifestation de cet amour sont-elles envisagées de façon concordante par ces deux êtres ?
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J'ai ouvert ce livre avec une appréhension et une impatience mêlées bien plus fortement que pour n'importe quel autre livre. L'auteur allait évoquer sa relation amoureuse avec l'homme qui fut à l'origine de mon premier bouleversement littéraire : "Le livre brisé". Ce livre (mon préféré à tout jamais)m'a fait cet homme et ce qu'il a écrit.
Le livre de Cécile Balavoine est celui des sens sous toutes ses formes : les sensations, les sentiments, la sensualité, les émotions.
Dans la première moitié du roman, elle a une prose dense avec des phrases longues mais qui n'est pas lourde et que j'ai trouvée "ronde" : j'ai trouvé sensuelles et belles les descriptions de l'appartement de cet homme, du paysage urbain, de l'ex-femme défunte de cet homme, de leur relation. "Je ne pouvais pas l'abandonner. J'aurais voulu le bercer, bercer sa solitude et l'engourdir, l'engloutir, lui offrir le bruit de ma vie entre ses murs" ❤️.
Après toutes ces belles pages vint le temps de la réalité qui prend à mes yeux, une autre tournure. Certes, j'aimais toujours ce que je lisais mais la légèreté que j'avais lue semblait décliner pour aller vers une fin plus dure, inéluctable et que je connaissais. Mes larmes ont jailli à de multiples reprises, comme si après avoir connu la grâce de voir revivre quelqu'un, je le voyais mourir de nouveau 🖤.
Tout au long de son livre, l'auteur fait preuve d'élégance, de finesse, de justesse, d'honnêteté dans tout ce qu'elle narre sans jamais faire émerger une once d'aigreur, de méchanceté, de dénigrement. A contrario, l'amour et le respect sont présents du début à la fin.
Je reste très émue, Cécile, de ce que vous avez écrit.
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Dans l'Amérique de la fin des années 1997/2001, Cécile alors étudiante à New-York rencontre Serge Doubrovsky, l'inventeur et le pape de l'autofiction.

Elle sera son élève et suivra ses cours à NYU. Mais avec ce professeur de 40 ans plus âgé qu'elle, une relation de plus en plus intime va se forger, ils se rencontrent après les cours, puis de plus en plus régulièrement au fil du temps. Au moment où Serge Doubrovsky part quelques mois en France, Cécile et deux autres étudiants vont même sous-louer son appartement avec une vue magnifique sur les twin-towers. Ce sera une expérience étonnante pour la jeune Cécile, mais aussi pour Serge Doubrovsky, de savoir l'autre dans sa chambre, dans ses meubles, plongeant sans retenue dans ses habitudes. Serge est le premier qui lui dira qu'elle doit écrire, qu'elle peut devenir écrivain à son tour.

Ce roman est le récit de la rencontre de deux écrivains ou futur écrivain. Ce sera un amour platonique et sans doute d'une forme de relation au père, ou plutôt au grand-père pour l'une, et d'un amour pour une jeune femme comme il en avait l'habitude, puis la prise de conscience de la réalité du temps qui passe pour l'autre.

De rencontres en échanges épistolaires, au fil des années les secrets, la confiance et l'admiration toujours présente font de cette relation un espace hors du monde. Cécile a besoin du regard de Serge, de son amitié, de son jugement sur ses écrits, Serge s'éloigne un temps, mais sera toujours là, présent, un soutien dans la vie et dans la création pour Cécile.

Un émouvant roman sur cette histoire vécue par l'un et l'autre, même si on peut se demander malgré tout s'ils ont bien vécu la même histoire. Sans doute pas, leur entente a cependant perduré à travers les années jusqu'au décès de Serge et bien après avec l'écriture de ce roman.

Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/06/26/une-fille-de-passage-cecile-balavoine/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Cécile, étudiante française de 25 ans à New-York, sous-loue l'appartement de son professeur et écrivain célèbre Serge Doubrovsky, qui séjourne à Paris durant l'été. Commence alors une relation trouble entre cet homme de 70 ans et Cécile . le roman suit ces deux personnages sur plusieurs années entre la France et les Etats Unis grâce à des rencontres et une correspondance fidèle.
L'auteur possède une écriture douce, caressante qui crée une ambiance feutrée et pudique autour de cette histoire d'amour particulière. Serge Doubrovsky impressionne Cécile par sa carrure, sa notoriété, son statut d'écrivain reconnu, son intelligence fine mais la touche aussi par sa solitude, son histoire de juif pendant la guerre, ses anciennes femmes disparues. Elle est admirative, attirée par cet homme; elle apprécie leurs conversations intimes et riches, mais ne peut prolonger la relation physique comme le souhaite l'écrivain.Elle garde néanmoins une place privilégiée et secrète au milieu des nombreuses femmes de l'écrivain. Pourtant , quelques scènes amoureuses m'ont un peu dérangées, en ressentant un certain malaise face à des étreintes volées.
Le sujet du livre repose sur la création littéraire dans son ensemble , illustrée par les deux personnages. Ainsi Serge Doubrovsky a été le précurseur de l'"autofiction". Cécile s'interroge sur la représentation de la vie réelle, de la différence entre la vie vécue et fantasmée. Peut-on apprendre à écrire ?
J'ai eu beaucoup de plaisir de parcourir les rues de New-York, entre Brooklyn et Manhattan au gré des promenades de Cécile, avec un petit air Annie Hall. Elle nous embarque dans l'ambiance de cette ville grouillante, elle s'émerveille autant sur les automnes flamboyants que sur l'horreur du 11 septembre.
Le style délicat de l'auteur rend ce roman tendre et pudique . Un vrai plaisir de lecture.
Un grand Merci aux 68Premières Fois.
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Je ne connaissais pas l'homme, ni l'auteure, et je ne saurais dire avec exactitude aujourd'hui pourquoi, parmi tous les autres livres qui me faisaient de l'oeil, je me suis arrêté sur celui-ci. Très belle découverte, écriture touchante et très juste. Une relation fidèlement retranscrite, même si j'imagine qu'elle n'est probablement pas la véritable qui s'est jouée entre eux. le livre rappelle à quel point il est complexe pour deux êtres de se voir véritablement quand, alors qu'ils sont témoins et acteurs des mêmes instants, ceux-ci s'inscrivent complètement différemment dans leur histoire.
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