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sur 910 notes
Ce court texte est écrit en 1831, publié dans le journal L'artiste la même année, puis dans un recueil Romans et contes philosophiques, chez Charles Gosselin remanié a diverses reprises, notamment en 1837 pour lui une portée plus philosophique moins axé donc sur l'intrigue et en 1845, version que Flammarion édite dans cette collection Etonnants classiques.
Je ne suis pas un spécialiste des grands classiques, je n'en ai pas lu énormément. Balzac m'a toujours fait un peu peur par ses longues descriptions parfois difficiles à lire de bout en bout : même dans ce petit texte, il y a un ou deux passages longuets qui n'apportent rien au récit, qui l'alourdissent même (suis-je bien fier pour me permettre de critiquer ainsi Balzac ici ?). Mais lorsque Balzac fait parler Frenhofer, quelle force et quels propos
Le vrai personnage principal de cette oeuvre est bien sûr Frenhofer. Personnage atypique qui ne rêve que de son chef-d'oeuvre qui ne vit que pour le réaliser ou pour tendre vers sa réalisation qu'il repousse tant il n'est pas persuadé de la réussir et tant il sait qu'une fois qu'il l'aura réalisée, sa vie n'aura plus de sens. Un personnage énorme qui m'a emballé par ses emportements, ses théories qu'il énonce fortement et distinctement sans avoir cure des petites fiertés ou susceptibilités des uns et des autres. Et les souvenirs que j'avais de l'écriture un rien empesée De Balzac en prennent un coup : pas si datée que cela -certes certaines expressions, certains mots ne sont plus usités actuellement, tels "Tudieu" ou encore la si belle suite d'injures qui devrait faire son retour, parce qu'elle est tout simplement magnifique : "Tu ne vois rien, manant ! maheustre ! bélître ! bardache !" (p.64), c'est quand même mieux que ce qu'on peut lire de nos jours !- et même assez actuelle si l'on lit certains auteurs qui travaillent un peu leur langue.
Un classique passionnant, conseillé par un ami, qu'à mon tour je ne peux que conseiller à tous, amateurs d'art ou non. C'est un livre écrit il y a plus de 180 ans et qui colle parfaitement à une analyse des peintres modernes, notamment tous ceux qui ont commencé à destructurer le dessin, tels Picasso, Braque et nombreux autres.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Nouvelle d'Honoré de Balzac.

Le jeune Nicolas Poussin est avide de découvrir et de maîtriser les techniques de peinture de maître Frenhofer. Introduit auprès du peintre par Porbus, il est empli d'admiration. Sa curiosité est éveillée par la mystérieuse toile que peint Frenhofer et qu'il refuse de livrer aux regards. le maître ne parvient pas à terminer son chef d'oeuvre, La belle noiseuse, portrait de femme qu'il veut plus vrai que nature et dont il affirme qu'aucune femme de chair ne surpassera en beauté. Nicolas Poussin propose au maître de comparer sa toile avec sa maîtresse, la belle Gillette. Pour Frenhofer, le verdict est sans appel, sa vierge peinte est au-dessus de toutes les femmes du monde. Pour Poussin et Porbus, à la vue du chef d'oeuvre enfin dévoilé, il n'y a que stupéfaction et désarroi.

Frenhofer est un personnage faustien, vendu à la peinture pour une femme d'exception et trompé dans le marché insane qu'il a contracté. Génie aux portes de la folie, retranché des réalités et aveuglé par des années de recherche de la beauté, il ne reconnaît plus la grâce vivante. le maître dont le jeune peintre voudrait tout apprendre est un artiste qui ne sait plus rien.

Balzac fait entrer par la petite porte des artistes peintres de renom. J'apprécie toujours la synesthésie d'un texte, quand les mots en disent plus en passant par les images ou les odeurs. le texte est court, fulgurant comme un trait de peinture sur une toile blanche. A lire sans aucun doute!
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Nicolas Poussin est un jeune peintre fort talentueux. Lors d'une visite chez son ami Porbus, il fait la rencontre de Frenhofer. Celui-ci apprend aux deux peintres comment rendre une peinture plus vivante avec seulement quelques ajouts. Il leur parle ensuite d'une peinture qu'il a fait et qui serait d'une beauté inimaginable et que personne n'a encore vu. Poussin et Porbus pousseront alors Gillette, celle que Poussin aime, à se faire peindre par Frenhofer dans le seul but d'être eux aussi admis dans l'atelier du maître pour voir cette fameuse peinture.

