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Citations sur Le divan de Staline (47)

...Peupler l'oisiveté avec une moisson de petits riens...
P 118
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La haine de Staline envers Lénine :
. "(…) Lénine le faux-cul ! Cette soi-disant bonté faite homme qui fermait les yeux pour écouter Beethoven et pouvait vous réciter cent pages de Guerre et Paix après avoir envoyé la Tcheka chez Plekhanov mourant ou signé l’arrêt de mort de deux cents mencheviks. On se plaint que Staline est cruel, mais Staline n’est et n’a jamais été que l’enfant de chœur d’Illitch, s’énerve Iossif V. Un cœur de pierre autant qu’un cerveau de pierre, voici Lénine. La vérité, dit-il, c’est que Vladimir Illitch Lénine, de toute sa très sainte vie de salopard, n’a aimé qu’une seule et unique chose : le dieu Pouvoir. (…) Et nettoyer le chemin qui y conduit. Pour ça, il était trop content d’avoir le camarade Staline. Pour lutter contre cette pute de Trotski, il le choyait, son naïf Staline. Pour tirer des montagnes de roubles des bourgeois sans se souiller les mains, comme il l’aimait son Koba ! Pour anéantir les cosaques de Korchak à Tsaritsyne, envoyez-donc Staline (…). Avec ça, aucun esprit stratégique. Aucune subtilité tactique. Des injures plein la bouche à la moindre contrariété, oui." (pp. 192-193)

. "« A ton passage, les chemins fument, les ponts gémissent », comme disait Gogol. Et maintenant tu viens dans mes rêves me trancher en deux pour me laisser le ventre plein de petits poissons ? »." (p.194)

. "Illitch l’éternel ! Sauf que je ne l’ai jamais vu le cul sur un cheval et encore moins en train d’endurer le froid de Touroukhantsk, ricane-t-il. Mais te fendre en deux avec sa langue bien pendue, il pouvait, dit-il encore." (p.195)

. "Si Lénine n’avait été un salopard que dans son grand âge, on aurait pu le comprendre. La vieillesse salope tout si on n’y prend pas garde. Mais non, sa mauvaiseté, Illitch la portait dès le berceau. Les yeux levés vers la nuit noire joliment piquée du parc, Iossif V. dit : « nom de Dieu, quand je suis arrivé à Koureika, je l’aimais encore comme un père. Quand je suis reparti, je savais. J’avais compris qui il était." (p.196)
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Il ne bouge plus. Sa pipe ne fume plus. On croirait qu’il dort », dit Danilov. (…) Dommage cependant que Danilov n’ait pas pris un carnet de dessin avec lui. Voilà qui ferait un beau portrait : Staline perdu dans ses pensées au crépuscule. (…)
Assis là-bas sur un banc de pierre à un croisement d’allées du jardin devant un banc d’arums, Iossif Vissarionovitch a quelque chose d’une ombre lui-même – un Staline menu, chenu, pétrifié comme seuls les grands vieillards savant l’être, le buste enveloppé dans un plaid à carreaux (…).
(…) oui, ça ferait un beau portrait. A la condition de savoir lui donner de l’énergie, de ne pas se laisser emporter par la tonalité mélancolique. Par exemple, en forçant sur le charnu des arums que l’on pourrait opposer au dernier écarlate du ciel. Par exemple, réduire ce blanc des fleurs à une seule fleur, un immense unique arum tout devant lui dans le bassin. Une blancheur qui semblerait venir du regard même de Staline, dit encore Danilov, se dissolvant d’elle-même dans ce qu’il reste de la lumière du crépuscule. Parvenir à cette sensation : le blanc de la chair de l’arum s’élance vers le ciel de nuit sous l’effet du regard du Petit Père des Peuples.
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L’exil en Sibérie (Staline fait ce récit au cours de la séance de pseudo-psychanalyse avec sa maîtresse) :

"Quand je pense qu’au même moment, ils crevaient dans les tranchées ! Moi, j’étais dans le jour perpétuel. Tu es seul avec ton ombre qui te surveille. Toujours collée à tes semelles. Au moindre mouvement, elle est là. Elle sera encore là si tu crèves. Impossible de savoir ce qui commence et ce qui se termine. Il n’y a plus qu’un seul mouvement, très lent : le fleuve autour de toi. Tu deviens un petit caillou. Rien d’autre. Un petit caillou qui résiste au fleuve. De la folie. Presque du bonheur. La nuit d’hiver qui n’en finit pas est bien pire que le jour qui n’en finit pas. Quand le soleil vient pour une ou deux heures, tu ne le supportes pas. Tu t’enroules dans tes peaux de rennes pour regarder la nuit qui te mange le ventre. S’il ne fait pas un gel à te tuer sur place, tu sors, tu marches. Ta tête se remplit de nuit comme un seau. Tu la sens qui dégouline en toi. Celui qui n’a pas vécu ça ne peut rien comprendre de ce qu’est la nuit. Une nuit de moins cinquante. Tu pêches ton poisson, tu le coupes à la hache. Sous la pelisse, si tu respires en ouvrant la bouche, tes dents se fendent. Ne plisse pas ton front, il va tomber en morceaux. Ferme les yeux ou tu deviendras aveugle. Ne reste pas immobile plus de trois secondes ou tu n’auras plus d’orteils. Une nuit de glace qui te brûle comme une chaudière. Une nuit qui te mange et que tu traînes sans fin avec toi. Une fois qu’elle t’est rentrée dans la peau, c’est fini. La nuit de Koureïka ne m’a pas quitté. (…)" (pp.187-188)
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L’humeur seulement transmise par la voix si bien que pour la première fois Lidia Semionova devine cet étrange pouvoir découvert par le Charlatan viennois qu’il y a à écouter un humain étendu à vos genoux, livrant ses pensées et obsessions, jetant les mots au-dessus de lui comme des bulles de savon, molles et incertaines, moirées de mille reflets, dansotant dans l’air chaud en attente d’un souffle, d’une main tendue, pour éclater.
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- Foutaises ! Sais-tu ce qu’a dit un des collègues du Charlatan de tout ce charabia ? « L’interprétation des rêves du professeur Freud n’est pas scientifique car elle ne peut pas être falsifiée. » enfin une parole de bon sens.
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Les souvenirs d’amour c’est comme les mouchoirs sales, on les lave ou on se les garde dans la poche.
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] - Pourquoi te mentirais-je ?
- Impossible de faire autrement.
- Qu’est-ce que tu veux dire ?
- Vingt-sept ans auprès de Staline. Impossible d’être si près de Staline si longtemps sans mentir.
[…]
- Je n’ai pas été près de toi pendant tout ce temps et je ne te mens pas.
- Tu vois : tu mens. Tu as peur ?
- De toi ? Bien sûr.
- Pourquoi ?
- Tout le monde a peur de Staline.
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[…] Le camarade Staline est insomniaque. Il ne se couche jamais avant les petites heures de la nuit. Tant qu’il est debout, personne n’a le droit d’éteindre ses lampes ni de se coucher. C’est la règle, au Kremlin comme partout où il va. “Tant qu’il y aura de la lumière dans sa chambre, tout le monde reste debout”.
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Le plus grand malheur de l'homme est d'avoir peur de tout, même de son ombre. Mais son autre grand malheur, c'est de se mentir et de ne plus savoir reconnaître sa peur.

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