Écrit entre 1962 et 1963, que reste-t-il aujourd'hui de ce court essai de
James Baldwin ?
L'auteur y analyse, avec intelligence et profondeur la situation des Noirs Américains dans la société, sans tomber dans les travers du militantisme violent, mais tout en faisant preuve d'une grande fermeté dans ses propos.
Depuis, beaucoup de choses se sont passées, des assassinats de
Martin Luther King et
Malcolm X au nouveau Civil Rights Act, de la discrimination positive à l'élection de
Barack Obama. Est-ce à dire que le problème est réglé ? Certes non.
Faisant quant à moi partie des Blancs non Américains, les propos de
James Baldwin m'ont parfois beaucoup déstabilisés, sans doute dû au fait que je ne connais pas suffisamment le quotidien des Noirs Américains, de 1960 ou de 2018.
Naïvement sans doute, je croyais que la situation, à défaut d'être idéale, s'était améliorée. Clairement, je crois encore au Père Noël et ma position de blanche française me tient éloigner de cette réalité.
Les blessures, les torts et les persécutions sont enracinés si profond que rien ne semble pouvoir réparer ces injustices.
Lire cet ouvrage aujourd'hui est un très bon rappel historique, qui amènera le lecteur à beaucoup réfléchir et à se questionner. Sur le destin des États-Unis, mais aussi sur le sort de tous les opprimés : Juifs, colonisés, Syriens, Rohingyas...
Indéniablement, en 2018, il reste encore un chemin commun à trouver.