Le chef-d'oeuvre inconnu est une courte histoire De Balzac quand même intéressante qui met en vedette deux peintres qui ont vraiment existé. La fin de ce récit est vraiment surprenante. Je ne m'y attendais pas.
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Le chef-d'oeuvre inconnu compte parmi les plus belles pages écrites à propos du processus de création artistique. Il évoque en creux l'apprentissage, alors dispensé par les maîtres, plaçant ainsi chaque peintre dans une logique de filiation. Mais dépasser le maître, "tuer le père" dirait-on dans un anachronisme, demande d'incroyables sacrifices... et n'aboutit pas toujours.
Finalement en confrontant le peintre à son public, dans cette tension si brillamment restituée par Balzac, l'auteur pose la question centrale du regard : l'art appartient-il à celui qui le pratique ou à celui qui le goûte ?
Enfin, cette nouvelle place la pratique artistique comme une nécessité vitale pour le créateur, et donc en mesure de lui enlever la vie.
Que de densité dans ces quelques pages !
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Balzac nous plonge ici dans l'univers de l'art, et plus particulièrement, dans celui de la peinture. Nicolas Poussin, un jeune peintre arrive à Paris en 1612 dans l'espoir d'y trouver un maître qui puisse lui enseigner les techniques et la maîtrise de la peinture. Pour cela, il s'adresse à François Porbus qui accepte de tenir se rôle. Nicolas fait la connaissance, par l'entremise de ce dernier, du vieux peintre Frenhofer qui est considéré comme l'un des plus grands par ses contemporains et est capable, en quelques coups de pinceau, de donner la vie au tableau de Porbus. Il prétend en effet détenir le secret de la peinture, mystère qu'il a hérité de son défunt maître. Cependant, Frenhofer se retrouve dépité car il est en quête d'un modèle d'une beauté incomparable pour son chef-d'oeuvre absolu, La belle noiseuse. Nicolas, naïf et béat d'admiration devant l'oeuvre de Frenhofer, lui propose alors sa belle et jeune maîtresse, Gillette, et sacrifie ainsi son amour pour le prix de l'art.
Celui-ci, après avoir accepté, ne tardera par à dévoilé son oeuvre aux deux peintres qui se retrouvent interdits devant le tableau puisque ce qu'ils découvrent ne ressemble en rien au chef-d'oeuvre tant attendu !
Magnifique nouvelle d'Honoré de Balzac où l'on découvre non seulement l'univers de l'art mais aussi celui de la folie et de la déchéance ou encore celui du sacrifice. Mais l'art est-il à ce point si important qu'il mérite que l'on sacrifie tout pour lui comme l'a fait Nicolas en offrant en pâture la femme qu'il aime ?
J'ai été agréablement surprise par cette nouvelle car j'ai trouvé l'écriture agréable avec des phrases ni trop longues ni trop courtes mais surtout avec une facilité d'approche et de compréhension !
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L'oeuvre De Balzac est hantée par des génies qui finissent par sombrer dans la folie. La quête de l'absolu, dans l'art, la chimie, ou quelque autre domaine n'a jamais lassé de fasciner Balzac.

Dans ma librairie préférée ce petit ouvrage De Balzac est placé au premier rang dans la section Art, et c'est peut-être sa juste place, car il ne s'agit pas d'une simple nouvelle, mais plutôt d'un traité sur l'art et ses limites par rapport à la nature.

Nous suivons le jeune Nicolas Poussin dans le Paris du début du 17ème siècle, qui rêve de pouvoir s'introduire dans l'atelier du peintre célèbre Porbus.

C'est grâce au peintre génial Frenhofer qui rend visite à Porbus, que le jeune Poussin s'introduit discrètement dans l'atelier de ce dernier. Il est alors témoin d'un discours exalté de Frenhofer qui, tout en critiquant la dernière oeuvre de Porbus, dévoile sa propre vision sur l'art et ses techniques pour faire de l'art la copie exacte de la nature, voire de la surpasser. Il aurait pu dire comme d'Arthez dans les Illusions perdues : 'Qu'est-ce que l'Art monsieur ? C'est de la nature concentrée.'

Après le discours de celui-ci, Poussin veut absolument voir la dernière peinture à laquelle Frenhofer travaille depuis de nombreuses années mais qu'il refuse de montrer à qui que ce soit.
Grâce à la maîtresse de Poussin, Gillette, d'une beauté idéale, Frenhofer veut bien l'admettre comme modèle et en échange Porbus et Poussin sont admis dans son atelier.

Mais ô surprise, cette peinture enveloppée dans tant de mystère et que Poussin a crû devoir être le parachèvement de l'art, il n'y voit qu'un amas de couleurs confuses duquel émerge un ravissant petit pied presque vivant.

Confronté à la déception de ses amis, tout s'effondre pour Frenhofer, sa vision, ses hautes idées sur l'art et sa façon de l'atteindre. Tout n'était-il donc illusion ? Était-il en avance sur son temps ?
Sa fin me fait penser à cette phrase de Cioran : 'Il n'est pas de position plus fausse que d'avoir compris et de rester en vie.'
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Voilà une petite nouvelle De Balzac sur le thème de l'art que j'ai beaucoup aimé. C'est très court, mais prenant et plutôt dynamique. J'avais peur avant de commencer que ce soit un essai sur l'art sous couvert d'une fiction, mais pas du tout. L'histoire reste bien centrée sur les personnages, tout en en apprenant pas mal sur les conceptions artistiques et picturales de l'époque dans leurs échanges. Il y a une histoire d'amour sous jacente, qui ajoute de la sensibilité à cette histoire pleine de couleurs, et puis surtout cette fin pour le moins étrange et surprenante !
Une jolie petite nouvelle !
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Balzac commence son livre avec la rencontre entre le jeune Poussin encore méconnu, le maître Porbus et Frenhofer seul élève de Mabuse. Face à une des toile de Porbus, Marie Egyptienne, Frenhofer, le vieillard, critique en disant que la silhouette ne « vit pas », on ne voit pas l'air qui passe autour de son corps.
« La mission de l'art n'est pas de copier la nature mais de l'exprimer! » et en quelques coups de pinceaux il redonne « vie » à la femme dans le tableau.
Porbus et le jeune Poussin, spectateurs de cette toile sont conquis.
Frenhofer les invite chez lui, où l'on peut voir des tableaux divins du maître.
Dont la réaction de Poussin « Tudieu! je suis donc chez le dieu de la peinture »
Frenhofer leur parle de sa Belle Noiseuse sur qui il travaille depuis 10 ans.
Il veut représenter la femme parfaite, portrait de Catherine Lescault, mais n'arrive pas à la perfectionner plus, il lui faut un autre modèle.
Il refuse tout simplement que Porbus et Poussin la voient. Poussin voulant voir ce chef-d'oeuvre, offre sa « petite amie » comme muse.
Le vieillard accepte et finalise sa toile aux anges.
Découverte de la toile et surprise de la part des artistes: sur la toile se trouve un chaos de couleurs et un bout de pieds.
Pour Porbus et Poussin cela représente tout simplement un échec et le disent à l'élève de Mabuse qui est en train de s'extasier devant tant de perfection.
« Il s'apercevra qu'il n'y a rien sur sa toile » (Poussin)
Frenhofer les chasse et le lendemain, il met le feu à son atelier et brûle avec.

Dans cette nouvelle, Balzac lie le réel et l'imaginaire avec ses personnages.
Nicolas Poussin et François Porbus ayant vraiment existé, avec le personnage fictif de Frenhofer. Il fait référence à beaucoup d'artistes et n'hésite pas à introduire dans cette nouvelle quelques références à la mythologie comme Orphée.
Balzac nous montre le domaine de la peinture avec des termes simples à comprendre et ses compétences dans la matière.
Ce livre se termine sur une chute, ne pouvant faire face à la fatalité de l'incompréhension de la beauté de son tableau, Frenhofer se suicide.
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Frenhofer, un vieux peintre admiré par ses pairs mais pétri de doutes, travaille depuis des années à un portrait pour lequel il recherche le modèle parfait. Poussin, peintre alors inconnu lui présente sa magnifique fiancée. le vieux peintre pense alors avoir trouvé son Graal et achève le portrait auquel il travaille depuis tant d'années. Lorsqu'il le présente à ses amis, ceux-ci n'y vient qu'un chaos de couleurs informe. Frenhofer ne peut supporter leur déception, lui pour qui cette création était le but suprême de sa vie.
Réflexions sur l'art : une toile doit-elle être belle (quels en sont alors les critères, la beauté étant subjective), doit-on privilégier la couleur ou le dessin, la ligne, l'art doit-il reproduire, refléter la nature ou l'exprimer, la ressentir ? Réflexions aussi sur le travail d'artiste : quête de perfection, tourments créatifs.
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Dans cette nouvelle, Balzac nous offre une dissertation sur l'art, prenant prétexte de la visite qu'aurait rendue le jeune Nicolas Poussin à François Porbus, peintre confirmé, que Poussin admirait et à qui il souhaitait montrer ses premiers travaux. La rencontre est perturbée par un troisième peintre, Frenhofer, un vieillard, qui met en évidence les petits défauts affaiblissant un tableau de Porbus et n'hésite pas à les corriger par des touches de couleur posées d'une façon très sûre. Placé devant un bon tableau, le spectateur, selon lui, n'est plus capable de distinguer ce qu'il voit de la réalité. Et il est vrai que les retouches presque anodines qu'il apporte au tableau de Porbus semblent lui insuffler la vie. Cependant, Frenhofer avoue qu'il est mécontent d'un de ses propres tableaux, la Belle Noiseuse, un portrait de femme auquel il travaille depuis dix ans et qu'il ne consentira à montrer que lorsqu'il en sera pleinement satisfait, c'est-à-dire lorsque le public, devant le tableau, aura l'impression de se trouver en face d'une vraie femme. Poussin, agacé par ce perfectionnisme, propose à Frenhofer de lui "prêter" Gillette, sa compagne, qui serait un modèle sublime. Cette tractation, qui frise le proxénétisme, n'est pas vraiment du goût de Gillette et permet à l'auteur de soulever une autre question philosophique : jusqu'où peut-on aller en matière de preuve d'amour ? Quoi qu'il en soit, Gillette pose pour Frenhofer et celui-ci, en une nuit, termine sa Belle Noiseuse. Mais dans le tableau qu'il présente fièrement à ses collègues, ceux-ci, désappointés, ne parviennent à discerner qu'un très joli pied de femme ; le reste n'est qu'une addition de taches de couleur qui ne permettent pas de reconnaître un corps. Frenhofer, ulcéré par la réaction de Porbus et de Poussin, n'y survivra pas.
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